Les faits racontés par Louise* dans le bureau de son avocat sont d’autant plus insupportables que l’homme qui s’en est pris à elle a abusé de sa position hiérarchique pour tenter de l’anéantir. Les séquelles sont effectivement psychologiques et affectent encore la vie professionnelle et privée de la victime.
La jeune femme travaille dans le Casino de Saint-Pierre depuis plusieurs années mais tout bascule en 2019 peu après avoir obtenu une promotion. Le directeur la fait demander à son bureau et au détour d’une discussion professionnelle sur le planning, fixe sa poitrine et se permet un : "c’est joli". Louise se cache immédiatement les seins et le remet à sa place mais son directeur s’est déjà levé et rapproché d’elle. Louise recule, il lui aurait glissé : "je ne veux pas gâcher ton ménage, ne le dis à personne…"
Quelques mois plus tard, le DG la convoque à nouveau dans son bureau, un des seuls endroits dans le casino où il n’y a pas de caméras. "Le personnel a également interdiction d’utiliser le téléphone portable au sein de l’établissement", précise Louise. Là, il essaye d’aller plus loin en déboutonnant le polo de l’employée et en lui touchant le sein," je veux juste regarder", aurait-il affirmé. Louise est tétanisée mais parvient juste à dire non. Par le passé, la jeune femme a déjà subi des violences qui l’empêchent de faire face à la situation, a-t-elle aujourd’hui analysé avec une aide psychologique.
La jeune femme travaille dans le Casino de Saint-Pierre depuis plusieurs années mais tout bascule en 2019 peu après avoir obtenu une promotion. Le directeur la fait demander à son bureau et au détour d’une discussion professionnelle sur le planning, fixe sa poitrine et se permet un : "c’est joli". Louise se cache immédiatement les seins et le remet à sa place mais son directeur s’est déjà levé et rapproché d’elle. Louise recule, il lui aurait glissé : "je ne veux pas gâcher ton ménage, ne le dis à personne…"
Quelques mois plus tard, le DG la convoque à nouveau dans son bureau, un des seuls endroits dans le casino où il n’y a pas de caméras. "Le personnel a également interdiction d’utiliser le téléphone portable au sein de l’établissement", précise Louise. Là, il essaye d’aller plus loin en déboutonnant le polo de l’employée et en lui touchant le sein," je veux juste regarder", aurait-il affirmé. Louise est tétanisée mais parvient juste à dire non. Par le passé, la jeune femme a déjà subi des violences qui l’empêchent de faire face à la situation, a-t-elle aujourd’hui analysé avec une aide psychologique.
"Porter un masque", "garder le sourire"
Rien n’arrête le DG, même pas la grossesse. Louise est enceinte quand il revient à la charge. Si l’homme peut laisser passer des semaines avant de l’agresser, il passe cette fois-ci la main sous sa robe, se souvient Louise. Lors de la quatrième agression, il tente de l’embrasser. L’homme en érection a voulu la faire assoir sur ses genoux mais elle s'est débattue, relate-t-elle. Louise se lève et sort rapidement du bureau. Paniquée, elle croise un de ses collègues qui s’aperçoit de son état. La jeune femme se réfugie en pleurs dans les cuisines.
Elle se décide à porter plainte en mars 2022 avec le soutien de ses collègues mais aussi de son mari. Portant une culpabilité non fondée, traumatisée, Louise a porté durant trois ans "un masque, gardé le sourire pour ne pas faire du mal autour de moi", se confie-t-elle. A la suite de la plainte, un médecin a constaté une incapacité totale de travail de 30 jours sous réserve d’aggravation. En arrêt maladie depuis, la jeune femme est régulièrement suivie pour un syndrome anxio-dépressif.
Rien n’arrête le DG, même pas la grossesse. Louise est enceinte quand il revient à la charge. Si l’homme peut laisser passer des semaines avant de l’agresser, il passe cette fois-ci la main sous sa robe, se souvient Louise. Lors de la quatrième agression, il tente de l’embrasser. L’homme en érection a voulu la faire assoir sur ses genoux mais elle s'est débattue, relate-t-elle. Louise se lève et sort rapidement du bureau. Paniquée, elle croise un de ses collègues qui s’aperçoit de son état. La jeune femme se réfugie en pleurs dans les cuisines.
Elle se décide à porter plainte en mars 2022 avec le soutien de ses collègues mais aussi de son mari. Portant une culpabilité non fondée, traumatisée, Louise a porté durant trois ans "un masque, gardé le sourire pour ne pas faire du mal autour de moi", se confie-t-elle. A la suite de la plainte, un médecin a constaté une incapacité totale de travail de 30 jours sous réserve d’aggravation. En arrêt maladie depuis, la jeune femme est régulièrement suivie pour un syndrome anxio-dépressif.
Le DG maintenu à son poste
Louise ne serait pas la seule femme de l’entreprise a avoir subi les comportements du DG, assure-t-elle. Une de ses collègues qui est également en arrêt maladie lui a posé la question de savoir, juste avant sa grossesse, si elle aussi a subi des attouchements du directeur. "Je comprends tout de suite qu’elle est déjà passée par là", déplore la jeune femme. Sa collègue accepte de témoigner dans le cadre de l’enquête. D’autres n’ont pas eu la force et ont préféré démissionner sans porter plainte au fil des années. L’inspection du travail a été saisie dans cette affaire et à l’issue d’une enquête interne, le directeur a été maintenu dans ses fonctions. Dans ce climat, selon nos informations, les arrêts maladies sont nombreux au sein du Casino du Sud.
Outre la plainte portée et les poursuites engagées au pénal pour lesquelles Louise se porte partie civile, une action devant les prud’hommes a été lancée. Avec son conseil, elle demande la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts exclusifs de l’employeur. "Les faits commis par le directeur sont très graves, c’est un comportement abject. Il a abusé de sa position hiérarchique pour obtenir des faveurs sexuelles et lorsqu’il s’est vu repousser à plusieurs reprises, il a continué de toucher et de harceler. Heureusement, elle a eu le courage de sortir du silence dans lequel son agresseur l’avait enfermée afin de faire cesser cette situation extrêmement grave", souligne son avocat Me Alain Antoine.
Si Louise a en effet accepté de sortir du silence, c’est pour ne plus vivre cette situation "comme un échec" alors que "lui en attendant continue à travailler normalement".
*prénom d'emprunt
Louise ne serait pas la seule femme de l’entreprise a avoir subi les comportements du DG, assure-t-elle. Une de ses collègues qui est également en arrêt maladie lui a posé la question de savoir, juste avant sa grossesse, si elle aussi a subi des attouchements du directeur. "Je comprends tout de suite qu’elle est déjà passée par là", déplore la jeune femme. Sa collègue accepte de témoigner dans le cadre de l’enquête. D’autres n’ont pas eu la force et ont préféré démissionner sans porter plainte au fil des années. L’inspection du travail a été saisie dans cette affaire et à l’issue d’une enquête interne, le directeur a été maintenu dans ses fonctions. Dans ce climat, selon nos informations, les arrêts maladies sont nombreux au sein du Casino du Sud.
Outre la plainte portée et les poursuites engagées au pénal pour lesquelles Louise se porte partie civile, une action devant les prud’hommes a été lancée. Avec son conseil, elle demande la résiliation judiciaire de son contrat de travail aux torts exclusifs de l’employeur. "Les faits commis par le directeur sont très graves, c’est un comportement abject. Il a abusé de sa position hiérarchique pour obtenir des faveurs sexuelles et lorsqu’il s’est vu repousser à plusieurs reprises, il a continué de toucher et de harceler. Heureusement, elle a eu le courage de sortir du silence dans lequel son agresseur l’avait enfermée afin de faire cesser cette situation extrêmement grave", souligne son avocat Me Alain Antoine.
Si Louise a en effet accepté de sortir du silence, c’est pour ne plus vivre cette situation "comme un échec" alors que "lui en attendant continue à travailler normalement".
*prénom d'emprunt