Jean et Régine* sont un couple de marginaux vivant dans un squat de Saint-Joseph. Ils sont ensemble depuis huit mois et se rendent souvent à Emmaüs pour divers besoins. Les employés avaient remarqué depuis longtemps que Régine présentait des traces de coups, mais celle-ci trouvait toujours une explication, comme une chute dans les escaliers ou l’agression d’une tierce personne.
Le 12 janvier, alors qu’ils sont dans le centre de l’association, Jean est particulièrement agité et Régine présente des marques de coups. Le personnel va alors faire partir l’homme et envoyer la femme chez le médecin. C’est là qu’elle va vider son sac et expliquer que Jean la frappe depuis plusieurs mois. Une radiographie révèlera même une fracture du nez antérieure.
Le protecteur incompris
À la barre du tribunal, l’homme, âgé de 26 ans, ne reconnaît qu’un seul acte de violence, en octobre. Pour le reste, c’est elle qui se met en danger en allant se prostituer pour de l’alcool ou des cigarettes. Il affirme même être "protecteur dans son genre", notamment lorsqu’elle a été agressée par un autre individu avec lequel il s’est battu. Ils avaient déposé plainte à ce moment, mais elle confirmera ensuite que c’était bien Jean qui l’avait frappée ce jour-là.
SDF depuis 3 ans, Jean est schizophrène et bipolaire, mais assure poursuivre son traitement. Selon lui, c’est elle qui le menace tous les jours de l’envoyer en prison s’il ne lui rapporte pas quotidiennement des cigarettes et de l’alcool. "C’est une femme très manipulatrice", assure-t-il à la présidente du tribunal.
Pour Me Roland Motais de Narbonne, qui défend Régine, le tribunal "a affaire à un homme violent et dangereux. C’est un bon chanteur, un bon raconteur d’histoires. À l’entendre, c’est ma cliente la coupable et lui la victime". Un avis partagé par le ministère public qui décèle chez le prévenu "une dangerosité avérée" et requiert une peine de 8 mois ferme.
Une défense difficile
C’est à Me Aurélie Marie Hoareau que revient la lourde tâche de défendre le prévenu. Elle-même avoue avoir été choquée par la différence de comportement entre les deux auditions qu’elle a eues avec lui. "Cela m’a interpellée sur sa santé mentale. Je pense qu’il est en rupture de traitement. Il n’a pas la volonté de se prendre en charge. Il se sent très bien à la rue".
C’est donc pour le bien de son client que, paradoxalement, elle ne va pas s’opposer à son placement en détention. "Ce sera bénéfique pour lui. Il n’est pas en capacité de mettre tout cela en perspective" estime-t-elle en insistant sur la nécessité "d’un suivi de près" quand il aura effectué sa détention.
Une fois n’est pas coutume, la juge ira au-delà des réquisitions en le condamnant à une peine de 10 mois de prison ferme.
Le 12 janvier, alors qu’ils sont dans le centre de l’association, Jean est particulièrement agité et Régine présente des marques de coups. Le personnel va alors faire partir l’homme et envoyer la femme chez le médecin. C’est là qu’elle va vider son sac et expliquer que Jean la frappe depuis plusieurs mois. Une radiographie révèlera même une fracture du nez antérieure.
Le protecteur incompris
À la barre du tribunal, l’homme, âgé de 26 ans, ne reconnaît qu’un seul acte de violence, en octobre. Pour le reste, c’est elle qui se met en danger en allant se prostituer pour de l’alcool ou des cigarettes. Il affirme même être "protecteur dans son genre", notamment lorsqu’elle a été agressée par un autre individu avec lequel il s’est battu. Ils avaient déposé plainte à ce moment, mais elle confirmera ensuite que c’était bien Jean qui l’avait frappée ce jour-là.
SDF depuis 3 ans, Jean est schizophrène et bipolaire, mais assure poursuivre son traitement. Selon lui, c’est elle qui le menace tous les jours de l’envoyer en prison s’il ne lui rapporte pas quotidiennement des cigarettes et de l’alcool. "C’est une femme très manipulatrice", assure-t-il à la présidente du tribunal.
Pour Me Roland Motais de Narbonne, qui défend Régine, le tribunal "a affaire à un homme violent et dangereux. C’est un bon chanteur, un bon raconteur d’histoires. À l’entendre, c’est ma cliente la coupable et lui la victime". Un avis partagé par le ministère public qui décèle chez le prévenu "une dangerosité avérée" et requiert une peine de 8 mois ferme.
Une défense difficile
C’est à Me Aurélie Marie Hoareau que revient la lourde tâche de défendre le prévenu. Elle-même avoue avoir été choquée par la différence de comportement entre les deux auditions qu’elle a eues avec lui. "Cela m’a interpellée sur sa santé mentale. Je pense qu’il est en rupture de traitement. Il n’a pas la volonté de se prendre en charge. Il se sent très bien à la rue".
C’est donc pour le bien de son client que, paradoxalement, elle ne va pas s’opposer à son placement en détention. "Ce sera bénéfique pour lui. Il n’est pas en capacité de mettre tout cela en perspective" estime-t-elle en insistant sur la nécessité "d’un suivi de près" quand il aura effectué sa détention.
Une fois n’est pas coutume, la juge ira au-delà des réquisitions en le condamnant à une peine de 10 mois de prison ferme.