Dans un rapport présenté ce mercredi 4 février, Dominique Versini, défenseure des enfants, depuis un décret présidentiel du 29 juin 2006, propose “d’interdire par une loi tout châtiment corporel en France, dont la fessée”.
Car selon elle, “il y a des endroits en France où des enfants reçoivent une éducation qui comprend des châtiments corporels qui dépassent largement ce stade”.
A la seconde question de la journaliste de LCI, Alexandra Guillet : “Jusqu’à présent vous étiez pourtant contre l’adoption d’une telle loi, jugeant cela un peu excessif. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?”
La réponse de Dominique Versini est sans équivoque : “J’ai changé d’avis lors d’un séjour à l’île de la Réunion, où l’on m’a signalé beaucoup de violences intrafamiliales sur les enfants et des méthodes éducatives qui, par tradition, relèvent plus du dressage que de l’Education”.
Dominique Versini est parvenue à ces conclusions en s’appuyant selon elle sur le rapport annuel de 2006 de l’Oderoi (Observatoire des droits de l’enfant de la région océan Indien).
Les références de la défenseure de l’enfant, sont contenues dans le chapitre 2, intitulé : “Manifestation et typologie des formes de violences dans la région”. C’est au paragraphe 2.1 “Violence au sein de la famille et à domicile” et au sous-chapitre 2.1.1 “Dresser pour éduquer” que le rapport évoque les “tendances régionales” de l’île.
“A La Réunion, selon les informations obtenues auprès de travailleurs sociaux, de gendarmes, de policiers et de magistrats, la pratique associant violence verbale et physique, serait fréquente dans les familles à revenus modestes, vivant dans quartiers populaires où le taux de chômage est élevé et les problèmes sociaux sont fréquents…”
Ce rapport et ces statistiques concernent cinq îles de la zone : Comores, Madagascar, Maurice, Réunion, Seychelles.
Dominique Versini souhaite interdire les châtiments corporels dont la fessée… Ce qui signifie qu’à la moindre claque ou gifle l’enfant aura le droit de porter plainte contre l’adulte (son père ou sa mère).
Ce sera alors au juge “de faire la différence entre une baffe et une fessée”. Pour plus de précisions, rendez-vous au tribunal…