Le président français Nicolas Sarkozy, plus décidé que jamais à valider son projet de taxe Tobin, rencontre aujourd’hui, à Berlin, la Chancelière allemande Angela Merkel. Cette rencontre vise à ouvrir le dialogue, concernant la zone euro notamment, pour l’instauration du projet d’une taxe sur les transactions financières: la taxe Tobin.
Vendredi, le chef de l’Etat avait déjà provoqué la surprise chez ses homologues européens, surtout en Allemagne, en affirmant que la France serait prête à mettre en place cette taxe sans attendre le consensus avec les autres pays de la zone Euro. Une idée pas partagée par la Place financière française, qui s’est fortement opposée, à quatre mois des élections présidentielles, à ce projet de Nicolas Sarkozy.
Pourtant selon Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement, ce projet pourrait bien être examiné: « probablement en février ».
Pas de taxe sans consensus?
Une annonce synonyme de frustrations pour la chancelière allemande qui voulait être la leader de ce projet censé apporter un effet dissuatif sur la spéculation, tout en injectant de l’argent frais. Berlin a fait savoir par Steffen Seibert, le porte-parole du gouvernement allemand, que sa position était « inchangée »: « Le but est d’aboutir à l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dans l’Union européenne ». Mais l’Allemagne ne lachera pas, elle tient à un consensus au niveau de l’Union Européenne (UE), ou de la zone Euro, au minimum pour que Francfort puisse garder sa compétitivité financière face aux autres marchés économique du vieux continent.
La Commission européenne a elle-même rappelé la nécessité d’une « approche cohérente » entre les pays européens en vue d’obtenir des « résultats efficaces« , tandis que Mario Monti, le chef du gouvernement italien, a jugé « nécessaire que les différents pays européens n’aillent pas en solitaire dans l’application » de cette taxe.
Dimanche, David Cameron, le Premier ministre britannique, a été catégorique, réaffirmant alors son opposition à toute taxe à moins qu’elle ne soit décidée au niveau mondial.
Le couple Merkel-Sarkozy doit aussi s’entretenir concernant les progrès du processus de modification des traités européens, initiés par eux pour durcir la discipline budgétaire et ainsi rassurer enfin les marchés sur la viabilité de la zone euro. Ils évoqueront aussi le thème de la récession en zone euro ainsi que la fragilité du secteur bancaire, toujours porté par la Banque centrale européenne.