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« Si on veut sauver le SDIS, ce ne sera pas avec Vandebeulque »

Depuis le dernier mouvement de grève de janvier dernier, le feu couve toujours chez les sapeurs-pompiers à en croire le SNSPP PATS (Syndicat National des Sapeurs-Pompiers Professionnels et Personnels Administratifs, Techniques et Spécialisés) qui revendique près de 330 pompiers syndiqués à la Réunion. Entre les problèmes de management du directeur du SDIS, le manque de dialogue et la mésentente entre la présidente du SDIS - Nassimah Dindar - et ce dernier, le sous-effectif et les problèmes de matériels, les griefs sont suffisamment importants pour que le syndicat dise stop. Pour lui, l'ensemble des problèmes découle d'une seule et même personne : le colonel Jacques Vandebeulque, actuel directeur du SDIS de la Réunion

Ecrit par zinfos974 – le mardi 18 décembre 2012 à 12H15

« Le bilan n’est pas positif. Quand on voit tout ce que l’on dit depuis un moment, les problèmes de dysfonctionnements dans les services, les pressions exercées sur le personnel ou encore le manque de dialogue social, on peut dire que la situation est préoccupante« , explique Pascal Gonneau, président du SNSPP PATS.

Réunis ce matin dans les locaux du SDIS, les membres du syndicat SNSPP PATS et de Sud Pompiers sont remontés contre le directeur du SDIS – le colonel Jacques Vandebeulque – qui pour eux n’a plus sa place à sa tête. « Le tribunal administratif de Paris s’est prononcé sur la non validité de la nomination du colonel Vandebeulque à la tête du SDIS de la Réunion. Qu’en est-il de ce jugement ? On demande son application« , lâche-t-il.

Outre cette procédure administrative, c’est tout le SDIS de la Réunion qui semble souffrir des relations conflictuelles existant entre le directeur et le personnel, mais également entre le directeur et la présidente du SDIS, Nassimah Dindar. « On lui a retiré sa délégation de signature mais il continue comme si de rien n’était. La présidente donne son avis et le directeur donne sa version. Il n’est pas dans son rôle« , souligne Pascal Gonneau.

En janvier dernier, les sapeurs-pompiers avaient débrayé pour dénoncer le non paiement des heures supplémentaires suite à l’incendie du Maïdo. Si un protocole d’accord a été trouvé pour une sortie du conflit, le SNSPP PATS dénonce un leurre de la part de la direction. « On s’est fait berner. Un protocole d’accord a été signé pour une fin de conflit entre l’intersyndicale et la présidente du SDIS. Mais le document a été transformé. On devait toucher 70% de rémunération et 25% de récupération. Au final c’est du 50 – 50. Sauf qu’il y a un problème, nous n’avons pas suffisamment d’effectifs au SDIS pour permettre les récupérations« , ajoute-t-il. « A côté de ça, on gaspille de l’argent dans un drapeau à 14.000 euros et le colonel Vandebeulque profite de cinq protections fonctionnelles (NDLR : le fait de faire payer ses avovats par la collectivité dans les procès qu’il intente à des organes de presse, dont Zinfos) pour préserver son image. Tout ça sous la bénédiction du 1er vice-président (NDLR : Bruno Mamindy-Pajany). Après on ose nous dire qu’il n’y a pas d’argent pour les heures supplémentaires« , fulmine Marie-Claudine Moriscot, secrétaire générale du SNSPP PATS.

A côté des heures supplémentaires, les sapeurs-pompiers réclament plus de moyens pour les casernes. « Nos camions sont dans un état déplorable. C’est inadmissible« , explique Jean-Bernard Damour, délégué Sud Pompiers.

« On est inquiets pour la sécurité du territoire »

Plus grave selon les deux syndicats, le nombre de pompiers et de véhicules ne seraient pas suffisants lors des interventions du fait des problèmes d’effectifs et de vétusté du matériel. « Si je prend en exemple le dernier feu de la Jamaïque (NDLR : ce week-end). Un GIF (Groupement intervention feu) a été déployé sur l’incendie. Normalement il y aurait du y avoir 5 camions et 18 hommes. Il n’y avait qu’un camion et 6 hommes. Ce genre de situation se répète plusieurs fois. Par exemple à la Montagne, il n’y a que deux sapeurs pompiers depuis deux mois« , ajoute-t-il. Un problème d’effectifs imputable à la garde de 12 heures. « Sur des interventions à Saint-Denis, nous sommes obligés de faire appel à Sainte-Marie, Sainte-Suzanne voire Saint-André« , précise-t-il. Le malaise est profond pour l’ensemble du personnel du SDIS. « On est inquiet pour la sécurité du territoire« , lâche Pascal Gonneau.

Le bilan du colonel Vandebuelque est jugé « catastrophique » par les deux syndicats SNSPP PATS et Sud Pompiers. « On n’a jamais eu autant de conflits. 50% des véhicules sont en rade et on a un directeur qui est en désaccord avec l’autorité. Si on veut sauver le SDIS de la Réunion, ce ne sera pas avec Vandebeulque« , ajoute-t-il.

« Aujourd’hui, on contient les troupes mais ça gronde dans les casernes. Le SDIS n’a plus d’âme aujourd’hui !« , conclut Pascal Gonneau.

 

 

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