Alors qu’il n’était qu’un simple collaborateur, Me Vincent Richard, avocat au barreau de Saint-Denis, aurait facturé à son nom des prestations réalisées pour le cabinet. Il est passé devant le tribunal correctionnel hier pour escroquerie et abus de confiance au préjudice de ses anciens « patrons », les avocats associés du cabinet Garriges-GérySchwartz.
Le début de l’affaire remonte à 2013, où les avocats se rendent compte qu’ils ne trouvent pas certains dossiers. « 25 dossiers en tout, pour des honoraires s’élevant à plus de 30 000 euros et réglés par le client, un établissement bancaire », précise le JIR.
Les dossiers ont été masqués par une juriste mais ont aussi été facturés directement au nom d’un ancien collaborateur. Il s’agit de Vincent Richard, 42 ans, un camarade d’études d’un des associés. Il avait quitté le cabinet quelque mois plus tôt pour monter sa propre affaire.
Une plainte a donc tout d’abord été déposée contre la juriste, qui déclare qu’elle se doutait « que la pratique n’était pas très légale et que les conséquences professionnelles pour Me Richard, un ami, pouvaient être graves ». Des accusations sur lesquelles elle est revenue hier au tribunal.
Quant à Me Vincent Richard, qui a longtemps été laissé de côté, conteste toute intention frauduleuse et parle même de maladresse. « C’était la pratique au cabinet: certains travaillaient des dossiers qui étaient facturés par d’autres. Je n’ai jamais eu l’intention de capter la clientèle pour mon compte. Je n’ai rien organisé. C’est le client qui m’a sollicité pour faire avancer les dossiers, même si je reconnais que j’aurais dû en informer mes confrères ».
« La substitut Emmanuelle Carniello requiert la requalification des faits en ‘escroquerie' ». Le parquet a demandé une peine de six mois de prison avec sursis. La juriste, poursuivie pour complicité, devrait quant à elle endosser une peine de trois mois de prison avec sursis. Le tribunal rendra son délibéré le 6 juillet prochain.