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Sérénité troublée à Cilaos : Ex-copain fou, à poil, menaçant, à 2h du matin

Deux Payet à la barre, Gérald et Mathieu, la quarantaine, costauds, chacun à la fois accusé et victime. C’est la guerre ouverte entre ces deux ex-amis d’enfance. « i[Nous la grandi ensemble]i », précise Gérald. Mais alors que ce dernier a suivi un parcours scolaire normal, Mathieu n’a rien fait et à 38 ans, habite encore chez […]

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 06 mars 2015 à 12H15

Deux Payet à la barre, Gérald et Mathieu, la quarantaine, costauds, chacun à la fois accusé et victime. C’est la guerre ouverte entre ces deux ex-amis d’enfance. « i[Nous la grandi ensemble]i », précise Gérald.

Mais alors que ce dernier a suivi un parcours scolaire normal, Mathieu n’a rien fait et à 38 ans, habite encore chez son père. Gérald a épousé la receveuse principale de Cilaos et monté un florissant petit commerce dans le bas du village. Mathieu survit de l’AAH (allocation adulte handicapé) car ça ne va pas fort du tout dans sa tête.

Le moins drôle est que tous deux ont longuement pratiqué le jeet kune do, art martial initié par Bruce Lee. Si dans le cas de Gérald, cela fait un homme fort et rassurant pour son entourage, il n’en va pas de même de son ex-pote. La faculté de cogner fort, la possibilité de tuer à mains nues, chez un dérangé mental, ça fout plutôt la trouille.

Mathieu a quelque chose qui le distingue du commun des mortels : il boit… mais il n’est pas le seul, vous me direz. Sauf que c’est quand il ne boit pas qu’il pète les plombs. Grave. Jusqu’à taper sur pauvre père avec ce qui lui tombe sous la main, comme l’a précisé le bâtonnier Georges-André Hoareau. La dernière fois, ce fut avec un poulet congelé ! C’est pas gayar (hum !)

b[Point d’orgue]b

Depuis pas mal d’années, Mathieu conçoit une jalousie féroce à l’encontre de son ancien ami qui a réussi. Il vient souvent dans sa boutique, exigeant de l’argent ou de pouvoir consommer gratis. Pire, il menace souvent l’épouse de Gérald, laquelle a fini par développer une hantise solide

Pour protéger sa famille contre les intrusions, Gérald a installé mille systèmes de verrous et barrières chez lui, ainsi qu’un mur de 2 mètres autour de sa maison. Le tribunal a fini par contraindre Mathieu à ne plus se présenter chez son adversaire et de cesser d’importuner son épouse, rien n’y fait.

Le 21 août 2013, la crise atteint son paroxysme. Passé minuit, Mathieu entre en transes, s’agenouille (chez son père), déblatère, enchaîne des mots sans suite et finit par sortir. Direction le domicile de Gérald. Tout ni comm le ver, il entre dans la cour armé d’un solide bâton et hurle des menaces précises à l’encontre du couple.

b[Quand Bruce s’énerve…]b

Gérald saute directement du premier étage, pare un coup de bâton et poursuit son ennemi dans la rue. Lorsqu’un pratiquant de karaté de haut niveau pète les plombs, ça fait mal. Toute la rancœur accumulée ces dernières années explose. Le Mathieu se ramasse une de ces volées qui comptent dans la vie d’un homme : plusieurs hématomes (ça c’est encore rien), des coupures, de multiples fractures et… le petit doigt gauche arraché.

L’évocation de ces blessures a été l’occasion d’une passe d’armes haute en couleurs, très jouissive, entre Me Larifou, avocat de Mathieu, et le bâtonnier Georges-André Hoareau, défenseur de Gérald.

Me Larifou : « i[Mon client a failli crever (sic !) ce soir-là !]i »

Le bâtonnier : « i[Je regrette que ce ne soit pas le cas !]i »

Ca c’est de la plaidoirie. La salle est en joie, la présidente Peinaud beaucoup moins qui s’énerve, ce qui ne lui arrive pas souvent : « i[Votre comportement d’avocats n’est sûrement pas un bon exemple. Vous n’êtes pas au cinéma ici. Le tribunal n’est pas un stand de foire !]i »

Ca remet tout le monde d’aplomb ; les débats se poursuivent. Ils mettront surtout en avant le fait que Mathieu, en état grave de confusion mentale selon les psychologues, est effectivement dangereux.

« i[Même votre père a peur de vous]i », précise la présidente. On peut aimer le poulet mais jusqu’à un certain point. Ce qui n’excuse de toute façon pas son adversaire des coups qu’il lui a infligés avec un plaisir non dissimulé. Le bâtonnier a plaidé la légitime défense ; Me Larifou a fustigé le manque de modération de son cher confrère, soulignant que son client ne comparaissait « que » pour violation de domicile.

Addition TTC : Gérald, 8 mois avec sursis ; Mathieu, 12 mois dont 6 avec sursis plus interdiction (bis) de s’approcher du travail et du domicile de ses « ex-amis ».

La sérénité semble revenue dans notre cirque adoré. Mais jusqu’à quand ?

 

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