Révélation détonnante que cette note interne à la commune de Saint-Paul qui agite les esprits depuis plusieurs heures, notamment sur les réseaux sociaux… Une lettre de la mairie en date du 22 septembre 2008, s’adressant aux maîtres-nageurs-sauveteurs de la commune, montre que Saint-Paul, comme l’Etat, n’ont pas pris au sérieux les différents appels à la vigilance… Pis, ils confirment dans cette lettre leur choix de ne pas agir.
« Mesdames, Messieurs, par courrier en date du 22/09/2008, vos coordonateurs ont attiré notre attention sur le risque de présence ou d’attaque de requins dans les zones de baignades surveillées et ont posé la question de la mise en jeu de votre responsabilité professionnelle en cas d’une attaque de baigneur par un squale dans la zone de surveillance qui vous est assignée… Nous avons, à cette occasion, saisi de cette question M. le Sous-préfet de Saint-Paul qui nous a répondu que la mise en oeuvre d’un plan d’alerte départemental serait susceptible d’alimenter une psychose du danger requin alors que le risque demeure faible et qu’il appartient au maire de prendre les mesures adéquates de police des baignades dans sa zone de responsabilité… Compte tenu de ce qui précède, nous vous informons que nous n’envisageons pas de prendre des mesures permanentes d’information du public face au risque requin… C’est ainsi qu’en l’absence d’information sur la présence de requins aux abords ou dans une zone de baignade surveillée à un moment donné, votre responsabilité ne saurait être engagée si la flamme verte est hissée… Dans l’hypothèse où la présence de requins vous serait signalée par un usager ou en cas de doute sérieux ou enfin de présence avérée de requins, il vous revient de hisser le drapeau… Enfin, l’information au public dans ces situations doit rester particulièrement mesurée et en aucun cas alarmiste« .
La note signée du directeur général de la ville de Saint-Paul rapporte la position du sous-préfet de Saint-Paul, à laquelle s’est manifestement rangée Huguette Bello. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent. « Absence de prévention suffisante« , « Un choix tendant à minimiser l’information des usagers« , « Désinformation de la population au regard du risque requin qui était parfaitement connu, à tout le moins hautement prévisible, et qui a entraîné des morts inutiles« , s’insurge un citoyen qui évoque la responsabilité pénale des personnes mentionnées.
Il se base notamment sur la faute pénale manifeste de la mise en danger délibérée d’autrui par manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (article 121-3 du code pénal). La loi réprime également « le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures » (article 223-1 du code pénal). La mairie de Saint-Paul et l’Etat doivent-ils craindre qu’un citoyen ou un collectif décident de porter plainte pénalement contre eux?