
J’ai un peu attendu avant de vous en parler, le temps de m’en remettre.
J’ai visionné voici quelques jours un film qui, en soi, est un petit bijou. Mais qui m’a flanqué le bourdon, le stress, l’angoisse et des insomnies pas croyables.
" Le passeur ", avec l’excellent, l’extraordinaire Jeff Bridges et la grande Meryl Streep, présente un monde soi-disant parfait.
Le concept même de guerre n’y existe pas, mais celui d’amour non plus. La mémoire de tous ayant été effacée par un savant formatage des esprits dès la naissance, chacun se retrouve destiné, dès son adolescence, à toujours accomplir le même travail toute sa vie, en fonction de capacités que d’autres auront déterminées pour lui.
A un certain moment, l’image s’éloigne et on voit les groupes d’habitations, des cellules hexagonales comme celles des abeilles (!), disposées en unités symétriques… comme les éclaboussures de plaques de neige sur une vitre, toutes les mêmes.
Les mémoires ont été expurgées de tout ce qui ne convenait pas à l’édification du monde parfait où le sentiment, la volonté, la personnalité, le libre-arbitre, le choix, la révolte individuelle et collective, ont disparu.
Les citoyens sont heureux… ou croient l’être. Parce que la violence n’est plus de mise. Mais le sentiment non plus.
Une personne, « le passeur », tenu à l’écart de la société, est le gardien de la mémoire, de l’Histoire. Superbement incarné par Jeff Bridges, quel acteur ! Le sujet du film est le récit de la transmission du passé à un jeune disciple, choisi par les Sages, évidemment. Ce disciple, allez savoir pourquoi, choisit à un moment donné de ne plus prendre les médocs que la loi commune impose à tous chaque matin, et qui leur donne la volonté d’une paramécie
Le reste, je ne vais pas vous le raconter…
C’est sûr, si la violence, le crime, le vol, la guerre disparaissent, l’humanité a fait un grand pas.
Mais où est l’avantage si personne ne sait qu’il existe autre chose ? Si l’humain est réduit, pour prix de cette tranquillité, au rôle d’abeille dans la ruche.
Car cette société parfaite fait table rase de la part d’humanité existant en chacun de nous.
La société idéale est cauchemardesque. Ce qui n’interdit pas d’y croire encore et encore.
Jules Bénard
J’ai visionné voici quelques jours un film qui, en soi, est un petit bijou. Mais qui m’a flanqué le bourdon, le stress, l’angoisse et des insomnies pas croyables.
" Le passeur ", avec l’excellent, l’extraordinaire Jeff Bridges et la grande Meryl Streep, présente un monde soi-disant parfait.
Le concept même de guerre n’y existe pas, mais celui d’amour non plus. La mémoire de tous ayant été effacée par un savant formatage des esprits dès la naissance, chacun se retrouve destiné, dès son adolescence, à toujours accomplir le même travail toute sa vie, en fonction de capacités que d’autres auront déterminées pour lui.
A un certain moment, l’image s’éloigne et on voit les groupes d’habitations, des cellules hexagonales comme celles des abeilles (!), disposées en unités symétriques… comme les éclaboussures de plaques de neige sur une vitre, toutes les mêmes.
Les mémoires ont été expurgées de tout ce qui ne convenait pas à l’édification du monde parfait où le sentiment, la volonté, la personnalité, le libre-arbitre, le choix, la révolte individuelle et collective, ont disparu.
Les citoyens sont heureux… ou croient l’être. Parce que la violence n’est plus de mise. Mais le sentiment non plus.
Une personne, « le passeur », tenu à l’écart de la société, est le gardien de la mémoire, de l’Histoire. Superbement incarné par Jeff Bridges, quel acteur ! Le sujet du film est le récit de la transmission du passé à un jeune disciple, choisi par les Sages, évidemment. Ce disciple, allez savoir pourquoi, choisit à un moment donné de ne plus prendre les médocs que la loi commune impose à tous chaque matin, et qui leur donne la volonté d’une paramécie
Le reste, je ne vais pas vous le raconter…
C’est sûr, si la violence, le crime, le vol, la guerre disparaissent, l’humanité a fait un grand pas.
Mais où est l’avantage si personne ne sait qu’il existe autre chose ? Si l’humain est réduit, pour prix de cette tranquillité, au rôle d’abeille dans la ruche.
Car cette société parfaite fait table rase de la part d’humanité existant en chacun de nous.
La société idéale est cauchemardesque. Ce qui n’interdit pas d’y croire encore et encore.
Jules Bénard