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Sexe, violence, prostitution et Internet : Chronique de la misère ordinaire

Etre jeune et belle n’est pas toujours un avantage quand on n’a pas de travail et un parcours familial et amoureux plus qu’anarchique ; que l’on a erré à la recherche de l’oubli dans des produits qui n’arrangent rien.  Encore moins quand on tombe sur un couple de faux amis qui, au lieu de vous aider […]

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 27 mars 2015 à 10H33

Etre jeune et belle n’est pas toujours un avantage quand on n’a pas de travail et un parcours familial et amoureux plus qu’anarchique ; que l’on a erré à la recherche de l’oubli dans des produits qui n’arrangent rien.  Encore moins quand on tombe sur un couple de faux amis qui, au lieu de vous aider à vous en sortir, vous enfonce un peu plus chaque jour.

Annabelle (qui ne s’appelle pas du tout comme ça) en a fait l’amère expérience, jusqu’à se retrouver à la barre du tribunal. En rupture sociale presque complète, errant de copains d’un soir à copains d’une heure, elle rencontre Béatrice (même remarque) en 2013. Cette dernière, jeune et très belle aussi, a trouvé un seul moyen pour échapper au chômage et à la misère.

Dans une maison du Tampon louée par Eugène, son concubin quelque peu déjanté, elle reçoit des clients dragués sur Internet. Et ça marche pas mal. Ca marche même si bien qu’elle estime ne plus suffire à la tâche ! Les routes des deux jeunes femmes se croisent un jour et, n’écoutant que son bon cœur (!), Béatrice propose à Annabelle de partager son lucratif petit commerce. L’argent va effectivement rentrer, sous l’œil attentif d’Eugène qui n’est jamais très loin et veille au grain. On ne sait jamais…

Et les inconvénients vont débarquer en 2014. Deux clients estiment que 300 euros, même pour les faveurs conjointes des deux copines, c’est un peu cher. Surtout que certaines privautés très spéciales leur sont carrément refusées.

Arguant que c’est bien moins cher à la Pointe-du-Diable ou à Pierrefonds, ils font alors mine de s’en aller sans bourse (oups !) délier. Eugène entre alors en jeu, tempête, menace, cogne un peu et fait même mine d’utiliser une arme à feu et un couteau.

Sous le feu croisé de la Cour et des avocats, il apparaît peu à peu qu’Annabelle, en fin de compte, « épave » donc proie toute désignée, était une aubaine pour le couple.

Eugène jure ses grands dieux qu’il n’est pas, qu’il n’a jamais été un maquereau. Non mais ! Il a quand même accepté quelques petits avantages, ne serait-ce que des étuis de cigarettes. Pour le reste, on ne saura pas.

Il apparaît également très nettement qu’aujourd’hui, Annabelle a très peur de ses « amis » et souhaite bien ne jamais plus en entendre parler. C’est ce qu’a démontré avec talent Me Khlifi-Ethève qui parle même de la nécessité de « protéger cette jeune femme ».

La personnalité du « souteneur » (?) y aura fait pour beaucoup. Eugène, la quarantaine, souffre de graves problèmes psychiques qui l’ont plus d’une fois conduit à être interné : paranoïa violente évidente. En fonction de quoi il touche une maigre AAH (allocation adulte handicapé) « plus maigre qu’un sandwich SNCF » disait Renaud. Il a donc manifestement arrondi ses fins de mois avec les passes juteuses de Béatrice, malgré ses dénégations réitérées.

Béatrice n’a pas été mieux lotie par la vie qu’Annabelle. Son enfance et son adolescence ont plus été caractérisées par les sévices en tout genre que par un amour familial digne de ce nom. Sans qualification, sans travail, un piteux RSA… que lui offrait-on comme perspective autre que la tarification de ses charmes ? Le cas n’est hélas pas isolé.

Me Normane Omarjee a tenté de prouver qu’il n’y avait là aucun proxénétisme avéré, malgré des textes de lois qui semblent pourtant bien dire le contraire. Mais il semble qu’une jurisprudence métropolitaine lui soit favorable.

Outre les faits de proxénétisme, de violence et d’extorsion, les volutes odorantes du zamal sont également venues apporter leur contribution à cette affaire qui a laissé un profond malaise chez tous les présents dans la salle.

Le procureur, après un réquisitoire sévère, a demandé de simples peines avec sursis pour les deux jeunes femmes et 9 mois ferme quand même contre Eugène.

Verdict le 23 avril.

 

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