L’affaire remonte au mois de janvier. Une mère de famille porte plainte contre le moniteur d’équitation de sa fille, à l’époque remplaçant au club hippique de Bourbon (CHB), à Sainte-Marie, pour attouchements sexuels sur cette dernière.
D’abord entendue au commissariat de Malartic le 14 janvier, la jeune fille de 13 ans sera confrontée pour la première fois à son agresseur et son avocat le 11 mars dernier. L’accusé niera les faits le matin, « avant finalement d’avouer dans l’après-midi avoir un problème avec les gamines », explique la mère de la victime. « La présidente du CHB nous a beaucoup aidé dans cette enquête, et il s’avère que ma fille n’est pas la seule à avoir été manipulée. »
Suite à cette confrontation, le moniteur d’équitation est déféré au palais de justice de Champ-Fleuri, puis placé sous contrôle judiciaire et suivi psychologique. L’affaire est renvoyée au tribunal correctionnel de Saint-Denis.
Seulement, la mère de la jeune fille vient également d’apprendre que le jeune homme a été embauché par le club hippique de Bras-Panon, il y a une quinzaine de jours. Une « incompréhension » qui la pousse à appeler l’équipe dirigeante du centre panonnais pour avoir des explications. « On m’a envoyé sur les roses en me disant qu’il y avait présomption d’innocence tant que le procès n’avait pas encore eu lieu. Mais il exerce toujours auprès des gamines, et ça, ça me révolte ! »
Parallèlement, Carole Payet, la présidente du CRE, le comité régional d’équitation de La Réunion, a signalé la procédure en cours à la direction de la jeunesse et des sports, ainsi qu’à la Fédération française d’équitation sur l ‘ « attitude à adopter devant un tel cas ». Elle s’entretient alors avec un membre de l’équipe dirigeante du club hippique de Bras-Panon sur les risques d’embaucher le jeune homme. La réponse sera la même : « Tant qu’il n’y a pas de jugement il est présumé innocent. »
Absent du bureau ce matin, nous n’avons pu joindre un représentant du club de Bras-Panon qu’en ce début d’après-midi, qui affirme être « au courant de l’histoire avant l’embauche du jeune homme ». Cependant, après avoir contacté la direction de la jeunesse et des sports ainsi que la Fédération française d’équitation, le centre panonnais n’a reçu « aucun véto », de ces deux organismes concernant l’embauche du jeune homme. Depuis, l’équipe dirigeante du club de Bras-Panon n’a constaté « aucun problème comportemental ».
Désormais, c’est au tribunal correctionnel de Saint-Denis de se prononcer. Le procès doit avoir lieu ce mardi 31 mars à 14 heures.
