C’est en 2019 que l’Association pour le Travail Organisé et Utile au Territoire 974 (Atout 974) s’est lancée dans le projet d’ouvrir une épicerie sociale et solidaire baptisée Koud’Pouce. L’aide alimentaire venant s’ajouter aux missions de cohésion sociale et d’insertion.
Cette démarche d’aide alimentaire a été impulsée par le constat de la pauvreté dans les quartiers, la dernière épicerie de ce type ayant fermé ses portes il y a plusieurs années dans le chef-lieu.
La même année, le Conseil Départemental et la CAF soutiennent le projet et aident l’association à obtenir un local sur le boulevard de la Providence. L’épicerie ouvre en fin d’année 2019, sans savoir que la crise Covid allait émerger peu de temps après.
La crise sanitaire justifie son existence
« Le Covid nous a malheureusement donné raison », explique Sergio Narayanin, le président d’Atout 974. L’activité de l’épicerie s’est accélérée, notamment en contribuant à la distribution des paniers fraîcheur. L’association s’occupe de 180 familles par trimestre.
À la fin du confinement, les familles souhaitaient toujours continuer à avoir des produits frais, ce que l’épicerie ne propose pas pour le moment.
L’association va alors solliciter l’État dans le cadre du dispositif « Atelier-Chantier d’insertion » et obtenir une aide pour louer un terrain et produire des fruits et légumes. Un projet qui va permettre d’embaucher 12 personnes.
Atout 974 va même être sélectionnée dans le cadre du dispositif France Relance pour avoir une aide à l’investissement pour aménager le terrain.
Des difficultés financières malgré les partenaires
L’association va également obtenir des subventions de la Région et du Département suite au confinement, permettant de poursuivre son développement. Pourtant, les difficultés sont là.
« Aujourd’hui, hélas, on a des difficultés en trésorerie », regrette le président de l’association. Avec un loyer de 1.500€ par mois, des aménagements du local à réaliser et des employés à payer, les fonds commencent à manquer pour faire tourner la boutique.
Bien qu’étant la seule épicerie sociale et solidaire de Saint-Denis, l’association déplore le manque de soutien de la commune. « Aujourd’hui, la première collectivité et le CCAS de Saint-Denis, en charge de l’action sociale sur son territoire, ne participent pas », assure-t-il.
La direction d’Atout 974 affirme que toutes ses sollicitations auprès de la municipalité sont demeurées lettre morte, même lors d’appel à projets de la commune pour une épicerie solidaire sur les Camélias.
« C’est un peu notre cri du cœur, notre cri d’alerte. Il y en a qui jouent le jeu, on ne demande pas la charité, mais on demande un local. Ici on paye 1 500€. On pourrait mettre un peu moins dans le loyer et plus dans les denrées ou le salaire des agents », indique-t-il.