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Saint-Leu : Durant des années, il agresse sexuellement une amie de sa fille, sa belle-fille et sa nièce

Jean-François L. a reconnu a minima les faits, seulement ceux qui n'avaient pas trait aux liens familiaux. Pourtant, durant des années, il a agrippé, touché, s'est frotté aux parties intimes de jeunes filles mineures.

Ecrit par PB – le samedi 20 mai 2023 à 07H34

La grossesse fait parfois ressurgir les traumatismes sexuels du passé. Des flash back sur une plage à Saint-Leu, des souvenirs d’enfance qui refont surface… Alors qu’elle est enceinte, une des victimes décide de porter plainte contre le père de son amie d’enfance, 25 ans après les faits. La jeune femme se rappelle que Jean-François L. la mettait sur ses genoux dans l’eau et lui touchait les fesses, la serrant pour l’empêcher de partir alors que sa propre fille qui avait le même âge jouait à proximité. 

La plainte de cette victime a fait ressurgir dans l’enquête une procédure entamée contre Jean François L. en 2002. Cette fois-ci c’est sa nièce du côté de sa femme qui a porté plainte pour des faits commis au début des années 2000. Là encore, la victime a une dizaine d’années. Alors qu’elle est en vacances chez sa tante et son oncle, ce dernier entre dans la chambre où elle fait la sieste avec deux de ses petits cousins. Il lui touche les fesses, les seins et se masturbe. Les faits se reproduisent également quand il vient chez elle à Cilaos. 

« Comme un jeu anodin »

L’homme ne s’arrête pas là et s’en prend également à sa belle-fille. Jean-François se frotte régulièrement contre ses fesses et la touche à travers ses vêtements. Plusieurs années plus tard, alors que la jeune femme revient voir sa mère, il l’attrape et lui touche le sexe à travers ses sous-vêtements. Mais la jeune femme est depuis mariée à Gérard Govindamal, connu de la justice  pour de nombreuses affaires d’escroquerie. Ce dernier parvient à soutirer 20.000 euros à son beau-père en échange du silence de sa femme. 

Jean-François L, ancien syndicaliste des Finances Publiques, est placé en garde à vue puis sous contrôle judiciaire en mars dernier. L’exploitation de son téléphone et de son ordinateur révèlent ses penchants sexuels. Plusieurs sites pornographiques sont visités et le visionnage d’une vidéo nommée « nièce ado dort pendant que son oncle profite d’elle », glace le sang tant elle évoque les scènes racontées par sa nièce.   

L’homme nie d’abord l’ensemble des faits mais à la barre du tribunal de Saint-Pierre ce vendredi, il reconnait et regrette seulement les faits commis sur l’amie de sa fille, « c’était comme un jeu anodin ». Sa belle-fille, « elle ne m’a jamais accepté » et pour sa nièce, « il ne comprend pas », finit-il par lâcher après de longs silences ou des haussements d’épaules. 

« Même si elle met du temps, la justice finit par attraper les hommes et les actes », plaide la batonnière Séverine Ferrante en soutien des deux cousines. Balayant d’avance l’hypothèse du complot défendu de l’autre côté de la barre, la partie civile assure que les deux cousines ne se fréquentent quasiment pas. 

« Evincer le chinois de la famille » 

Trois victimes avec le même mode opératoire et un retentissement encore prégnant pour les victimes poussent le parquet à requérir 4 ans de prison en sursis probatoire, l’obligation de soins, d’indemniser les victimes, l’interdiction de contact et d’activité en lien avec des enfants durant 5 ans. Un suivi socio-judiciaire de 3 ans a également été demandé. 

Me Anne-Sophie Malaboeuf, conseil de l’accusé, entend faire réduire la peine et plaider la relaxe pour les deux cousines qui « voulaient évincer le chinois de la famille » sur les bases de l’ancien rapport psychiatrique réalisé en 2002 sur la nièce de Jean-François L.

Ce dernier a été reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés. Il écope de 2 ans de prison avec sursis probatoire. Lui ont été signifiées l’interdiction de contact avec les 3 victimes, l’obligation de soins, d’indemniser les victimes et l’interdiction d’exercer une activité en lien avec les mineurs durant 3 ans. 

Les constitutions des parties civiles ont été retenues et elles devront être indemnisées en fonction des demandes allant de l’euro symbolique à 2.000 euros de préjudice moral. 

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