Nouvelle onde de choc à l’Elysée. La juge d’instruction dessaisie de l’affaire Bettencourt, Isabelle Prevost-Desprez, révèle dans son livre à paraître jeudi, "Sarko m’a tuer", que Nicolas Sarkozy aurait reçu de l’argent en liquide de Liliane Bettencourt. C’est l’infirmière de la milliardaire qui aurait "confié à ma greffière, après son audition par moi : ‘J’ai vu des remises d’espèces à Sarkozy, mais je ne pouvais pas le dire sur le procès verbal’", confie la juge dans le livre écrit par deux journalistes du Monde et dont des extraits ont été publiés par Libération.
Par ailleurs, la juge d’instruction revient également sur la "peur de parler sur procès-verbal à propos de Nicolas Sarkozy". Dessaisie de l’affaire en 2010, elle explique également que "ce procès représentait pour l’Elysée un risque majeur. (…) Il fallait me dessaisir par tous les moyens. Il était impératif de me débarquer".
L’Elysée a rapidement réagi aux accusations de la juge et les considère "infondées, mensongères et scandaleuses". Sur Canal+, Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a déclaré "on est à quelques mois de l’élection, il ne faut être dupe de rien". Son homologue du PS, Martine Aubry, a regretté sur BFM que "Mme la juge n’ait pas exprimé cela devant le procureur même si je sais les pressions dont elle a été l’objet et dont elle s’est d’ailleurs plainte".