Le prospectus fait miroiter une « amélioration du cadre de vie ». Les habitants du lotissement ne l’ont pas demandé mais tant qu’à faire, pourquoi pas après tout se disent-ils à ce moment-là. Sauf que la perspective annoncée ne va pas du tout les réjouir.
Une route goudronnée de part et d’autre du lotissement, c’est la promesse d’amélioration vendue aux riverains.
Pour comprendre l’intention de la mairie, il faut savoir qu’au bout du lotissement, une parcelle anciennement détenue par la Chambre des Métiers, lui appartient désormais.
Le bâtiment vétuste de la Chambre de métiers a été détruit et la mairie souhaitait logiquement utiliser ce foncier libéré pour y dresser un parking pour les personnes se rendant à la mairie sociale toute proche mais qui n’offre aucune place voiture.
A l’époque de l’ancienne municipalité, s’en souvient l’un des riverains, ils avaient promis que « le lotissement ne serait pas impacté. »
Visiblement, la nouvelle équipe, dont le cabinet n’a pas donné suite à nos sollicitations, a souhaité corriger quelques aspects du projet. Alors que la mairie pensait peut-être que son projet allait réjouir les riverains, les principaux concernés l’interprètent comme une dégradation de leur cadre de vie.
A la lecture du document posté dans leur boîte aux lettres, les habitants constatent en effet un plan avec des places de parking positionnées au devant de leur clôture. L’inquiétude commence à poindre. Les habitants sollicitent alors les services municipaux à travers divers biais : courrier recommandé, courrier déposé en main propre au service courrier de la mairie, mail au cabinet du maire, appel au secrétariat du maire pour prendre rendez-vous mais ils doivent se rendre à l’évidence qu’aucun retour ne leur sera fait sur les contours des travaux.
En l’état, avec ce chantier, les résidents estiment qu’ils perdent au change.
« On enlève du vert pour mettre du béton »
« Comment expliquer qu’un espace intérieur piétonnier où les colotis peuvent circuler à pied, sans danger et occuper l’espace commun laisse place à une voie goudronnée où il faut faire attention aux voitures qui passent. On doit traverser la route pour aller chez notre voisin ! », explique l’un d’eux qui prédit que le lien social unissant des personnes d’un certain âge (de 60 à 92 ans) va être cassé. « On va les isoler chez elles parce qu’on aura créé à l’extérieur un danger !!! »
Les autres remarques tiennent également dans la configuration des lieux après chantier.
« Les pavés, qui laissaient jusqu’à présent l’eau filtrer dans le sol, vont laisser place à de l’enrobé qui emprisonnera la chaleur ». Par ailleurs, un trottoir va être construit en bordure du lotissement et empêchera les habitants de se garer à proximité de leur domicile. « Alors que certains quartiers de la ville crient pour avoir des trottoirs car le besoin est identifiable et visible, on en met là où il n’est pas nécessaire d’en mettre. On enlève du vert pour mettre du béton. « C’est une mascarade. Le lotissement déjà piétonnier n’a nul besoin de trottoir. »
Ensuite, l’espace vert commun qui habillait 80% du lotissement sera réduit à 20%. « Ce n’est pas une bande de gazon avec 2 arbres plantés dessus qui vont reverdir le lotissement », rit jaune l’un des habitants du lotissement. Et la liste des désagréments apportés par le nouvel aménagement est encore longue.
« Nous forcer à partir ? »
« Cela va créer un environnement bruyant. L’arrière des maisons donne sur l’avenue principale de la ville de Saint-André et l’avant des maisons donne sur les espaces de vie à l’intérieur du lotissement. Pour schématiser vulgairement la configuration dans laquelle on sera : les maisons deviendront un terre-plein central avec une route à l’avant et à l’arrière… », dit-il, sachant que « cette route n’a aucune valeur ajoutée et générera du passage inutile dans le lotissement », considère un propriétaire qui craint aussi la perte de valeur induite par ce réaménagement.
« Quand on pense qu’au square Victoria ils ferment la route pour en faire un espace piéton, ils font l’inverse avec notre lotissement qui était bien piéton à l’origine et l’a toujours été avant que le maire actuel ne le détruise, privant les habitants d’un environnement sécurisé. Peut-être devrions-nous nous rendre à l’espace Victoria pour circuler à pied ? Ou est-ce fait pour générer un mal-être chez les gens, justifier d’un danger, les enclaver et les forcer à partir ? » finit-il par questionner.