La « rupture est franche ». Olivier Saunier ne veut plus cautionner les orientations budgétaires de Joseph Sinimalé. Le désormais ex-élu de Saint-Paul égrène la liste des motifs de son départ. L’élu ne veut plus endosser la « mauvaise orientation budgétaire » que s’apprête à renouveler, pour l’année prochaine, le maire de Saint-Paul.
Au mois d’avril dernier, lors d’un vote qui avait été organisé à bulletin secret à la demande d’au moins un tiers du conseil – signe d’une première défiance – Olivier Saunier s’était déjà démarqué de la gouvernance Sinimalé. L’élu avait voté contre la hausse des impôts prévue par le 1er magistrat. Un geste imité ce jour-là par d’autres conseillers de la majorité. Le texte était tout de même passé, avec un résultat très serré : 27 voix contre 25.
« La baisse des dotations de l’Etat invoquée pour justifier ce choix est une chose qui était déjà connue en 2014. Nous ne pouvons pas faire payer aux contribuables la facture d’une hausse des dépenses. Je ne serai pas solidaire d’une gouvernance solitaire. Nous devons entrer en révolte fiscale ! », avait-il invoqué dans la salle du conseil ce 7 avril pour expliquer son positionnement, trahissant une fissure dans la cohésion d’équipe.
« C’est une grande déception »
Ce vendredi 18 novembre, les termes n’ont peu varié. Seule la goutte d’eau… Après la hausse d’impôts de cet exercice budgétaire 2016, l’ex-élu affirme que la gouvernance municipale est sur le point d’user de l’un des seuls leviers à sa disposition pour éponger l’augmentation des charges de personnel.
« Après la hausse du taux des taxes cette année, on va travailler sur les assiettes », entrevoit-il. « Je me rends compte qu’il n’y aura pas de changement de cap. Je ne peux plus cautionner. Pour moi, c’est une rupture franche », affirme-t-il.
Désormais libéré de sa charge municipale, l’élu dévoile un peu des relations minimalistes qu’il a pu avoir avec le maire ces derniers mois. « Depuis que nous avons été élu, il n’y a eu aucun conseil d’élu. Depuis le 7 avril et ce conseil municipal, je n’ai eu de discussion avec le maire que deux fois. C’est une gouvernance solitaire », partage-t-il son expérience au sein du conseil.
« Pourtant j’ai essayé, j’ai voulu m’engager. C’était mon premier mandat politique. C’est un aveu d’échec. En tout cas c’est une grande déception », résume-t-il deux ans et demi de mandat. Un départ acté à un peu plus d’un tiers de la mandature municipale.
L’ex-élu en charge de l’aménagement du territoire préfère retenir son implication dans plusieurs gros dossiers de planification, avec le PRU, la Zac Sans souci, celle de Saint-Gilles, de l’Eperon, de Macabit ou de Renaissance 3.
Elu au TCO, l’élu abandonne aussi sa casquette communautaire non sans un mot pour ses anciens collègues. « Je souhaite à l’équipe de faire en sorte que Saint-Paul soit gagnante ». Sa démission doit être validée par le préfet dans un délai d’un mois.