Roudi A., 18 ans, se rend le mardi 2 février à Saint-Benoît pour faire valider une demande de stage dans le cadre de ses obligations liées à son sursis avec mise à l’épreuve prononcé par le tribunal pour enfant.
En chemin, il rencontre des dalons et ne dit pas non lorsqu’ils lui proposent de griller une petite clope. Le seul hic, c’est qu’il s’agit de tabac chimique ! L’effet ne tarde malheureusement pas à se faire sentir. Un peu plus tard, il tente de pénétrer dans le jardin d’une dame qui parvient, malgré des violences subies, à le repousser.
Il s’en prend ensuite au voisin qui arrive en voiture. Il décide de le faire sortir violemment du véhicule mais en vain. La voisine vient alors à sa rescousse et, finalement, préfère aller se réfugier chez lui tant leur agresseur est enragé.
Quand elle revient, l’agresseur est parti, laissant la pauvre femme à son triste sort
Fatalement, vu qu’il est sous effet, il ne s’arrête pas en si bon chemin. Alors qu’elle est tranquillement assise sur sa chaise avec une amie devant son immeuble, une gramoune va vivre un enfer. Roudi A. arrive et lui saute dessus pour l’embrasser. Il tente ensuite de lui arracher son collier avec les dents. L’agression est tellement violente que la chaise se brise. La pauvre dame de 87 ans tombe, se cogne la tête à terre et perd son dentier qui se casse.
Il en profite alors pour lui toucher les seins, glisser sa main sur son sexe et la pénétrer de ses doigts. Elle se défend de toutes ses forces pendant que son amie part chercher de l’aide. Quand elle revient, l’agresseur est parti, laissant la pauvre femme à son triste sort.
Les gendarmes, qui avaient été appelés lors de la première agression, finissent par l’interpeller à 18h35 dans un appartement d’un immeuble de la résidence, nu et en sang. Il ne sera entendu que le lendemain en raison de l’effet du tabac chimique. Il est aussi testé positif au cannabis.
« Je n’ai pas de souvenir, mais j’assume tout ce que l’on me reproche », reconnaît le prévenu à l’audience. Son casier ne comporte q’une mention du tribunal pour mineurs mais il ne suit pas ses obligations de soins et de formation. Il a 10 mois de sursis au-dessus de la tête. Il a déjà eu le même problème en 2018 alors qu’il avait pris de la coke. « On peut faire des tests », explique-t-il à la présidente à ce sujet. « Non, la drogue c’est interdit en France ! Il va falloir sérieusement vous remettre en cause », lui répond-t-elle. « Je suis extrêmement choquée car il ne respecte rien« , explique l’avocate de la partie civile.
« Il lui enlève sa culotte et l’agresse sexuellement ! »
« Il lui enlève sa culotte et l’agresse sexuellement ! Il lui enlève le seul plaisir qui lui restait : être assise devant chez elle. Aujourd’hui elle est choquée et apeurée. Elle m’a dit : ‘pourquoi on me fait ça, on m’enlève ma culotte alors que je suis vieille’. C’est inadmissible ! Je vous demande 4000€ au titre du préjudice moral et l’interdiction d’entrer en contact avec elle« , ajoute la partie civile.
« Vous n’aurez aucune difficulté à établir les faits même s’il ne se souvient de rien. Ces faits sont extrêmement graves et il faut une peine qui la protège ! Je vous demande 3 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire, la révocation totale de son sursis, et de le maintenir en détention », requiert le parquet.
« Ce n’est pas un mauvais garçon »
« Tout d’abord, j’ai une pensée pour les victimes car ces faits sont extrêmement graves.Tout l’accable, même s’il ne peut rien expliquer. Ce n’est pas un mauvais garçon et il regrette profondément. Il a été placé de foyer en foyer depuis tout petit car sa mère ne pouvait pas s’occuper de lui. Sa situation personnelle doit être prise en considération car il est jeune et perdu », plaide la défense.
Roudi A. écope de 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis probatoire. Le tribunal prononce la révocation totale des 10 mois de sursis antérieur et le maintien en détention. Il devra suivre une obligation de soins et se voit interdire tout contact avec ses victimes.