Alors que la municipalité de Saint-Leu décrétait il y a un peu plus d’un an que la plage de son centre-ville serait désormais non-fumeur, [pas moins de 4000 mégots ont été ramassés ce week-end par des citoyens volontaires]urlblank:https://www.zinfos974.com/Front-de-mer-St-Leu-Plus-de-4000-megots-de-cigarettes-ramasses_a141062.html sur le front de mer de Saint-Leu.
C’était annoncé en grande pompe l’année dernière, Saint-Leu décrétait sa plage « zone sans tabac ». Les MNS étaient chargés par la municipalité de sensibiliser les plagistes, de leur rappeler l’interdiction en cas d’allumage de cigarette, et un panneau était placé en entrée de plage. Un an plus tard, le bilan est léger, les mégots se ramassent à la pelle, comme nous l’indique un MNS. Le maître nageur sauveteur nous rappelle qu’il n’est pas policier, et n’a pas possibilité de verbaliser les fumeurs.
« Au début, nous avons joué le jeu et tenté de sensibiliser les contrevenants, mais les touristes, qui sont la grande majorité des baigneurs, prennent souvent assez mal les remontrances, et des conflits ont éclaté. Nous ne sommes pas là pour faire le boulot des policiers municipaux », explique le MNS, passablement agacé. Lesdits policiers municipaux, selon notre témoin, ne feraient pas assez de ronde, aussi l’arrêté demeure-t-il lettre morte.
Comment prendre les contrevenants en flagrant délit d’allumage de cigarette ?
Ainsi, la seule plage de l’île classée « sans tabac » l’est seulement sur le papier. Interrogée, la mairie explique que ses moyens sont ceux d’une petite ville de 34 000 habitants et que les policiers municipaux ne peuvent verbaliser les fumeurs que s’ils les prennent en flagrant délit. « Aucune verbalisation n’a eu lieu depuis l’arrêté », nous affirme la mairie. Mais sans passage des policiers municipaux, comment prendre les contrevenants en flagrant délit d’allumage de cigarette?
Nous nous sommes rendus sur place, un jeune touriste qui fumait s’est fait rappeler gentiment à l’ordre par le MNS en service, mais l’a visiblement assez mal pris. « Ça se passe trop souvent comme ça, nous ne voulons plus jouer ce rôle qui n’est pas le nôtre », soupire le MNS. « Le panneau est quasi invisible, il faudrait en mettre plus et plus près des baigneurs », poursuit-il. En effet, le panneau est assez peu visible, contre une jetée, loin de la zone de bain.
Pourtant, l’idée est louable, un mégot polluant à lui seul 500 litres d’eau de mer, il semble que l’interdiction de fumer soit nécessaire, tout au moins celle de ne pas jeter son mégot dans le sable. En France hexagonale, de nombreuses municipalités ont pris des arrêtés en ce sens, plusieurs plages de Marseille seront donc non-fumeur cet été. Il est souhaitable que les fumeurs perdent l’habitude de jeter nonchalamment leurs mégots, qui polluent non seulement leurs poumons, mais aussi l’environnement de tous.
A Paris, jeter son mégot par terre est passable d’une amende de 68 euros, mais les poubelles sont dotées de cendriers, ainsi pas d’excuse pour les fumeurs indélicats. Un cendrier est bien présent près du poste de secours de Saint-Leu, encore faudrait-il que les fumeurs le voient, tout comme le panneau d’interdiction.