Revenir à la rubrique : Faits divers

Sarah N. seule rescapée du triple accident mortel à Fleurimont : « Je ne suis pas une criminelle »

Il y a quatre ans, trois jeunes perdaient la vie dans un terrible accident de la route. Le procès pour homicide involontaire n'avait pas pu se dérouler une première fois, le tribunal estimant que les circonstances de l'accident n'étaient pas assez précises. Des investigations supplémentaires ont permis de déterminer que la conductrice s'était endormie au volant alors qu'elle roulait trop vite et était alcoolisée.

Ecrit par 2181159 – le lundi 15 août 2022 à 08H51

Il aura fallu quatre longues années pour qu’enfin le triple homicide involontaire de Fleurimont, survenu le 7 juillet 2018, à l’aube trouve son épilogue judiciaire. Sarah N., conductrice alcoolisée et imprudente, devra répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de St-Denis très prochainement. 

Si cette tragique affaire a duré si longtemps, c’est parce que la jeune femme, involontairement responsable de la mort de trois de ses jeunes amis, n’a aucun souvenir de l’accident. En creux, la question qui s’est posée lorsque le dossier est arrivé devant le tribunal était de savoir qui conduisait lorsque le véhicule avait percuté un mur en béton avant de traverser la chaussée et être propulsé dans un champ en contrebas.

A leur arrivée sur les lieux vers 7h15 ce funeste matin là, les gendarmes avaient découvert la Peugeot 406 qui venait de St-Gilles-les-Hauts en direction de Plateau Caillou, très endommagée. Aucune trace de freinage n’avait été repérée rue Raphaël Barquissau à Fleurimont.

Le SMUR et les pompiers avaient constaté sur place le décès de Jérémy Acadine, 23 ans, de Nelly Perrot, tout juste 20 ans. Le pronostic de Giovanny Fetisoi Miha était très engagé et le jeune homme de 18 ans avait succombé à ses blessures à la fin de la journée.

Sarah N., 24 ans, blessée au bassin et aux jambes était la seule survivante. Selon nos informations, elle participait à une soirée organisée chez Giovanny Fetisoi qui fêtait sa réussite au baccalauréat.

Aucun souvenir de qui conduisait

Plusieurs témoins ont affirmé l’avoir vue consommer de l’alcool à plusieurs reprises : champagne, tequila, bières. Certains ont même affirmé l’avoir vue tituber et prendre le volant dans un état d’alcoolisation évident. Le véhicule avait été emprunté à son père. Sarah N. venait d’obtenir son permis de conduire un mois auparavant après sept tentatives et cinq pour obtenir le code. La 406 était généralement utilisée par son frère mais ce soir là, il n’était pas en état de conduire et c’est elle qui l’avait raccompagné avant de retourner chez Giovanny.

Placée en garde à vue à de multiples reprises, Sarah N. s’était montrée peu coopérante et avait indiqué ne pas comprendre la démarche des autorités à son égard déclarant : « je ne suis pas une criminelle. Je n’ai tué personne ». Elle n’avait aucun souvenir de la soirée et était dans l’incapacité de déterminer qui conduisait la 406 au moment de l’accident mortel. C’est ainsi qu’elle avait comparu une première fois devant le tribunal correctionnel le 19 février 2019.

0.70gr/l, huit heures après l’accident

Devant le manque de précisions concernant les circonstances de l’accident, le tribunal n’avait pas souhaité juger et l’affaire avait été renvoyée devant le parquet invité à mieux se pourvoir. Les avocats des victimes, dont le bâtonnier Georges-André Hoarau, s’était félicité de cette décision impliquant cependant pour les familles endeuillées d’attendre encore avant de connaitre la vérité.

Une information judiciaire avait été ouverte et une expertise diligentée. Les résultats de celle-ci montrent qu’un bref endormissement, la vitesse excessive et l’alcool sont à l’origine d’une perte de contrôle suivie d’une sortie de route. Sur cette portion limitée à 30km/h, Sarah N, considérée comme la conductrice à l’issue des nouvelles investigations, roulait à une vitesse comprise entre 80 et 100km/h. Huit heures après les faits, son taux d’alcoolémie avait été relevé à 0.70gr/l.

Prochainement convoquée à comparaitre la prévenue installée désormais en métropole sera t’elle présente à son procès? Les victimes, quant à elles, attendent des réponses.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux au cabinet de la Région : La stratégie d’enquête décriée par la défense

En début d’audience pour ce premier jour de procès, les 11 prévenus de la Région Réunion, dirigée par Didier Robert de 2010 à 2021, ont nié toute faute malgré les poursuites pour détournement de fonds, prise illégale d’intérêts et de recel après un contrôle de la Chambre régionale des comptes. L’enquête préliminaire a révélé des emplois potentiellement fictifs, des recrutements discrétionnaires et des rémunérations excessives. Les avocats de la défense contestent la procédure, arguant notamment de partialité et d’imprécision des motifs de poursuite.