La semaine dernière, au Port, le conducteur d’un Car Jaune se faisait agressé dans son bus. Un incident de plus sur l’île, l’incident de trop pour les conducteurs. Une réunion de la dernière chance s’est tenue au Conseil général, ce matin, en présence de la président du Conseil Général, Nassimah Dindar, et du vice-président en charge des transports, Pierre Vergès. Objectif, désamorcer la crise qui se profilait à l’horizon, à savoir un préavis de grève en raison de la dégradation des conditions de sécurité sur l’ensemble du réseau Car Jaune.
« Nous avons réclamé un système de sécurité durable et efficace« , explique un représentant du personnel et conducteur de son état d’une des sociétés du groupement Car Jaune. Excédés par les agressions à répétition, les conducteurs, accompagnés de leur représentants du personnel et des responsables du groupement Car Jaune, ont été visiblement entendus après deux heures de réunion au Palais de la Source. Dernièrement, deux chauffeurs de bus ont été agressés physiquement à quelques jours d’intervalle. Deux conducteurs qui n’ont toujours pas réintégré le service. « Notre camarade est encore traumatisé aujourd’hui et il ne peut pas reprendre le service« , précise le représentant du personnel.
Résultat, le préavis de grève censé débuter demain a été « écarté » pour le moment. « On est satisfait des propositions faites pour le moment« , poursuit-il.
Qu’est ce que le Département a proposé de faire en terme de sécurité sur son réseau ? « Il était important de rencontrer les premiers concernés, à savoir les conducteurs. Le Département s’est engagé à recruter des emplois d’avenir qui, après une formation adaptée, pourront être présent dans les bus« , explique le vice-président en charge des transports Pierre Vergès.
Une police des transports dans le futur ?
Mais la collectivité veut aller plus loin dans sa démarche et proposer des solutions pérennes. « Avec le syndicat mixte des transports et l’ensemble des AOT, il faut mettre en place une coordination des services et de protection dans les bus« , poursuit Pierre Vergès. En clair, une sorte de « police des transports« .
Au-delà des intentions, le Département souhaite interpeller l’Etat pour la mise en place, comme en Île-de-France, de cette force de sécurité. « Cette police a été mise en place dans les transports franciliens en raison de l’importance des transports en commun dans ces départements. Mais nous avons le même problème à la Réunion. Il faut que nous saisissions nos parlementaires sur cette situation spécifique insulaire« , explique-t-il.
En attendant une réponse favorable ou non du gouvernement sur cet épineux problème, la mise en place des emplois d’avenir pourrait intervenir rapidement. L’objectif est de « dissuader » avec la présence d’un accompagnant sur les lignes de desserte les plus tardives. « Il va y avoir un renforcement de la sécurité en coordination avec les transporteurs« , explique Pierre Vergès.
L’objectif est de ramener plus de sérénité sur les lignes Car Jaune, dont les conducteurs sont souvent la cible d’agressions verbales et physiques.