Alors que la Réunion connaît actuellement la pire sécheresse depuis 50 ans, la commune de Sainte-Suzanne est fortement impactée. Conséquence, près de 2.000 abonnés (sur 7.500 de la commune ndlr) sont privés d’eau la nuit et une partie de la journée.
« Les premiers effets de la sécheresse se sont fait ressentir le 30 septembre dernier« , rappelle le maire de Sainte-Suzanne, Maurice Gironcel. Sur le terrain, le manque d’eau se vérifie sur les différents sites de captages de la commune avec des baisses de plus de 50% du débit. « Il n’y a qu’à voir la cascade Valéry où le débit est passé de 20 m3/heure à 5m3/heure aujourd’hui« , poursuit-il.
Les services de Véolia, en charge de l’alimentation en eau de la commune, annoncent la possibilité de mesures « plus restrictives » à venir si aucune amélioration n’est annoncée. « Avec la baisse constante des débits d’eau, nous avons dû mettre en place des plans de coupure. Mais la situation continue de se dégrader« , explique Jean-Paul Trupiano, responsable des services de Véolia à Sainte-Suzanne.
Un forage pour améliorer la situation
Pour remédier à cette hypothèse, les services de la mairie attendent avec impatience la mise en service du forage de Bel Air d’ici à un mois. « Cela va améliorer sensiblement la situation« , souligne Maurice Gironcel. Un forage qui fait partie du plan d’investissement décidé par la commune pour améliorer la distribution de l’eau sur Sainte-Suzanne. Coût pour la collectivité : 10 millions d’euros.
Mais pour le maire de Sainte-Suzanne, cette situation de sécheresse extrême est due au changement climatique. « Il y a quelque temps, un homme parlait de changement climatique sévère, on l’avait traité d’illuminé. Mais Paul Vergès avait raison. Depuis 50 ans on n’avait jamais vu une telle sécheresse à la Réunion. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe aujourd’hui en Australie où 40.000 hectares de savane et de forêt ont brûlé. A titre de comparaison, c’est deux fois la superficie de cannes à la Réunion« , souligne-t-il. A en croire Maurice Gironcel, cette situation va « s’aggraver » et les changements climatiques seront « douloureux » pour notre île.
Tous regardent désormais vers le ciel et espèrent que les précipitations viendront mettre fin à cette situation. En attendant, la mairie vient de prendre un arrêté pour restreindre l’usage de l’eau.