La journée d'aujourd'hui s'annonce déterminante dans le conflit de la Sicalait et on risque d'assister à un énième rebondissement.
Pour bien comprendre le conflit, il faut avoir conscience que deux forces sont en présence, avec des intérêts souvent divergents.
D'un côté, les salariés avaient engagé une grève il y a une quinzaine de jours, pour obtenir le départ de leur directeur, Olivier Dekokère, à qui ils reprochaient notamment ses méthodes autoritaires. Les grévistes avaient cru pouvoir crier victoire quand, au bout de quelques jours de conflit, ils avaient obtenu satisfaction de la bouche du président de l'époque, Patrick Hoarau, qui leur avait annoncé la mise en retrait d'Olivier Dekokère. Et le travail avait repris.
Tout aurait pu en rester là sans l'entrée en jeu des administrateurs de la Sicalait. Car les véritables patrons, ce sont eux. La Sicalait est une coopérative qui appartient à ses membres, les éleveurs, qui élisent un conseil d'administration. C'est lui qui détient le pouvoir. Et ce conseil élit en son sein un président dont le rôle est de mettre en musique les décisions du conseil.
Et une majorité de ces administrateurs n'a pas apprécié, mais alors pas apprécié du tout, que Patrick Hoarau prenne sur lui d'annoncer aux grévistes la mise sur la touche d'Olivier Dekokère, en violation d'une décision du conseil prise l'après-midi même et qui avait décidé au contraire de le conserver, quitte à aller au bras de fer avec les grévistes.
Mais là aussi, tout ne semble pas aussi simple qu'en apparence. Le conseil d'administration de la Sicalait est composé majoritairement de ce que nous qualifierons de "petits éleveurs", sans que cela ne soit péjoratif. Mais il comprend également au moins un poids lourd du patronat réunionnais dont le moins que l'on puisse dire est que ses intérêts ne sont pas exactement les mêmes que celui des "petits éleveurs". C'est lui qui, en sous main, téléphone à chaque membre du conseil pour faire pression et tenter de faire basculer la majorité qui s'est regroupée autour du nouveau président Julien Huet. Un de ses principaux arguments : votre conseil n'est pas légal car on ne peut démissionner par texto.
Julien Huet, malgré sa jeunesse, n'entend pas s'en laisser conter. Il a interrogé un avocat pour obtenir son avis juridique. Après que ce dernier l'ait rassuré sur la légalité de la démarche, il a envoyé deux textos à l'ensemble des éleveurs de l'ile (voir ci-dessous) pour les rassurer et les convaincre de sa détermination.
Reste que c'est cet après-midi que tout se jouera, lors d'une rencontre avec les salariés. Julien Huet et les administrateurs vont-ils arriver en compagnie d'Olivier Dekokère, ce qui pourrait être pris comme une provocation? Pas sûr. Leur volonté est apparemment de rétablir le calme et le dialogue avec les salariés.
On en saura plus dans quelques heures. Et notamment si la Sicalait rebascule dans la grève, ou si tout le monde retrouve son sang froid.
Reste que l'on peut s'interroger sur l'implication très forte de ce "gros patron" dans le conflit, par le biais de pressions insistantes sur les administrateurs. Certains n'hésitent pas à répondre qu'il a peut-être peur des résultats de l'audit de la Sicalait et de toutes ses filiales que le nouveau président Julien Huet entend mener. Y aurait-il des choses que ce "gros patron" n'aimerait pas voir remonter à la surface ?
Pour bien comprendre le conflit, il faut avoir conscience que deux forces sont en présence, avec des intérêts souvent divergents.
D'un côté, les salariés avaient engagé une grève il y a une quinzaine de jours, pour obtenir le départ de leur directeur, Olivier Dekokère, à qui ils reprochaient notamment ses méthodes autoritaires. Les grévistes avaient cru pouvoir crier victoire quand, au bout de quelques jours de conflit, ils avaient obtenu satisfaction de la bouche du président de l'époque, Patrick Hoarau, qui leur avait annoncé la mise en retrait d'Olivier Dekokère. Et le travail avait repris.
Tout aurait pu en rester là sans l'entrée en jeu des administrateurs de la Sicalait. Car les véritables patrons, ce sont eux. La Sicalait est une coopérative qui appartient à ses membres, les éleveurs, qui élisent un conseil d'administration. C'est lui qui détient le pouvoir. Et ce conseil élit en son sein un président dont le rôle est de mettre en musique les décisions du conseil.
Et une majorité de ces administrateurs n'a pas apprécié, mais alors pas apprécié du tout, que Patrick Hoarau prenne sur lui d'annoncer aux grévistes la mise sur la touche d'Olivier Dekokère, en violation d'une décision du conseil prise l'après-midi même et qui avait décidé au contraire de le conserver, quitte à aller au bras de fer avec les grévistes.
Mais là aussi, tout ne semble pas aussi simple qu'en apparence. Le conseil d'administration de la Sicalait est composé majoritairement de ce que nous qualifierons de "petits éleveurs", sans que cela ne soit péjoratif. Mais il comprend également au moins un poids lourd du patronat réunionnais dont le moins que l'on puisse dire est que ses intérêts ne sont pas exactement les mêmes que celui des "petits éleveurs". C'est lui qui, en sous main, téléphone à chaque membre du conseil pour faire pression et tenter de faire basculer la majorité qui s'est regroupée autour du nouveau président Julien Huet. Un de ses principaux arguments : votre conseil n'est pas légal car on ne peut démissionner par texto.
Julien Huet, malgré sa jeunesse, n'entend pas s'en laisser conter. Il a interrogé un avocat pour obtenir son avis juridique. Après que ce dernier l'ait rassuré sur la légalité de la démarche, il a envoyé deux textos à l'ensemble des éleveurs de l'ile (voir ci-dessous) pour les rassurer et les convaincre de sa détermination.
Reste que c'est cet après-midi que tout se jouera, lors d'une rencontre avec les salariés. Julien Huet et les administrateurs vont-ils arriver en compagnie d'Olivier Dekokère, ce qui pourrait être pris comme une provocation? Pas sûr. Leur volonté est apparemment de rétablir le calme et le dialogue avec les salariés.
On en saura plus dans quelques heures. Et notamment si la Sicalait rebascule dans la grève, ou si tout le monde retrouve son sang froid.
Reste que l'on peut s'interroger sur l'implication très forte de ce "gros patron" dans le conflit, par le biais de pressions insistantes sur les administrateurs. Certains n'hésitent pas à répondre qu'il a peut-être peur des résultats de l'audit de la Sicalait et de toutes ses filiales que le nouveau président Julien Huet entend mener. Y aurait-il des choses que ce "gros patron" n'aimerait pas voir remonter à la surface ?

Le texto du président Julien Huet envoyé à tous les éleveurs de l'ile