"Notre administration se débarrasse du public, résume Magali Billard, la secrétaire départementale du syndicat Solidaires Finances Publiques. Il y a des gens qui ont besoin de nous, car l’impôt c’est complexe". La représentante syndicale fait référence au Nouveau réseau de proximité (NRP) qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2022 pour s’étaler jusqu’en 2023.
Ce dispositif prévoit la suppression de certaines trésoreries mixtes qui seront fusionnées avec d’autres, réduisant ainsi le maillage territorial. De petites antennes locales seront maintenues, mais elles ne disposeront que de 4 agents qui ne seront pas formés pour répondre aux problèmes fiscaux.
Le syndicat regrette l’orientation toute numérique de son service public. Magali Billard souligne que l’île a un vrai besoin d’accueil physique pour le public. En raison du taux élevé de pauvreté, de chômage et d’illettrisme, elle craint que beaucoup de personnes se retrouvent totalement dépassées. "Quand on a des gens qui ne comprennent pas l’impôt et les démarches administratives, ça les élimine", souligne-t-elle.
Mais les syndicalistes l’affirment: c’est la majorité de la population qui se retrouvera en difficulté. Beaucoup de particuliers, de propriétaires fonciers ou les très petites entreprises vont se retrouver bien dépourvues face au manque de réponses.
"Niveau Zéro de Proximité"
Entre eux, les agents ont rebaptisé ironiquement le "Nouveau Réseau de Proximité" en "Niveau Zéro de Proximité". Avec la fermeture de plusieurs trésoreries de l’île, il sera plus difficile pour les habitants de plusieurs communes de pouvoir se rendre au centre le plus proche.
Le Service Impôts des Entreprises (SIE) va connaître le même sort. Les services vont être fusionnés et un centre va desservir plusieurs communes. Le SIE de Saint-Benoît ne sera plus qu’une antenne de Saint-Denis.
Pour Éric Métro, administrateur régional et secrétaire adjoint du syndicat, cette mesure est un coup dur porté à l’économie réunionnaise, où 80% des entreprises sont des TPE. "On sacrifie la force économique de La Réunion. Les grandes entreprises ont des experts-comptables. On fait passer tout ça derrière le voile du progrès technologique, social et économique. La réalité, c’est la disparition du service public" annonce-t-il.
Il explique également que le numéraire va disparaître des sites puisque seulement deux sites sur La Réunion pourront les accepter. Les paiements en liquide devront se faire auprès de la FDJ dans des boutiques mandatées. "C’est scandaleux, des gens sont exclus de l’administration fiscale", s’énerve Éric Métro.
Numérisation = délocalisation ?
Les syndicalistes de Solidaires Finances Publiques assurent ne pas être dupes. La NRP ne semble qu’être une étape avant la disparition du service public du département. "Si on rentre dans ce système-là, il n’y a aura plus de service public à La Réunion. On peut tout délocaliser à Paris. La direction a bien compris que 80% du service peut être délocalisé et pourra donc tout délocaliser en métropole", avertit Magali Billard.
Le syndicat craint que ce futur mette un grand coup de frein aux contrôles fiscaux qui auront quasiment disparu. Une nouvelle pas forcément bonne pour tout le monde. "S’il n’y a personne pour vérifier sur place, ça va ouvrir la porte aux fausses déclarations, mais pour les plus aisés. Pour les autres, on a toutes les données (revenus, salaires, impôts). Seuls ceux qui en auront les moyens pourront y échapper. C’est une rupture d’égalité entre les citoyens", explique la secrétaire départementale.
Après un référendum dans les services, le syndicat affirme que 95% des agents ont une vision négative de ces réformes. C’est pour cela qu’ils planteront un piquet de grève le 5 octobre.
Ce dispositif prévoit la suppression de certaines trésoreries mixtes qui seront fusionnées avec d’autres, réduisant ainsi le maillage territorial. De petites antennes locales seront maintenues, mais elles ne disposeront que de 4 agents qui ne seront pas formés pour répondre aux problèmes fiscaux.
Le syndicat regrette l’orientation toute numérique de son service public. Magali Billard souligne que l’île a un vrai besoin d’accueil physique pour le public. En raison du taux élevé de pauvreté, de chômage et d’illettrisme, elle craint que beaucoup de personnes se retrouvent totalement dépassées. "Quand on a des gens qui ne comprennent pas l’impôt et les démarches administratives, ça les élimine", souligne-t-elle.
Mais les syndicalistes l’affirment: c’est la majorité de la population qui se retrouvera en difficulté. Beaucoup de particuliers, de propriétaires fonciers ou les très petites entreprises vont se retrouver bien dépourvues face au manque de réponses.
"Niveau Zéro de Proximité"
Entre eux, les agents ont rebaptisé ironiquement le "Nouveau Réseau de Proximité" en "Niveau Zéro de Proximité". Avec la fermeture de plusieurs trésoreries de l’île, il sera plus difficile pour les habitants de plusieurs communes de pouvoir se rendre au centre le plus proche.
Le Service Impôts des Entreprises (SIE) va connaître le même sort. Les services vont être fusionnés et un centre va desservir plusieurs communes. Le SIE de Saint-Benoît ne sera plus qu’une antenne de Saint-Denis.
Pour Éric Métro, administrateur régional et secrétaire adjoint du syndicat, cette mesure est un coup dur porté à l’économie réunionnaise, où 80% des entreprises sont des TPE. "On sacrifie la force économique de La Réunion. Les grandes entreprises ont des experts-comptables. On fait passer tout ça derrière le voile du progrès technologique, social et économique. La réalité, c’est la disparition du service public" annonce-t-il.
Il explique également que le numéraire va disparaître des sites puisque seulement deux sites sur La Réunion pourront les accepter. Les paiements en liquide devront se faire auprès de la FDJ dans des boutiques mandatées. "C’est scandaleux, des gens sont exclus de l’administration fiscale", s’énerve Éric Métro.
Numérisation = délocalisation ?
Les syndicalistes de Solidaires Finances Publiques assurent ne pas être dupes. La NRP ne semble qu’être une étape avant la disparition du service public du département. "Si on rentre dans ce système-là, il n’y a aura plus de service public à La Réunion. On peut tout délocaliser à Paris. La direction a bien compris que 80% du service peut être délocalisé et pourra donc tout délocaliser en métropole", avertit Magali Billard.
Le syndicat craint que ce futur mette un grand coup de frein aux contrôles fiscaux qui auront quasiment disparu. Une nouvelle pas forcément bonne pour tout le monde. "S’il n’y a personne pour vérifier sur place, ça va ouvrir la porte aux fausses déclarations, mais pour les plus aisés. Pour les autres, on a toutes les données (revenus, salaires, impôts). Seuls ceux qui en auront les moyens pourront y échapper. C’est une rupture d’égalité entre les citoyens", explique la secrétaire départementale.
Après un référendum dans les services, le syndicat affirme que 95% des agents ont une vision négative de ces réformes. C’est pour cela qu’ils planteront un piquet de grève le 5 octobre.