
L’Organisation Non Gouvernementale Sea Shepherd et l’Association Citoyenne de Saint-Pierre ont déposé un recours au tribunal administratif de Saint-Denis pour faire annuler l’arrêté préfectoral autorisant la pêche des requins tigres et bouledogues et 4 autres espèces de poissons.
Pour rappel, cet arrêté a pour objectif d'organiser et de réévaluer (via une étude scientifique) le risque pour la sécurité sanitaire de la consommation de certaines espèces de poissons dont la commercialisation est interdite à la Réunion par arrêté préfectoral du 24 décembre 2009. Face au manque de certitudes scientifiques quant à la présence effective de la ciguatera dans l'Océan Indien, le principe de précaution avait naturellement prévalu à l'époque de la mise en application de cet arrêté préfectoral.
L’intérêt de cette étude est de disposer d'informations permettant de savoir si l’interdiction de commercialisation des poissons concernés, édictée en 2009, peut être levée et permettre ainsi une reprise de la pêche de ces espèces. Le cas échéant, si la ciguatera est effectivement présente, les résultats permettront à la population de savoir quels sont les risques encourus par leur consommation. En effet, bien que non commercialisées, ces espèces sont tout de même consommées suite à des pêches d'amateurs (voir photo illustration).
En aucun cas, cette étude scientifique sanitaire demandée depuis plusieurs années ne représente une mesure de régulation des populations de requins présents dans les eaux réunionnaises. Le volume et les comportements des requins ne sont pas connus actuellement et font l’objet du programme CHARC. Il serait ridicule a ce stade d'imaginer qu'un prélèvement de 20 requins représenterait une mesure de gestion efficace du risque requin ou une menace pour les populations de requins.
Tout comme le programme CHARC, les scientifiques de l'ARVAM (Agence pour la Recherche et la Valorisation Marine) demandaient cette étude depuis de nombreuses années. Cette étude aurait donc de toute façon été effectuée. La crise requin a néanmoins été un important levier et a accéléré le processus administratif pour la conduite de cette étude. Cette étude est plus que primordiale pour l'ensemble des réunionnais puisqu'elle permettra d'asseoir nos connaissances en matière d'intoxications alimentaires liées à la consommation de produits de la mer toujours présents dans nos assiettes. Elle permettra aussi a l'Etat de disposer d'éléments et d'informations scientifiques supplémentaires qui viendront compléter le travail de CHARC afin de prendre les mesures adéquates concernant la gestion et la diminution du risque requin le cas échéant.
Mais pourquoi donc Sea Shepherd et l'Association Citoyenne de Saint-Pierre sont-elles contre cette étude ?
Un massacre ?
Une fois n'est pas coutume. Pour Sea Shepherd, cette étude serait une manière détournée par l'Etat d'organiser un "massacre" de requins. Cette ONG utilise souvent le mot "massacre" a tord et a travers. En l'espèce voila le "massacre" que dénonce cette coalition : 20 spécimens de requins, tigres et bouledogues, prélevés et 10 spécimens de chacune des autres espèces également prélevés. Chacun jugera de la véracité du "massacre" en question. A titre d'exemple, le site Zinfos974 relatait récemment qu'un scientifique américain avait étudié 350 requin péchés comme prises accessoires en 2 mois au large de nos côtes, et ce dans l'indifférence générale...
Atteinte à la biodiversité et à la Réserve marine?
A aucun moment, les principes de respect de la biodiversité et de maintient de la Réserve Marine ne sont baffoués ou remis en cause dans ce projet scientifique, contrairement à ce qu'indique Sea shepherd. Pour preuve, l'ARVAM chargée de cette étude est non seulement un partenaire de choix de la Réserve Marine pour le suivi scientifique des animaux marins, mais participe également entre autre au programme Reef Cheek (projet international de suivie de la biodiversité marine).
Quand bien même les requins bouledogue et tigre font l'objet d'un classement de l'IUCN comme "espèce quasi-menacée", le Conseil de l'Europe nous signale, néanmoins, que même pour les espèces strictement protégées par la Convention de Berne (liste de l'annexe 2, ce qui n'est pas le cas pour ces espèces de requins), les Etats peuvent faire des dérogations "dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou d'autres intérêts publiques prioritaires".
Ne nous trompons pas de combat. Il est louable de vouloir défendre une vingtaine de requins, mais est-il éthique et acceptable de le faire au détriment de la santé de millions de personnes ? Car cette étude sera non seulement utile au 800 000 réunionnais mais elle concerne aussi environ 400 millions de personnes vivant dans les zones d'endémie. S'attaquer à cet arrêté et à cette étude dénie le droit à la santé de nos concitoyens réunionnais, et témoigne d'une haine envers la science.
On comprend enfin que cette organisation ne se sente pas concernée par cette étude, puisque sa Présidente prône comme régime alimentaire le Veganisme. Par la même occasion, Sea Shepherd démontre encore de manière forte éloquente qu'elle est une organisation extrémiste anti-humaine, qui préfère sauver la vie de quelques requins plutôt que la vie d'humains. Jean-Christophe Rufin, en prenant Paul Watson comme modèle pour son personnage d'éco-terroriste dans "Le parfum d'Adam" avait vu juste...
Pour rappel, cet arrêté a pour objectif d'organiser et de réévaluer (via une étude scientifique) le risque pour la sécurité sanitaire de la consommation de certaines espèces de poissons dont la commercialisation est interdite à la Réunion par arrêté préfectoral du 24 décembre 2009. Face au manque de certitudes scientifiques quant à la présence effective de la ciguatera dans l'Océan Indien, le principe de précaution avait naturellement prévalu à l'époque de la mise en application de cet arrêté préfectoral.
L’intérêt de cette étude est de disposer d'informations permettant de savoir si l’interdiction de commercialisation des poissons concernés, édictée en 2009, peut être levée et permettre ainsi une reprise de la pêche de ces espèces. Le cas échéant, si la ciguatera est effectivement présente, les résultats permettront à la population de savoir quels sont les risques encourus par leur consommation. En effet, bien que non commercialisées, ces espèces sont tout de même consommées suite à des pêches d'amateurs (voir photo illustration).
En aucun cas, cette étude scientifique sanitaire demandée depuis plusieurs années ne représente une mesure de régulation des populations de requins présents dans les eaux réunionnaises. Le volume et les comportements des requins ne sont pas connus actuellement et font l’objet du programme CHARC. Il serait ridicule a ce stade d'imaginer qu'un prélèvement de 20 requins représenterait une mesure de gestion efficace du risque requin ou une menace pour les populations de requins.
Tout comme le programme CHARC, les scientifiques de l'ARVAM (Agence pour la Recherche et la Valorisation Marine) demandaient cette étude depuis de nombreuses années. Cette étude aurait donc de toute façon été effectuée. La crise requin a néanmoins été un important levier et a accéléré le processus administratif pour la conduite de cette étude. Cette étude est plus que primordiale pour l'ensemble des réunionnais puisqu'elle permettra d'asseoir nos connaissances en matière d'intoxications alimentaires liées à la consommation de produits de la mer toujours présents dans nos assiettes. Elle permettra aussi a l'Etat de disposer d'éléments et d'informations scientifiques supplémentaires qui viendront compléter le travail de CHARC afin de prendre les mesures adéquates concernant la gestion et la diminution du risque requin le cas échéant.
Mais pourquoi donc Sea Shepherd et l'Association Citoyenne de Saint-Pierre sont-elles contre cette étude ?
Un massacre ?
Une fois n'est pas coutume. Pour Sea Shepherd, cette étude serait une manière détournée par l'Etat d'organiser un "massacre" de requins. Cette ONG utilise souvent le mot "massacre" a tord et a travers. En l'espèce voila le "massacre" que dénonce cette coalition : 20 spécimens de requins, tigres et bouledogues, prélevés et 10 spécimens de chacune des autres espèces également prélevés. Chacun jugera de la véracité du "massacre" en question. A titre d'exemple, le site Zinfos974 relatait récemment qu'un scientifique américain avait étudié 350 requin péchés comme prises accessoires en 2 mois au large de nos côtes, et ce dans l'indifférence générale...
Atteinte à la biodiversité et à la Réserve marine?
A aucun moment, les principes de respect de la biodiversité et de maintient de la Réserve Marine ne sont baffoués ou remis en cause dans ce projet scientifique, contrairement à ce qu'indique Sea shepherd. Pour preuve, l'ARVAM chargée de cette étude est non seulement un partenaire de choix de la Réserve Marine pour le suivi scientifique des animaux marins, mais participe également entre autre au programme Reef Cheek (projet international de suivie de la biodiversité marine).
Quand bien même les requins bouledogue et tigre font l'objet d'un classement de l'IUCN comme "espèce quasi-menacée", le Conseil de l'Europe nous signale, néanmoins, que même pour les espèces strictement protégées par la Convention de Berne (liste de l'annexe 2, ce qui n'est pas le cas pour ces espèces de requins), les Etats peuvent faire des dérogations "dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou d'autres intérêts publiques prioritaires".
Ne nous trompons pas de combat. Il est louable de vouloir défendre une vingtaine de requins, mais est-il éthique et acceptable de le faire au détriment de la santé de millions de personnes ? Car cette étude sera non seulement utile au 800 000 réunionnais mais elle concerne aussi environ 400 millions de personnes vivant dans les zones d'endémie. S'attaquer à cet arrêté et à cette étude dénie le droit à la santé de nos concitoyens réunionnais, et témoigne d'une haine envers la science.
On comprend enfin que cette organisation ne se sente pas concernée par cette étude, puisque sa Présidente prône comme régime alimentaire le Veganisme. Par la même occasion, Sea Shepherd démontre encore de manière forte éloquente qu'elle est une organisation extrémiste anti-humaine, qui préfère sauver la vie de quelques requins plutôt que la vie d'humains. Jean-Christophe Rufin, en prenant Paul Watson comme modèle pour son personnage d'éco-terroriste dans "Le parfum d'Adam" avait vu juste...