Jamais sans doute, ils n’ont été aussi décidés. Jamais sans doute, étudiants et professeurs n’ont eu cette sensation de faire corps pour sauver “un élément essentiel de la société réunionnaise”. Jamais sans doute, leur volonté de prendre part et de préparer l’avenir de leur île, n’a été aussi fort.
Il y avait hier soir dans l’Amphi 2 de la Faculté des lettres et des sciences humaines, la crainte de l’inéluctable, la fermeture du cursus “Sciences de l’éducation”. Il y avait aussi dans les paroles, la voix et l’émotion des intervenants de l’incompréhension, des interrogations, de la colère mais surtout de la détermination, et ce tout au long des trois heures de débat.
Tour à tour, le constat s’est imposé : “Quel cursus est aujourd’hui aussi complet que celui des Sciences de l’éducation ?” “Quel cursus contient aussi bien la psychologie de l’enfant que la parentalité ?”
Parfois à plusieurs, les étudiants ont posé des questions pratiques, pleines de bon sens, et qui méritent d’être entendues par le conseil d’Administration de l’Université et le ministère de l’Education nationale. “Si les enseignants ne sont plus formés, c’est moins de compétences pour lutter contre l’illettrisme, l’exclusion sociale, la précarité et toutes les déviances qu’une fermeture du cursus pourrait entrainer”.
“Une telle hypothèse obligerait des centaines de Réunionnais à la mobilité pour aller se former en métropole, chaque année, mais avec quels moyens financiers ? Qui va payer ? Pourquoi créer des problèmes, là où les solutions sont déjà évidentes ? Pourquoi casser un outil performant et efficace ?”
“Il y a également les inconvénients pour les autres cursus : faudra-t-il créer des Sciences de l’éducation pour les mathématiques ou la physique ?”
Au fil des minutes, les étudiants des Sciences de l’éducation et leurs enseignants ont mis en exergue tous les avantages que ce cursus à apporter à la société réunionnaise, et à révéler par là même toutes les conséquences que la fermeture de ce cursus, aura sur le devenir de l’île…
C’est pour toutes ces raisons qu’ils veulent défendre le cursus qui a formé plus de 6.000 Réunionnais. Tous ont rendez-vous, ce samedi au Tampon.