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Sociologie de comptoir

L’auto-école est un véritable laboratoire sociologique. Les valeurs, les normes qui permettent à l’individu de construire une identité sociale et de s’intégrer à la société se vérifient  tout au long de la formation. C’est affligeant de constater que le processus de socialisation primaire que se déroule pendant l’enfance par les parents, et à l’école, a […]

Ecrit par Jacques Dijoux, Saint-Paul – le vendredi 03 mai 2019 à 22H47

L’auto-école est un véritable laboratoire sociologique. Les valeurs, les normes qui permettent à l’individu de construire une identité sociale et de s’intégrer à la société se vérifient  tout au long de la formation. C’est affligeant de constater que le processus de socialisation primaire que se déroule pendant l’enfance par les parents, et à l’école, a contaminé le processus de socialisation dite secondaire, à l’âge adulte.

N’ayant pas appris à intérioriser  ses apprentissages, l’identité psychologique est affecté. Les agents de socialisation ont-ils été efficaces ? On peut en douter. Les apprenants ont par conséquent une vision et des représentations fausses de la réalité. Le virtuel, de notre société numérique l’a accentué. 

La conduite automobile est d’abord une activité collective dans un espace social. Le partage de la route ! Or l’apprentissage est réduit à son simple niveau technique : savoir manier la machine.  La tâche de conduite est beaucoup plus complexe. Elle nécessite des capacités perceptives et cognitives, autant que motrices. Je sélectionne des informations, ce qui n’est pas si évident !  Je les analyses, je les comprends et j’agis, dans le respect de l’autre. C’est ce qui fait un être social.

Autre caractéristique de la conduite, c’est qu’elle peut être pratiquée par tout un chacun. Ce qui renforce l’idée  que c’est facile. Dès le départ une évaluation des capacités à apprendre est réalisée. L’élève qui se considère plutôt client, sait quel sera son volume d’heures de formation. Les critères d’observations qui permettent d’établir ce prévisionnel sont objectifs. 

On évalue : ses habiletés, son niveau de compréhension et mémorisation. L’élève est-il crispé, anxieux, émotif ? On lui communique clairement son volume d’heures prévisionnelles. On lui précise que le rythme des cours conditionne ce pronostic. Que nenni les cours sont espacés, car le budget n’a pas été prévu. « L’élève client » fait fausse route, avec des conséquences pécuniaires évidentes. P

our d’autres, c’est je n’ai pas de temps, j’ai les partiels, le sport, la musique etc… Pourquoi alors se lancer dans sa préparation au permis ? Cette position est souvent soutenue par les parents. C’est la carence du système scolaire et la société « consumériste » dans laquelle on s’est laissé enfermer, qui produit ces apprenant-conducteurs égarés. Un inspecteur me disait : « Les parents et les professeurs ont mis 20 ans à les façonner, ce n’est pas en quelques heures que vous allez les changer. » C’est tristement vrai !

Le pouvoir politique a décrété : 80% d’une classe d’âge doit avoir le BAC. On a nivelé  par le bas. On leurre les élèves ! Les professeurs n’ont plus une saine autorité sur leur classe. Des parents les menacent. La hiérarchie ne les soutient pas. Ne faisons pas de vague pour la réputation de l’établissement. On a laissé l’école partir à vau-l’eau. C’est par ailleurs, le berceau des incivilités et  de la violence. On retrouvera ces difficultés lors de la formation au permis de conduire. On constate une société qui ne sait pas s’assumer.

Ma voiture à une valeur. Mais mon permis est trop cher. D’autant plus que l’état (encore lui) prétend en toute démagogie, qu’il faut une baisse drastique du permis. Vous ne connaissez pas le coût de revient d’une heure de conduite, Mr Le Président. Vous ne pouvez pas dire que c’est cher. Baissez vos charges (taxes et impôts) on sera au meilleur prix ! De surcroit les professionnels pratiquent une guerre des prix qui nous dessert tous, et ne permet pas d’offrir des salaires corrects. Par nos pratiques on a instauré dans l’esprit du public un prix moyen de 40€/heure. Ce qui n’enseigne que le permis VL, comment s’en sortent-ils ? La vie chère, ce n’est pas  chez nous. Tous les experts comptable vous diront que le prix devrait être de l’ordre de 50€/H, vu le coût de la vie.

J’assume mon titre : sociologie de comptoir, car je ne suis pas un expert en sociologie. Assumez que votre déclaration est populaire et à but de réélection politique Monsieur le Président. Mais ça marche tellement que la population se laisse conter.

 

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