Tout avait pourtant bien commencé. Joé Bédier a ouvert ce conseil municipal décentralisé en raison de la crise sanitaire par un rappel du rôle de maire en tant que chef de l’administration communale avant de procéder à la nomination des conseillers municipaux dans les différentes commissions (CCAS, Caisse des écoles, Commission de délégation de service public, etc) ou SPL communales. Joé Bédier a notamment donné son point de vue sur ces sociétés mixtes. « Je ne suis pas sûr de l’efficacité ou de l’efficience de ces machins », clame l’édile saint-andréen, qui affirme que la commune pourrait se désengager de certaines d’entre elles s’il n’y a pas de retour sur investissement.
Autre critique faite par Joé Bédier sur les SPL, la question de la rémunération de ses dirigeants. « Souvent à la tête de ces SPL, on retrouve des PDG qui touchent 6 000 euros par mois. Ces élus qui sont à la tête de ces machins, ce sont déjà des élus qui ont déjà indemnités. Je ne suis pas venu pour valider ce que j’ai contesté », martèle Joé Bédier.
Le nouveau maire a ensuite fait la transparence sur l’épineuse question des indemnités. Joé Bédier touchera en tant que maire de Saint-André la somme de 2 600 euros nets mensuels. En comptant ses indemnités de vice-président de la Cirest (1 000 euros) et de conseiller régional (près de 1 700 euros), il touchera par mois près de 5 300 euros. Si la somme peut paraître conséquente, le nouveau locataire de la mairie a justifié sa position par le fait qu’il quittera prochainement son travail à la CAF. « Le maire que je suis percevra 2 600 euros nets et je perdrais dans le même temps entre 1000 et 1200 euros par mois par rapport à ce que je touchais avec mon travail à la CAF. Cette casquette de maire sera occupée à 100% par Joé Bédier, un homme honnête et droit », argue Joé Bédier.
Ce dernier ajoute que tous les conseillers municipaux auront tous une délégation, « ce qui était déjà le cas dans la précédente mandature précédente ». Ces derniers percevront donc la moitié de l’indemnité d’un adjoint (1 050 euros mensuels bruts), à savoir 563,96 euros.
Des explications qui peinent à convaincre l’opposition. Jean-Marie Virapoullé reproche à Joé Bédier d’avoir manqué à sa parole. « Vous allez cumuler les mandats et les indemnités entre vos postes de maire, de conseiller régional et de vice-président de la Cirest et percevoir au total 5 400 euros mensuels. C’est un coup de com que vous nous faites: vous êtes passé à ‘un homme, un mandat, une indemnité » à « un homme, trois mandats, et trois indemnités », déplore le chef de file l’opposition saint-andréenne.
Une fin de séance chaotique
C’est lors de l’étude de ces indemnités que la tension est montée d’un cran au sein du conseil. À chaque prise de parole de l’opposition, et notamment de Jean-Marie Virapoullé, de nombreux partisans de Joé Bédier se sont donnés à coeur joie pour critiquer la gestion de l’ancienne équipe municipale. Et autant le dire tout de suite, ce n’était pas pour des mots doux…Entre « moukate », « volèr », « bann la merde », « ferme out’ guèl », on peut dire que quasiment tous les noms d’oiseaux péï ont été entendus lors du départ de l’opposition, dont certains membres ont été sérieusement malmenés par certains spectateurs (à voir dans la vidéo ci dessous).
L’opposition mais aussi notre confrère de Freedom ont également été pris à partie verbalement par un militant de Joé Bédier, très remonté et lui reprochant d’avoir « sali son nom » suite à une conférence de presse donnée avant les municipales concernant une affaire d’escroquerie.
Se présentant comme un homme de consensus et proche de la population, le nouveau maire se devra en tant que premier officier de police judiciaire de la commune de ramener un peu de sérénité lors de ces débats. Rendez-vous est pris le 28 juillet prochain à la salle des fêtes de Cambuston pour le prochain conseil municipal.