Le courrier de Serge Camatchy adressé aux commerçants de Saint-André n’a pas beaucoup plu au maire de la ville, Éric Fruteau. Ce matin, dans le Journal de l’île, il s’insurge de voir que le délégué d’Emergence Réunion profite de la veille d’élections pour pointer du doigt les carences de la politique de la ville.
« Je note qu’il a la mémoire bien courte sur les questions d’urbanisme qu’il soulève. Il oublie que pendant plusieurs mandats, il fut délégué à l’urbanisme et à l’aménagement. Sa responsabilité est donc pleine et entière... », se défend ce matin, dans le Jir, Éric Fruteau.
Mais Serge Camatchy n’a pas dit son dernier mot. Contacté ce matin, il nous livre: « Le maire ne me répond pas. Il insiste sur les conséquences de l’annulation du PLU (Plan Local d’Urbanisme) alors que ce projet inscrit dans le SAR (Schéma d’Aménagement Régional) est en bonne marche mais qu’en est-il du PRU (Plan de Renouvellement Urbain)? Saint-André stagne« , insiste le délégué d’Emergence Réunion.
Saint-André, ville poubelle?
Dans son courrier adressé aux commerçant, Serge Camatchy expliquait que « … le projet du centre-ville est resté aux oubliettes. Le PRU (Plan de Renouvellement Urbain) sur lequel vous avez été associé allait donner à la ville une autre dimension et des perspectives intéressantes pour votre profession« , explique Serge Camatchy.
Pour appuyer sa position, il avance qu’il n’y a qu’à se balader un peu dans le centre-ville de Saint-André pour constater que la ville « ressemble à une véritable poubelle ». Sécurité, aménagement, rénovation des façades… tout y passe.
« Le marché couvert de Saint-André, qui était considéré comme l’un des axes majeurs de la politique de l’équipe municipale en place, est totalement abandonné. Les gens n’osent plus y mettre les pieds, il est devenu une sorte de centre d’accueil pour les SDF qui évoluent dans un lieu devenu insalubre« , lance Serge Camatchy, qui dénonce la présence de plusieurs poches insalubres dans la ville.
A quand la délocalisation de la caserne des pompiers?
Autre argument avancé, la caserne des pompiers. « Ce dossier avait été ficelé en 2004. La caserne devait être délocalisée à Pente-Sassy. Pourquoi n’est-ce pas le cas? En attendant, il existe un gros problème de sécurité car cette caserne est enclavée dans le centre-ville, entourée de trois lycées, d’écoles primaires et d’un collège », souligne-t-il. Dans le même registre, Serge Camatchy s’inquiète d’entendre la population se plaindre sur les ondes des radios d’une recrudescence de la délinquance. « Où en est la coordination qui avait été mise en place entre la police municipale et la police nationale?« , interroge-t-il.
Pour Eric Fruteau, « l’héritage est lourd. Cependant, de nombreux défis sont en train d’être relevés avec l’implication de l’ensemble de la population« . Reste à voir si cela sera suffisant pour convaincre les futurs électeurs des cantonales 2011.