Constatant les ecchymoses sur le corps des deux ainés âgés de cinq et six ans, l’infirmière de leur école avait heureusement fait un signalement. « Il y a sur le torse, les jambes et le visage du plus grand des lésions anciennes constatées par un médecin. Des traces qui correspondent à des coups portés avec un câble de téléphone », décrit la présidente de l’audience alors que le couple parental se trouve à la barre.
Tout au long de l’audience et malgré les preuves évidentes, Anaïs F., 21 ans et Dayan R., 26 ans font mine de ne rien comprendre et nient les violences : « on donne des fessées mais on frappe pas avec des objets ». Entendus dans la salle Mélanie, une salle dédiée aux enfants victimes, l’aîné a raconté le coup de serpillère donné par sa mère qui a fait saigner sa tempe ou encore les coups de manche à balai sur la tête et de ceinture. Mais également les disputes violentes entre ses parents.
Au fur et à mesure de l’avancée de l’audience, les mis en cause s’enferrent dans leurs mensonges et continuent à s’étonner de ce pourquoi ils sont poursuivis. « Il est important que vous reconnaissiez ce que vous avez fait à vos enfants plutôt que de les traiter de menteurs » tente encore la juge. Mais rien n’y fait.
Les trois enfants sont placés de façon provisoire jusqu’en décembre prochain. Ils peuvent voir leurs parents lors de visites médiatisées qui pourraient évoluer vers une reprise en charge progressive.
Au soutien des intérêts des marmailles, l’Arajufa demande 2000 euros pour chacun d’entre eux afin d’indemniser leur préjudice. La mère est inconnue de la justice alors que le casier judiciaire du père comporte une dizaine de mentions. Pire, au moment de son placement en garde à vue en pleine après-midi, il avait près de trois grammes d’alcool dans le sang. Si chacun raconte avoir été frappé par leurs parents respectifs et reproduire l’éducation qu’ils ont reçue, ils déclarent cependant que les médecins ayant examiné leurs enfants « en rajoutent ».
Tous deux sont condamnés par le tribunal : 9 mois avec sursis probatoire pour la mère et 12 mois dont 6 avec sursis probatoire pour le père avec obligation d’indemniser solidairement les petites victimes.