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Seychelles : 5,6 millions d’euros de fonds publics détournés

Deux agences publiques sont épinglées dans un rapport de l'Assemblée Nationale des Seychelles, pour avoir versé des fonds publics à des sociétés off-shore mauriciennes.

Ecrit par Zinfos974 – le lundi 21 août 2017 à 16H57

Les députés seychellois ont rendu public un rapport du Comité des comptes publics de l’Assemblée nationale faisant état de paiements irréguliers impliquant deux agences publiques, la Financial Intelligence Unit (FIU), dont le rôle est de lutter contre le blanchiment d’argent, et l’agence nationale antidrogue (NDEA).

D’après ce rapport, 220 millions de roupies mauriciennes, soient environ 5,6 millions d’euros, auraient été versées à deux sociétés offshore basées à l’Île Maurice, Solas Beo Inc et Tech Company Ltd, sans suivre les procédures légales de paiement, rapporte le site InfoM.mu A l’époque des faits, la FIU et la NDEA avaient à leur tête des responsables irlandais, à savoir Niall Scully pour la NDEA, Declan Barber et Barry Galvin pour la FIU.

La présentation du projet de budget 2017 a révélé des anomalies concernant l’utilisation du budget de la NDEA et de la FIU. « Nous avions demandé à voir les contrats qui ont été établis, et cela n’avait pas été possible. A ce moment-là, on n’avait pas encore les informations concrètes, mais des indications qu’il y avait des entreprises qui recevaient des fonds, mais ils (la FIU et la NDEA, ndlr) ne voulaient pas les dévoiler, car ils estimaient que c’était confidentiel. Pour l’Assemblée, on ne trouvait pas cela logique parce qu’il s’agit de fonds publics« , expliquait Ahmed Afif, vice-président de la Commission des comptes publics de l’Assemblée nationale, au journal Seychelles News Agency le 14 août dernier.

Une enquête est alors initiée par l’auditeur général pour identifier les entreprises bénéficiant de ces fonds publics. Selon Amed Afif, le détournement de fonds publics est avéré : « Pour moi qui ai travaillé au ministère des Finances, quand je vois l’attitude, des personnes qui sont impliquées, j’estime qu’il ne s’agit pas d’un manquement dans les procédures, mais d’une opération bien organisée pour retirer des fonds publics ».

Il souligne aussi l’augmentation du budget de la FIU depuis son départ du ministère des Finances : « À l’époque où j’étais secrétaire général au ministère des Finances, j’ai signé et approuvé leur budget, qui était très bas, allant de 6 à 18 millions de roupies seychelloises, mais le budget qui nous a été proposé était de plusieurs dizaines de millions de roupies.  Après mon départ leur budget a considérablement augmenté, c’est qu’il y a eu une complicité par des hauts responsables pour accepter ces grosses sommes. »

Dans la ligne de mire des enquêteurs, les responsables irlandais à la tête de la FIU et du  NDEA, embauchés par l’ancien président des Seychelles James Alix Michel, mais aussi « les responsables de la banque centrale, car la FIU était sous la responsabilité de la Banque centrale depuis février 2010 », précise Ahmed Afif.

La Commission anticorruption seychelloise est chargée de faire toute la lumière sur cette affaire. À ce jour, les responsables des deux sociétés off-shore mauriciennes ne sont pas identifiés.

 

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