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Selon la ministre du Travail, l’outremer sera une priorité dans l’attribution des contrats aidés

Jean-Hugues Ratenon est intervenu cet après-midi à la tribune de l’Assemblée nationale au nom des 24 maires de la Réunion et du collectif des parlementaires d’outremer, afin d’attirer l’attention du gouvernement sur les risques que ferait courir à notre ile une diminution du nombre de contrats aidés. « L’avenir de nos enfants est sacrifié au nom […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 10 août 2017 à 00H39

Jean-Hugues Ratenon est intervenu cet après-midi à la tribune de l’Assemblée nationale au nom des 24 maires de la Réunion et du collectif des parlementaires d’outremer, afin d’attirer l’attention du gouvernement sur les risques que ferait courir à notre ile une diminution du nombre de contrats aidés.

« L’avenir de nos enfants est sacrifié au nom du rabotage des budgets », a indiqué Jean-Hugues Ratenon. « L’emploi aidé à La Réunion n’est pas de l’assistanat mais correspond bien à de vrais postes de services. Ces emplois accompagnent les personnes âgées de plus en plus marquées par l’isolement et la pauvreté. Ces emplois participent activement à la lutte contre les maladies vectorielles. Ces emplois sont également indispensables aux associations qui luttent contre l’exclusion. Cette baisse, déjà engagée en 2014, alors que le Président actuel était ministre de l’Economie, va également entraîner une perte de plusieurs dizaines millions d’euros pour nos entreprises déjà fragiles. Allez-vous rétablir a minima le quota de 2016?« , a interrogé le député.

Alors que la question s’adressait au Premier ministre et à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, c’est cette dernière qui lui a répondu, insistant sur le fait que les arbitrages n’étaient pas encore rendus et qu’en tout état de cause, l’outremer ferait partie des priorités du gouvernement dans l’attribution des contrats aidés.

« En mai, selon Muriel Pénicaud, 70% des budgets de l’année étaient consommés avec une sous-budgétisation et une sur- consommation on l’a déjà dit mais c’est vrai aussi pour les contrats aidés. Nous avons rajouté 110.000 contrats aidés pour aller jusqu’à la fin de l’année afin de répondre à une situation d’urgence. Avec le Premier ministre, dans quelques jours, nous rendrons les arbitrages pour la fin de l’année qui pour l’instant ne sont pas rendus. Les quatre priorités que nous prendrons en compte ce sont les outre-mer, l’Éducation nationale, l’urgence sanitaire et l’urgence sociale« .

Il n’en demeure pas moins que, selon Muriel Pénicaud, « les contrats aidés ne sont pas efficaces en terme d’emploi. Ils constituent un effet d’aubaine dans la mesure où sept contrats aidés correspondent à un emploi. Ils permettent de baisser le coût du travail dans certaines associations. Ils ne permettent pas à des jeunes d’accéder à des contrats durables. Les différentes études montrent trois choses. Un, les contrats aidés sont extrêmement coûteux pour la nation. Deux, ils ne sont pas efficaces dans la lutte contre le chômage. Trois ils ne sont pas un tremplin pour l’insertion professionnelle. Dans le secteur marchand, où ils sont pris en charge par l’État à hauteur de 35% du SMIC, c’est un effet d’aubaine très fort. 63% des contrats aidés dans le secteur marchand auraient eu lieu sans l’aide de l’État pour les mêmes personnes et au même moment« .

« Le rapport efficacité/coût des contrats aidés est très mauvais avec sept contrats aidés nécessaires pour créer un emploi. Dans le secteur non-marchand, leur prise en charge est de 75% du SMIC mais l’insertion reste très inefficace. À peine 26% des bénéficiaires trouvent un emploi longue durée. La solution de demain pour le long terme ce n’est pas de l’emploi précaire à court terme avec des contrats aidés mais d’investir dans la formation, l’insertion et le développement des compétences qui soit efficace pour les demandeurs d’emplois. C’est l’objet du grand plan compétence que nous lançons à l’automne« .

De ce discours très pessimiste, les élus retiendront sans doute que rien n’est totalement perdu et qu’ils peuvent peut-être encore espérer des arbitrages qui leur permettent d’effectuer la prochaine rentrée scolaire dans de bonnes conditions…

 

 

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