Dans une lettre ouverte adressée au préfet de La Réunion mais aussi à la directrice de l'ARS et aux directeurs des établissements sociaux, médico-sociaux et de santé privée, Stéphane Lebon, secrétaire départemental FO - Action Sociale Santé Privée, interpelle ces derniers sur le manque de moyens des personnels soignants dans la lutte contre le coronavirus. "Nous ne sommes pas infaillibles face à ce virus, aussi vous utilisez régulièrement la métaphore guerrière 'nous sommes en guerre', je tiens à vous dire que nous ne gagnerons pas cette 'guerre' si vous 'n’armez' pas vos 'soldats' du social, du médico-social et de la santé privée", clame-t-il.
Nous sommes les invisibles de la crise sanitaire du COVID 19, nous sommes les éducateurs (spécialisés, de jeunes enfants, techniques) les moniteurs (éducateurs, d’ateliers), les aides médico-psychologiques, les accompagnateurs éducatifs et sociaux, les aides soignants, les rééducateurs (psychomotriciens, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, orthophonistes), les psychologues, les aides à domicile, les agents de services logistiques, les ambulanciers, les personnels administratifs, les secrétaires médicales, nous sommes les acteurs oubliés....
Et pourtant en première ligne au même titre que nos collègues hospitaliers, en toutes circonstances, toujours présents pour accompagner les personnes âgées (EHPAD, SSIAD), les adultes handicapés (FAM, MAS, FAO, SAMSAH, SAVS, ESAT), les enfants handicapés (IME, CEAP, SESSAD, IEM, CAMSP, CMMP, IES), les personnes en difficulté sociale (MECS, CHRS, CHAU, relais familiaux), les patients des cliniques privées, les personnels médicaux libéraux, etc...
Notre dévouement, notre professionnalisme pour ces métiers n’est plus à démontrer... Toujours, par tous temps, nous avons répondu présents pour exercer nos métiers au service des plus vulnérables, des plus démunis de nos concitoyens.
Aussi par la présente, je vous invite à ne pas nous oublier, nous sommes comme nos collègues hospitaliers dans l’attente des équipements nécessaires (gants, masques, gels hydro-alcooliques, blouses, etc...) à l’accomplissement de notre travail en toute sécurité.
En cette période de confinement national, nous continuons nos missions d’intérêt public (et pourtant nous sommes du privé), de continuité des soins,... Nous ne sommes pas infaillibles face à ce virus, aussi vous utilisez régulièrement la métaphore guerrière "nous sommes en guerre", je tiens à vous dire que nous ne gagnerons pas cette "guerre" si vous "n’armez" pas vos "soldats du social, du médico-social et de la santé privée ». Nos armures non seulement nous protègerons, mais protègerons aussi les personnes que nous accompagnons.
Les salariés sont en colère, inquiets, mais déterminés à poursuivre leurs missions pour peu que les moyens soient présents et donnés. Un certain nombre de personnels sont déjà réaffecté sur des structures internats en renfort des collègues
Le Syndicat Départemental de l’Action Sociale et de la Santé Privée Force Ouvrière revendique des moyens et des équipements à la hauteur du défi pour tous les personnels, la limitation des accompagnements à la nécessité vitale et sécuritaire pour les services intervenant à domicile.
Un certain nombre de personnels sont déjà réaffecté temporairement sur des structures internats en renfort des collègues sans aucune garantie d’y trouver les équipements de sécurité. Les injonctions paradoxales de confinement et de continuité des soins, ne pourront se faire sans équipement adapté à nos accompagnements.
Sans moyens, les personnels viendront à manquer, la crise sanitaire prendra la tournure d’un désastre, deviendra une double catastrophe pour les personnes que nous accompagnons au quotidien comme nous-mêmes et nos familles.
Aux salariés, collègues, nous vous apportons tout notre soutien face à cette situation exceptionnelle, nous connaissons votre investissement permanent, votre volonté, votre solidarité au service de "l’autre".
Pour le Syndicat Départemental de l’Action Sociale et de la Santé Privée Force Ouvrière
Stéphane LEBON Secrétaire Départemental