Le champ de foire de Bras-Panon a troqué ses traditionnels tracteurs pour une ribambelle de jeunes impliqués dans une mission d’intérêt général et tous autant motivés les uns que les autres.
Dans la cohue, Valérie Desiles ne quitte pas son sourire. C’est devant un parterre prestigieux (élus de la Région, du Département, du maire Daniel Gonthier, et des sous-préfets Richard-Daniel Boisson et Serge Bideau) qu’elle est venue témoigner de son implication associative qui l’amène depuis un mois à épauler l’association réunionnaise de prévention du développement du Sida (ARPS).
"Etre sur le terrain, connaître le monde professionnel et continuer par la même occasion sa formation au sein de sa structure d’accueil", elle n’aurait pu espérer mieux.
Une année de transition bénéfique
Les quelques mois (entre 6 et 12 selon les cas) passés dans ces milliers de structures agréées (France et Réunion) "me permettront d’être reconnue". Le contrat civil, qui se veut être une période mise au service de la collectivité, est aussi l’opportunité pour la centaine de jeunes qui s’y sont engagés localement de faire valoir leurs acquis, après cette année de transition. Mais "pas une année de perdue", selon la jeune fille.
"Je termine mon contrat civique en mars 2012. Je passerai ensuite mon Diplôme d’Etat d’assistante en service social", ajoute Valérie Desiles, munie, à sa signature du contrat de service civique, d’un bac+2 dans le social. Le potentiel était donc déjà là.
"A l’ARPS, depuis un mois, je suis chargée d’animer les opérations de sensibilisation, à la fois dans le milieu scolaire que carcéral par exemple". Une exemplarité mis en exergue par le vice-président du Conseil général, Gérald Maillot. "Faites savoir autour de vous que le contrat civique existe", a-t-il plaidé.
La diversité des profils est inscrite dans les gênes du contrat civique
A Bras-Panon, depuis ce matin, la journée d’accueil des 200 volontaires civiques se veut résolument fédératrice. Le critère de sélection des dossiers des jeunes se fait d’ailleurs avec un certain esprit de mixité sociale. "Il ne s’agit pas de ne sélectionner que des bac+4", résume Richard-Daniel Boisson, sous-préfet en charge de la jeunesse et de la cohésion sociale. Il a également insisté sur le fait que par rapport au nombre de contrats signés dans toute la France (15.000 à la fin 2011), notre territoire est le plus fourni en contrats civiques (485).
La mixité est poussée à l’extrême puisqu’il y a autant de jeunes hommes que de jeunes femmes. "C’est du 50/50", ajoute Denise Hong Hoc Sheong, directrice de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale. Pour 70% d’entres eux, c’est le chômage qui les a poussé à franchir le pas de l’année civique. 21% sont encore étudiants. La diversité des missions est également mise en avant : santé, éducation, culture, sport, environnement et citoyenneté, les champs d’action des volontaires brossent tous les domaines. Enfin, la majorité d’entre eux vient de BEP/CAP (40%) et de niveau Bac (40%). Ils ne sont que 20% à s’y inscrire avec un Bac+2.