Il entend bien les empêcher de travailler estimant que ce devrait être la place des jeunes du quartier. Furieux, il va avec un dalon à la mairie pour expliquer son point de vue et réclamer ce qu’il estime lui être dû, un contrat.
Arrivé sur place, il profère haut et fort des menaces envers certains élus qu’il nomme puis envers l’édile de la commune. « Je vais foutre le feu à la mairie si je n’ai pas de contrat. Je suis sérieux dans mes propos et dans mes menaces. Je n’hésiterai pas à passer à l’acte car je sors de prison« , menace-t-il. Tout le monde est apeuré tellement il est véhément. Il veut absolument voir le maire ou un responsable.
Une responsable les prend en charge et les met en contact avec le CCAS et Pole Emploi afin qu’ils puissent obtenir du travail. Si le dalon est satisfait, Jean-Gaël F. ne veut rien entendre, il veut un contrat à la mairie. Les choses s’apaisent finalement et les deux hommes s’en vont.
Pour la responsable, le sujet est clos. Mais le lendemain, rebelotte. Les agents des espaces verts sont à nouveau pris à partie par le prévenu pour les mêmes raisons. Cette fois, il jette une bouteille de bière et un galet dans leur direction pour qu’ils ne puissent pas travailler.
Il finit même par les menacer avec un sabre : « Je vais vous découper et découper vos mères« , hurle t-il. Il tente ensuite de mettre son mégot de cigarette dans le réservoir de la débroussailleuse et s’empare d’un bidon d’essence pour les empêcher de la ravitailler. Les agents se retirent et vont porter plainte. Il sera interpellé puis placé en garde à vue.
À la barre, il est toujours très agacé et interrompt la présidente en permanence. Il reconnaît avoir été menaçant, agressif et insultant. Pour autant, il ne lâche rien : « J’assume ce que j’ai fait mais il ne faut pas en rajouter. J’ai proféré des menaces contre la mairie mais pas contre le maire« , insiste-il. « Pourquoi vous voulez absolument un contrat à la mairie ? » poursuit la présidente. « Parce qu’il y a eu des promesses. J’étais là car on m’a promis un contrat« , répond le prévenu. « Je n’ai pas menacé le maire, je l’ai juste traité d’alcoolique et de voleur. Mr XX m’a promis un contrat« , avait-il indiqué lors de son audition.
« C’est une forme de chantage qui n’est pas admissible ! Quand on veut un travail, on dit bonjour, on vient avec un CV et pas avec un Katana« , tance une responsable de la mairie présente à l’audience. Après plus d’une heure de débat, il finit par faire son Mea Culpa : « J’étais pas bien, je n’ai pas employé la bonne méthode. Mes mots ont dépassé ma pensée« , confesse-t-il benoîtement.
Pour autant, il n’a pas menti, il sort bien de quatre années de détention pour vol aggravé. Il a un casier bien chargé avec 13 mentions. « Il a exigé de manière violente un contrat de travail« , tance le parquet. « Ce comportement est inacceptable, il a été particulièrement violent dans le sens juridique du terme et il doit l’entendre. Mettre un mégot dans le réservoir de la débroussailleuse et brandir un sabre est particulièrement inquiétant. Il n’y a aucun doute sur le déroulement des faits. Quand vous menacez les autres, ils ne savent pas ce que vous allez faire« , requiert le parquet qui demande une peine d’un an de prison avec maintien en détention.
« Il reconnaît les faits, il était dans un état d’énervement excessif en rapport avec divers éléments comme ce contrat qui lui a été promis. Il est en état de détresse sociale, en situation de désespoir« , plaide la défense qui demande un quantum moins important.
Exprimant enfin des excuses envers ses victimes, le prévenu est condamné à 6 mois de prison et une interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. Il est maintenu en détention.