
Il est de coutume de dire que la première étape de la guérison est de prendre conscience de son problème. Malgré les avertissements des proches, c’est souvent un évènement ou une tierce personne qui parvient à provoquer le déclic. Pour Évelyne*, c’est en consultant un psychologue qu’elle a réalisé la cause de son malheur : son compagnon Claude*.
Avec la disparition de sa mère et de nombreux problèmes concernant sa retraite, Évelyne plonge dans une dépression profonde. En se décidant à consulter un psychothérapeute, ce dernier réalise rapidement qu’il a face à lui une victime de violences intrafamiliales. Le professionnel trouve les mots pour lui faire comprendre sa situation. Il va l’orienter vers l’antenne réunionnaise de l’institut de victimologie (ARIV) qui lui suggère de porter plainte suite à un nouvel épisode de violences.
À partir de là, les langues se délient. Les enfants d’Évelyne expliquent que les violences physiques n’étaient pas régulières, passant d’annuelles à mensuelles. Les violences psychologiques étaient par contre quotidiennes. Une des filles d’Évelyne l’accuse même d’agression sexuelle, mais ces accusations n’ont pas eu de suites judiciaires.
De son côté, Claude ne digère pas la séparation. Il rôde autour de chez elle et va jusqu’à lui voler ses factures dans la boîte aux lettres. Il a également volé plusieurs objets, dont il a fini par rendre une partie en prétendant les avoir juste empruntés. Finalement, en colère, il va directement s’en prendre de nouveau à elle.
Des coups pour la guérir
Claude ne s’est pas présenté au procès et n’a pas d’avocat pour le représenter. De son côté, Évelyne est défendue par Me Guillaume Motos qui rappelle les déclarations du prévenu lors de son audition. "Il lui a mis une gifle, car elle voulait prendre la voiture alors qu’elle avait bu. Il affirme qu’il l’insulte seulement quand elle a bu pour lui faire prendre conscience. Pourtant, il nie son propre problème avec l’alcool puisque c’est lui qui a deux condamnations pour alcool au volant."
La robe noire rappelle que le procès concerne les faits d’une seule journée, mais que l’emprise a duré des années. "Monsieur ne veut pas la laisser tranquille. Le rappel à la loi s’était très mal passé. Il a nié les faits. Lors de son audition, ma cliente a expliqué que quand il lui mettait des gifles, il lui disait que c’était un geste médical de sa part pour la soigner. Des gifles médicales, ce ne peut pas être une invention de ma cliente".
Du côté du parquet, la personnalité du prévenu est également soulignée. "Il reconnaît les faits, mais se donne le bon rôle. Il évoque les problèmes d’alcool de sa conjointe, alors que visiblement lui aussi à des problèmes avec l’alcool", souligne la procureure Carole Pantalucci. Cette dernière requiert donc six mois de prison avec sursis, une obligation de soins pour l’alcool et d’effectuer un stage contre les violences intrafamiliales à ses frais.
La juge Hélène Bignon va le déclarer coupable et le condamner à 4 mois de prison avec sursis, une amende de 1000 euros, l’obligation de suivre le stage à ses frais, en plus du dédommagement du préjudice matériel à 360 euros, du préjudice moral à hauteur de 1000 euros et du paiement des frais de justice de 800 euros.
*Prénom d'emprunt
Avec la disparition de sa mère et de nombreux problèmes concernant sa retraite, Évelyne plonge dans une dépression profonde. En se décidant à consulter un psychothérapeute, ce dernier réalise rapidement qu’il a face à lui une victime de violences intrafamiliales. Le professionnel trouve les mots pour lui faire comprendre sa situation. Il va l’orienter vers l’antenne réunionnaise de l’institut de victimologie (ARIV) qui lui suggère de porter plainte suite à un nouvel épisode de violences.
À partir de là, les langues se délient. Les enfants d’Évelyne expliquent que les violences physiques n’étaient pas régulières, passant d’annuelles à mensuelles. Les violences psychologiques étaient par contre quotidiennes. Une des filles d’Évelyne l’accuse même d’agression sexuelle, mais ces accusations n’ont pas eu de suites judiciaires.
De son côté, Claude ne digère pas la séparation. Il rôde autour de chez elle et va jusqu’à lui voler ses factures dans la boîte aux lettres. Il a également volé plusieurs objets, dont il a fini par rendre une partie en prétendant les avoir juste empruntés. Finalement, en colère, il va directement s’en prendre de nouveau à elle.
Des coups pour la guérir
Claude ne s’est pas présenté au procès et n’a pas d’avocat pour le représenter. De son côté, Évelyne est défendue par Me Guillaume Motos qui rappelle les déclarations du prévenu lors de son audition. "Il lui a mis une gifle, car elle voulait prendre la voiture alors qu’elle avait bu. Il affirme qu’il l’insulte seulement quand elle a bu pour lui faire prendre conscience. Pourtant, il nie son propre problème avec l’alcool puisque c’est lui qui a deux condamnations pour alcool au volant."
La robe noire rappelle que le procès concerne les faits d’une seule journée, mais que l’emprise a duré des années. "Monsieur ne veut pas la laisser tranquille. Le rappel à la loi s’était très mal passé. Il a nié les faits. Lors de son audition, ma cliente a expliqué que quand il lui mettait des gifles, il lui disait que c’était un geste médical de sa part pour la soigner. Des gifles médicales, ce ne peut pas être une invention de ma cliente".
Du côté du parquet, la personnalité du prévenu est également soulignée. "Il reconnaît les faits, mais se donne le bon rôle. Il évoque les problèmes d’alcool de sa conjointe, alors que visiblement lui aussi à des problèmes avec l’alcool", souligne la procureure Carole Pantalucci. Cette dernière requiert donc six mois de prison avec sursis, une obligation de soins pour l’alcool et d’effectuer un stage contre les violences intrafamiliales à ses frais.
La juge Hélène Bignon va le déclarer coupable et le condamner à 4 mois de prison avec sursis, une amende de 1000 euros, l’obligation de suivre le stage à ses frais, en plus du dédommagement du préjudice matériel à 360 euros, du préjudice moral à hauteur de 1000 euros et du paiement des frais de justice de 800 euros.
*Prénom d'emprunt