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Séquestré et violenté, il s’échappe et chute lourdement du 2ème étage

Deux personnes comparaissaient ce vendredi dans le cadre de l'audience correctionnelle pour des faits particulièrement graves de séquestration en août 2019. La victime, encore blessée aujourd'hui, avait dû sauter du haut d'un balcon pour s'enfuir.

Ecrit par 1167938 – le vendredi 11 mars 2022 à 15H53

Jimmy D., est en couple avec Marie F. depuis plusieurs mois. Il se rend compte de certains retraits sur son compte en banque et décide de déposer plainte à l’encontre de sa compagne qui a accès à ses moyens de paiement. Marie F. le prend mal, elle le quitte. Elle commence à voir Isidore M. et, le 3 août 2019, lui demande de venir pour faire pression sur son ex pour qu’il retire sa plainte. Elle demande à Jimmy D. de passer chez elle. Lorsqu’il est là, elle le conduit dans l’appartement d’un voisin dont elle s’occupe en son absence. Jimmy D. la suit, il est en confiance. Il lui demande de charger son téléphone mais il n’y a pas d’électricité. Marie F. lui propose de descendre chez elle pour le charger. Elle part avec son téléphone et son portefeuille. 

Le lendemain, la victime effrayée élabore un plan pour s’enfuir

Elle quitte l’appartement et enferme son ex. Lorsqu’elle revient, elle est accompagnée d’Isidore M. Immédiatement, il commence à menacer Jimmy D. avec un couteau. S’en suivent des menaces de mort et des violences. Terrorisé, Jimmy D., reste tétanisé. Voyant la tournure des événements, Marie F. demande à Isidore M. de poser le couteau. Il lui dit de partir, elle s’exécute. La scène durera pas loin d’une heure avant que l’agresseur s’en aille. La femme remonte alors fermer la porte. Ils laissent le pauvre homme seul toute la nuit. Le lendemain, la victime effrayée élabore un plan pour s’enfuir. Il attend la nuit et décide d’attacher des draps et des vêtements ensemble en passant par le balcon situé au 4ème étage. 

Gravement blessé, il refuse porter plainte de peur des représailles

Il s’exécute mais malheureusement, un drap se déchire. Il fait une chute du 2eme étage. Il sent une énorme douleur au niveau de ses jambes et ne peut plus marcher. Il continue en rampant pour fuir. Il tente d’arrêter une voiture mais en vain. Heureusement, la voiture fait marche arrière et le conduit aux urgences.

Gravement blessé, il refuse de porter plainte de peur des représailles. C’est le médecin qui informe la police. Allez savoir pourquoi, l’enquête passe aux oubliettes et ne sera reprise qu’en août 2021. Marie F. est placée en garde à vue le 8 décembre 2021. Elle sait et balance immédiatement son acolyte. Selon elle, c’est l’instigateur. Il est interpellé puis placé en garde à vue.

« J’étais sous l’emprise des stupéfiants et Isidore M. était mon dealer »

Le dossier, qui passe en comparution immédiate dans un premier temps, est renvoyé pour des informations complémentaires par le président compte tenu de la gravité des faits. Il était jugé ce vendredi 11 mars 2022.

À la barre, les deux prévenus reconnaissent les faits. Marie F. justifie les retraits : « Des fois, il ne se rappelait pas de ce qu’il faisait. Il donne, il oublie et il porte plainte« . Elle savait aussi que Jimmy D. avait un problème de santé mentale reconnu, qu’il percevait l’AAH.

« Tu vas rester là jusqu’à mercredi, si tu parles, si tu ne retires pas ta plainte, je te tue« , reconnait avoir dit Isidore M., qui avoue aussi des violences. Ils reconnaissent conjointement avoir pensé qu’il était mort en voyant la corde de fortune déchirée sur le balcon, mais n’ont pas cherché plus loin. D’ailleurs, deux mois plus tard, ils partent s’installer ensemble en métropole. « J’étais sous l’emprise des stupéfiants et Isidore M. était mon dealer. Je venais de perdre ma mère. Je croyais qu’il allait juste parler« , explique la prévenue à la barre. 

« Je veux que tu m’aides à faire retirer la plainte »

« C’est elle qui m’a dit de descendre, elle m’a dit : ‘je veux que tu m’aides à faire retirer la plainte’. Je ne savais pas ce qu’elle voulait faire. Je l’ai vraiment menacé pour lui mettre la pression, il n’a pas dit un traitre mot, il était tétanisé. Je suis vraiment coupable de ça« , avoue Isidore M.

Pour autant, un retrait d’argent a été effectué le 8 août 2019, soit trois jours après la chute de la victime. Ils se revoient la balle, s’accusant l’un l’autre. « Vous avez la lourde tâche de juger ce dossier, on aurait pu se retrouver devant la cour d’assises. Il n’y a pas eu de libération volontaire donc ce sont des faits criminels. Elle, elle reconnait, et lui, à l’entendre, ce n’est pas un délinquant mais un homme amoureux qui ne sait pas lui résister. Il y a une participation active des deux », tance le parquet qui requiert 6 ans de prison pour lui et 5 ans de prison pour elle dont 2 ans de sursis probatoire, avec mandat de dépôt pour les deux.   

« Ce dossier est tellement grave qu’il dort 3 ans ! »

« Ce sont des faits sordides, il n’est pas question de les minimiser. Elle a été active dans cette affaire mais quand elle voit de quoi il est capable, elle ne peut plus intervenir. Elle est auteure empêchée. On n’est pas toujours en mesure d’empêcher une situation qui n’est plus sous notre contrôle. Elle a eu peur de subir le même sort ! Elle a grandement coopéré, sans elle, il ne serait pas là », plaide le conseil de Marie F.

De son côté, le conseil de Isidore M. estime que « le parquet avait tout le temps de choisir l’orientation pénale, il y a eu 2 ans rien n’a été fait. Ce dossier ressurgit en août 2021 et les garde à vue en décembre 2021 à la suite de quoi ils sont placés sous contrôle judiciaire. Ce dossier est tellement grave, qu’il dort 3 ans ! C’est elle qui lui demande et c’est encore elle qui connait la victime et qui ferme la porte. La démarche est un retrait de plainte contre qui ? Encore elle ! Elle a le rôle principal et il fait les basses besognes. La peine n’est pas adaptée« . 

Le tribunal entend les deux conseils puisque Marie F. est condamnée à la peine de 5 ans de prison dont 3 ans assortis d’un sursis probatoire, mais le tribunal ne prononce pas de mandat de dépôt. Pour Isidore M. ce sera 5 ans de prison dont 1an assorti du sursis probatoire. Il sera écroué à l’issue de l’audience.

La victime est toujours blessée à ce jour. Après avoir reçu une ITT de plus de 3 mois et s’être longtemps déplacée en fauteuil roulant, elle marche toujours avec difficulté et des cannes. Ses séquelles sont définitives.

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