Quelle a été votre réaction à l’annonce du confinement?
Au début j’ai été rassuré, pour moi, ma famille, mes proches et mes employés. Je me suis dit que le plus important c’était de prendre toutes les précautions et éviter d’attraper cette maladie. Mais je dois aussi avouer que ma position de chef d’entreprise a voulu que je m’inquiète très rapidement de l’avenir de mon affaire, du sort de mes employés et de ma famille, d’autant plus que la Pizzeria d’Eléa est une entreprise familiale. A l’annonce du confinement, nous avions un stock de denrées périssables d’une valeur de près de 2000€. C’est une perte considérable pour une petite entreprise comme la nôtre. Sans compter que nous avons entrepris le déménagement de la pizzeria il y a seulement 3 ans avec des frais qui pèsent encore aujourd’hui. Ce sont toutes nos économies qui ont été investies dans l’aménagement de notre nouveau local. Après la crise des gilets jaunes, ce n’était vraiment pas le moment pour nous d’entrer dans une nouvelle crise.
Comment vous-êtes vous organisés?
Nous avons réfléchi pendant 1 mois et demi sur la façon dont nous allions nous adapter au contexte. Nous avions déjà un site internet fonctionnel, financé à l’époque par le chèque numérique proposé par La Région. Ce dispositif nous avait permis de développer la commande et le règlement en ligne. Cette fonctionnalité nous a ainsi permis d’éviter au maximum le contact avec notre clientèle comme le veulent les règles sanitaires en vigueur. Au final, il ne restait plus qu’à proposer la livraison de nos pizzas à domicile, ce qui a pu être fait. Par ailleurs, nous avons créé un groupe d’entraide sur les réseaux sociaux nous permettant de nous soutenir les uns les autres tout en partageant toutes les infos pratiques à connaître.
Vous avez sollicité le Fonds de Solidarité Régionale ( FSR), pouvez-vous nous en parler?
Oui effectivement dès l’annonce par la Région de la mise en place d’aides spécifiques, je me suis rendu sur la plateforme et j’ai déposé ma demande. Jusque là, c’était relativement simple et accessible. Je dois reconnaître quand même que faisant face à une situation de crise exceptionnelle et inédite, l’attente du versement de l’aide allouée a pu créer une frustration importante. À l’époque, il ne se passait pas un jour sans que nous enregistrions des pertes de chiffre d’affaires, avec le stress que cela suppose. Mais dans un contexte pareil, il n’y a pas de coup de main inutile, que cela soit les aides des collectivités ou la solidarité entre entrepreneurs. Toutes ces initiatives sont primordiales pour que le plus grand nombre d’entre nous gardions les portes de nos entreprises ouvertes.