La direction du groupe national Séchilienne Sidec s’est fendue hier d’un communiqué qui tranche dans la monotonie boursière de cette trêve des fêtes de fin d’année. Malgré une année 2011 agitée, la direction y annonce la maîtrise de l’impact des nouvelles conditions fiscales de la loi de Finances 2012. L’action Séchilienne-Sidec a donc bondi dans la journée de mercredi (+ 4,48% à 10,49 euros).
Sur l’exercice 2011, le producteur d’électricité basée sur la valorisation d’énergies renouvelables vise toujours une progression d’au moins 15% avant amortissement et taxes. Avec l’intégration de la fin des produits de défiscalisation confirmée le 21 décembre au parlement, ce taux est ramené à 10%.
Concrètement, la loi de finances 2012 adoptée le 21 décembre supprime un avantage fiscal dérogatoire, « l’abattement du tiers« , qui permettait aux sociétés exploitantes dans les départements d’outre-mer de bénéficier, jusqu’au 31 décembre 2017, d’une imposition calculée sur les deux-tiers de leur bénéfice imposable. Cette suppression est applicable pour les exercices clos à compter du 31 décembre 2011. Séchilienne Sidec voit doit donc son taux d’imposition passer de 24,7% (exercice 2010) à 34,4%. Cet abattement avait permis l’an dernier au groupe d’économiser 5,5 millions d’euros.
Malgré sa sortie médiatique d’hier, le groupe reste évasif sur l’impact réel de la fin de cet avantage fiscal sur le résultat net de son exercice 2011. Le montant de 6 millions d’euros est malgré tout avancé. Le communiqué avait surtout pour objectif de rassurer l’actionnariat, en attente des répercussions du vote de la loi de Finances par le Parlement.
48 millions de bénéfices en 2010
A la Réunion, Séchilienne Sidec gère les centrales de Bois Rouge (actuellement détenue à 99,99%) et du Gol (actuellement détenue à 64,62%). La Réunion toute entière avait alors découvert, fin 2010, début 2011, que son électricité n’était plus du seul ressort de l’opérateur historique. Plus largement, le groupe exploite des centrales thermiques, éoliennes et photovoltaïques en Europe, dans les Caraïbes et donc l’Océan Indien (Maurice tout comme la Réunion).
En 2010, Séchilienne-Sidec avait dégagé un bénéfice net de 48,6 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 304,8 millions d’euros. En octobre, le groupe avait annoncé l’éviction de son PDG Nordine Hachemi, en place depuis trois ans, pour cause de divergence stratégique. Ce même PDG avait été l’un des principaux interlocuteurs des grévistes de l’énergie il y a quelques mois.
Décidément offensif dans son communiqué, le groupe annonce que la « stratégie du Groupe à moyen terme fera l’objet d’une présentation le 30 janvier 2012 ».