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Sarkozy s’abaisse en meeting

Nicolas poursuit son tour de France à la rencontre des militants UMP. Mardi 26 mai, c'est au Havre qu'il donnait un meeting, et une fois encore, il en a profité pour égratigner l'action de son successeur à l'Élysée. Tandis que Hollande prend de la hauteur au Panthéon, Sarkozy se roule dans la boue et fait preuve d'une mauvaise foi indigne,

Ecrit par DM – le vendredi 29 mai 2015 à 19H43

Nicolas Sarkozy vient de se rouler dans le caniveau. Mardi soir, lors d’un meeting au Havre, il a accusé François Hollande d’avoir « envoyé ses sbires » saisir la justice pour empêcher l’UMP de s’appeler « les Républicains ».

Il n’y a guère de doute devant son intention : tandis que François Hollande, loin des querelles politiciennes, prend de la hauteur en faisant entrer ce mercredi quatre grands résistants au Panthéon, celui qui se comporte comme son ennemi personnel utilise les armes les plus grossières pour tenter de l’atteindre, dans la dignité de la fonction qu’il occupe jusqu’en 2017.
Un stand up digne de Jean-Marie Bigard

Et pour bien marteler ces accusations grotesques destinées à ramener coûte que coûte François Hollande du Panthéon jusqu’à son niveau purement politicien, le leader de l’opposition n’hésite à « mettre le paquet » et à faire un stand up déjà bien rodé dans ses précédents meetings, numéro que n’aurait pas renié Jean-Marie Bigard, l’humoriste réputé pour son amitié envers Nicolas Sarkozy mais aussi pour son extrême vulgarité.

Mardi soir, en répétant maintes fois sa formule assassine « Moi-président », ou simplement « Moi-je » (en référence à l’anaphore du candidat de 2012), Nicolas Sarkozy a non seulement voulu insulter et ridiculiser son adversaire politique, mais il lui a aussi prêté des intentions misérables, en l’accusant de « vouloir choisir » le nouveau nom de l’UMP.

Une accusation violente et grotesque, qui revenait surtout à abaisser la fonction de président de la République, à laquelle, paradoxalement, il aspire tant pour 2017, au point d’être obsédé à chaque instant par son désir effréné de revanche.

Il manque de respect à la République

Comme il paraissait loin, mardi soir au Havre, le temps où toute la droite s’offusquait parce qu’un journal indépendant du pouvoir politique s’autorisait en toute liberté à insulter un président en fonction, et à salir ainsi et du même coup les institutions de la France ! À l’époque, chacun, y compris les leaders de l’opposition, avaient trouvé scandaleuse la une de « Marianne », et à juste raison.

On avait entendu des snipers pourtant habitués aux bagarres de rues (Nadine Morano, Eric Ciotti) accuser le journal de « véhiculer des valeurs antirépublicaines » et exiger des « excuses publiques ». Et Claude Bartolone avait dénoncé « les dérives verbales », il est vrai encouragées par Nicolas Sarkozy lui-même qui, à l’époque, n’avait « de cesse d’insulter ici un pêcheur, là un agriculteur, ou encore les habitants des quartiers ».

N’empêche, il paraissait inacceptable qu’un journal, au nom du combat politique pourtant justifié, puisque mené contre l’auteur du scandaleux discours de Grenoble, puisse insulter ainsi le président de la France et du même coup, manquer de respect à la République.

Il manque de respect à la fonction suprême

Les choses ont bien changé, et c’est paradoxalement au nom des « Républicains », ce parti politique qui vient de recevoir de la justice l’autorisation de privatiser ce nom magnifique à des fins purement politiciennes, que Nicolas Sarkozy traîne aujourd’hui dans la boue à la fois le président François Hollande et la République.

Comment ose-t-il, à deux ans de l’élection présidentielle, manquer de respect à la fonction suprême, au prétexte qu’elle lui a échappée en 2012 et qu’il n’a toujours pas digéré cette humiliation ? Comment se permet-t-il de remettre ainsi en cause avec des manières de voyou de la politique la légitimité du chef de l’État qu’il accuse ouvertement d’être « pas courageux », « sans convictions », « sans colonne vertébrale » ?

Les insultes, il le sait, n’y changeront rien, et même si cela doit lui donner des boutons, il lui faudra supporter de voir son adversaire, ou plutôt, celui qu’il traite comme un ennemi infâme, installé à l’Élysée jusqu’en 2017.

Des insultes mais pas de projet

Nicolas Sarkozy va devoir, au minimum, affiner ses éléments de langage s’il veut vraiment l’emporter dans deux ans à la présidentielle. Car s’il suffira peut-être de dire « Casse-toi pôv con ! » devant les fanatiques de l’UMP pour décrocher la primaire, déverser des tombereaux d’injures et d’accusations sur François Hollande risque d’être insuffisant comme sésame pour que s’ouvre devant lui les portes du pouvoir.

Les Français, en effet, exigeront sans doute autre chose, à savoir un vrai programme, et auparavant, un vrai bilan, de la part de celui qui osera briguer un second mandat malgré ses dérapages, ses erreurs et son absence de résultats catastrophique en termes d’emploi, de pouvoir d’achat et d’endettement.

Nicolas Sarkozy ne se comporte-t-il pas comme le « voyou des Républicains » en osant proférer des mensonges aussi énormes que celui qui consiste à accuser François Hollande de vouloir « choisir le nom de son parti », et en attentant ainsi à la République à travers son représentant suprême ?

Voilà qu’il ose en effet prétendre que François Hollande aurait orchestré une machination (une de plus !) pour lui nuire, en poussant des associations et des partis politiques à entamer une procédure contre « les Républicains ».

Il joue à contretemps

Nicolas Sarkozy n’en est pas à une contradiction près. Car si d’un côté il le soupçonne ouvertement de manipuler la justice contre lui (le fameux « cabinet noir »), de l’autre, il n’a pas l’honnêteté de reconnaître que cette justice est indépendante.

La décision qui vient d’être rendue par le tribunal, mardi matin, démontre que, quoi qu’il en dise, ou plutôt quoi qu’il en médise, cette justice, sous François Hollande, n’est pas instrumentalisée.

Nicolas Sarkozy aura beau taper frénétiquement des pieds pour qu’on l’écoute et qu’on le croie, les Français, ce mercredi 27 mai, ont l’esprit ailleurs. Tous rendent hommage aux quatre nouveaux entrants du Panthéon.

Un moment de recueillement et d’union nationale loin des insultes et des querelles de caniveau.

 

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