Festi Plantes s’inscrit désormais dans une logique de préservation et de retransmission du patrimoine naturel. En 2010, tous les acteurs s’étaient consacrés à faire redécouvrir les "ravaz et zerbaz lontan". 2011 mettra le miel à l’honneur.
Aujourd’hui à la Réunion, "sur 300 tonnes de miel consommées, la moitié est issue de l’importation", constate, affligé, Calixte Cadet, apiculteur mais surtout passionné et prêt à agir en faveur de la biodiversité végétale dont les abeilles sont garantes. Car la situation est critique, malgré les sourires de circonstance pour présenter la fête qui s’annonce dès aujourd’hui mercredi sur le vaste domaine du Parc du Colosse. "Nous sommes obligés de nourrir les abeilles", regrette le professionnel, qui en veut toujours à la mouche bleue qu’il voit désormais installée pour de bon sous nos tropiques. "Ça y est, c’est fini, elle sera toujours là", s’avance-t-il défaitiste.
Malgré un tableau qui n’inspire pas l’optimisme, la filière ne se décourage pas. Festi Plantes sera vécue comme une vitrine d’importance. "On va insister sur le fait d’acheter local", affirme Calixte Cadet.
La bonne idée du professionnel
Même si le miel est à l’honneur, le coeur de métier du festival reste les plantes. "Il faut que Saint-André devienne agricole", sourit le 3ème adjoint Alain Aquilimeba. Le volet pédagogique n’a pas été oublié puisque des conférences "incontournables", estime Michelle Caniguy, 2ème adjointe, auront pour mission de "faire passer le savoir". Un savoir trop souvent concurrencé par les importations, regrette Alain Aquilimeba, "alors qu’il y a la possibilité ici, mais encore faut-il y mettre les moyens", juge sévèrement le professionnel de l’apiculture.
D’ailleurs, jamais à court d’idées, ce dernier fait un appel aux élus présents autour de la table. "Pourquoi Saint-André ne prendrait pas exemple sur le Tampon qui offre chaque année cinq plantes à ses habitants. Peu importe la plante, pourvu qu’il y ait une certaine diversité", lui qui pense à ses petites protégées d’abeilles.
Enfin, puisque même un festival dédié aux plantes ne peut se concevoir à la Réunion sans un peu de musique et de divertissement, la programmation scénique verra Jérôme Payet, Fabrice Legros ou Didier Mangaye, pour ne citer qu’eux, se succéder sur les cinq jours de la manifestation. Rendez-vous est donné au Parc du Colosse à partir de ce mercredi 7 septembre.