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Courrier des lecteurs

SOS : Hôpital en détresse !


Par Omarie - Publié le Mercredi 12 Avril 2023 à 17:17

J'ai regardé récemment un reportage de « Zone interdite » sur la situation de l’hôpital public et les déserts médicaux en France qui m'a laissée… interdite ! Je vous livre un peu en vrac quelques morceaux choisis.
- Le reportage commence avec l’exemple d’une ville moyenne qui compte 63 médecins pour une population de 100 000 habitants. Ce qui équivaut à 1 médecin pour 10 000 habitants. Un hôpital qui ne peut plus accueillir de malades par manque de praticiens alors qu’il dispose de suffisamment de lits et de tous les équipements médicaux nécessaires.

- Causes du manque de médecins : La grande majorité préfère se cantonner aux villes à plus forte densité en population. Une attirance qui se fait rare pour les métiers comme la médecine, la chirurgie etc, parmi une jeunesse rebutée par la longueur des études et aussi effrayée par la responsabilité qu’impliquent ces professions. Et puis, c’est une vocation qui n’est pas donnée à tout le monde. Mais cela n’explique pas tout.

- Politique d’intérim en plein essor pour le recrutement de médecins et autres soignants qui constituent de véritables « brigades » qualifiées de « mercenaires » (au sein même du milieu médical) et reliées en permanence à une plate-forme dédiée. Les offres pullulent. Les tarifs sont plus attractifs que ceux des salariés à temps plein. Les candidats optent en général pour la formule la plus avantageuse en fonction de la nature et du nombre d’actes qu’ils auront àaccomplir. Ils ont la possibilité de négocier leurs indemnités de déplacement, de choisir les lieux et les horaires de travail les mieux adaptés au rythme de leur vie personnelle. Ce qui est très bien, hormis le fait que ces emplois sont budgétivores pour l’hôpital.

- Recrutements d’auxiliaires aides-soignants non qualifiés, n’ayant reçu aucune formation et appelés parfois à la rescousse pour administrer les médicaments aux patients : ce qui est complètement illégal, ce geste étant réservé exclusivement au personnel infirmier.

- Equipements de radiologie, IRM, scanners… propriétés privées installées au sein d’un hôpital public, donnant lieu à quelques pratiques étranges. Exemple : un double examen qui pouvait s’effectuer en une seule fois avec le même appareil mais pour lequel on fait revenir la patiente le lendemain. Double facturation. Tarif presque triplé par rapport à la veille.

Merci, chère et généreuse carte vitale !

Un jeune assistant en radiologie témoigne sous couvert d’anonymat : « j’ai vu déjà trop de pratiques contraires à la déontologie. On ne soigne plus les malades, on soigne leur carte vitale. J’ai arrêté de travailler, je vais changer de métier ».

Pendant ce temps :

Un peu partout en France, les services d’urgences sont asphyxiés. Les urgentistes forcés jour et nuit à un marathon interminable. Les patients entassés dans des couloirs, certains suppliant pour que quelqu’un daigne s’occuper d’eux. Plus d’une vingtaine de cas de décès en salles d’attente d’urgences ont déjà été signalés sur l’ensemble du territoire.

Une jeune praticienne a été suivie en plein exercice de son travail par l’équipe de Zone interdite. Une course effrénée à donner le tournis. Elle a eu notamment à s’occuper d’une dame âgée. Après avoir examiné la patiente et posé son diagnostic « problèmes de mémoire, état de confusion mentale », elle oriente la patiente vers le service de gériatrie.

Problème : Plus de lit en gériatrie ! Elle interroge ses collègues pour savoir s’il y aurait une place en « médecine générale » ou un autre service. Pas de chance ! Tous les lits sont occupés. Elle se rend au bureau pour demander qu’on voie auprès d’autres établissements s’ils peuvent accueillir la patiente. Sa collègue en poste ne peut l’aider parce que submergée par les appels téléphoniques et toutes autres sollicitations.

Donc, c’est elle qui va appeler les différents centres de soins les plus proches et finalement trouver une place qui se libérait seulement dans l’après-midi. Une journée qui a duré plus de 12 heures quasiment non-stop avec impasse sur la pause déjeuner parce qu’interrompue incessamment pour les besoins du service. La jeune femme termine sur les rotules. Elle se confie sans détours, les yeux embués, devant la caméra :

« Je n’y arrive plus ! C’est tous les jours comme ça ! Je ne me sens plus capable de soigner dans de telles conditions ».

Recontactée quelques jours plus tard par la journaliste du reportage, elle sortait d’un rendez-vous chez un médecin. Diagnostic : Burn out !




1.Posté par Habitant le 13/04/2023 16:24

N'y a t il pas une volonté non avouée de défaire le service public pour ensuite mettre en avant le business du privé?

Les hauts fonctionnaires et les élus de la République sortent de ce moule là; ils mettent leurs idéaux en application.
Pour eux, la monde est inégalitaire, c'est la marche normale des choses.

Alors on détruit petit à petit ce qui fait notre force pour qu'au bout d'un moment, on n'ait plus le choix.

A la fin, ceux qui auront les moyens pourront vivre convenablement: irons dans de bonnes écoles, pourront se soigner à leurs frais et pourront accéder aux emplois les mieux rémunérés.
Quand aux autres, ils se cantonneront à leurs conditions ... on en sortira quelques uns pour leur faire croire que c'est possible!

Bref, on s'américanise petit à petit!

2.Posté par L'Ardéchoise le 13/04/2023 16:32

Bonjour, Omarie !
Il y a bien longtemps, dans pas mal d'endroits (hôpitaux, cliniques) et bien avant ce gouvernement, que les AS effectuent le travail des infirmières, débordées par des tâches administratives, et que les ASH, qui n'ont pas besoin de diplôme, font celui des AS.
Le tout avec un salaire qui correspond à leur statut réel, et des embauches minimalistes qui ne correspondent pas aux besoins du terrain.

Et il y a bien longtemps aussi que dans les formations paramédicales il n'y a plus de vocation pour plus de la moitié des candidat(e)s...

Quant aux médecins, le numérus clausus, instauré en 1971, a creusé au fil des années le vide de praticiens, et cela pour boucher le trou de la Sécu.
Sa suppression ne comblera pas le vide avant longtemps vu la longueur des études (parfaitement justifiée je crois).
D'autant plus que chez de jeunes médecins actuels on remarque une tendance à la mise en place d'horaires de fonctionnaires !
Ce qui pousse encore plus les populations a asphyxier les urgences, hélas souvent pour pas grand chose : on vit dans une époque où l'on "s'écoute" beaucoup, que le moindre bobo prend des dimensions tragiques et que l'on prend la place des vraies urgences pour lesquelles on surmultiplie les risques.
S'y ajoute la violence générée par le chacun pour soi et moi d'abord.

Bref, il va en falloir des années avant le retour d'un équilibre !

Cordialement, ni artrouv !

3.Posté par A mon avis le 13/04/2023 20:22

Étonnant que des régions comme la Creuse ou le Limousin manquent de médecins, mais pas la Provence !

Les médecins fuient les hôpitaux vers le privé.
Cela a pour conséquence un recours massif aux médecins intérimaires aux exigences parfois grandes :
de 1 500 à 2 500 euros pour 24h, c'est ce qu'exigent les médecins intérimaires dans les hôpitaux, et que le gouvernement veut plafonner à 1 390 €.

4.Posté par Omarie le 13/04/2023 21:35

Cher Habitant,

C'est un processus sournois qui mène à la privatisation. Ce qui était latent depuis quelques années, s'affiche aujourd'hui sans retenue.

L'hôpital se casse la figure, l'école publique se disloque, les acquis sociaux sont peu à peu rabotés, notre système de santé et de sécurité sociale, fondé sur un esprit de solidarité, se fissure. Il n'est pas difficile de comprendre qui peut en tirer profit.

i["A la fin, ceux qui auront les moyens pourront vivre convenablement: irons dans de bonnes écoles, pourront se soigner à leurs frais et pourront accéder aux emplois les mieux rémunérés.
Quand aux autres, ils se cantonneront à leurs conditions ... on en sortira quelques uns pour leur faire croire que c'est possible!"
]i,
Vous voyez-cela au futur, hélas, c'est une situation que beaucoup de gens vivent déjà et il y a très peu de chance pour que ça s'arrange.

5.Posté par Omarie le 13/04/2023 22:58

Salut l'Ardéchoise,

Ah, ce fameux clausus numerus, inspiré après mai 68 par le syndicat autonome des enseignants en médecine qui militait ardemment pour la réduction des effectifs ! Un "clausus" qui a dû contribuer à briser quelques vocations.

Et les politiques ont suivi sans penser qu'un jour, avec l'évolution démographique, la densification des zones urbaines etc, la France pourrait manquer de médecins. On entend beaucoup dire que gouverner, c'est prévoir mais force est de constater qu'au fil des gouvernements successifs, la tendance est de réagir quand on est face au fait accompli. "zot i décid é zot i réfléchi lontan apré !".

Kom ou la di, ni artrouv' !

6.Posté par Omarie le 14/04/2023 11:40

L'Ardéchoise,
A mon avis,
Habitant,

Bonjour à vous trois et merci d'avoir réagi à mon billet.

@ Habitant,

Vous dites fort justement : "Les hauts fonctionnaires et les élus de la République sortent de ce moule là; ils mettent leurs idéaux en application.".

Ont-ils seulement idée de ce que c'est que de porter des idéaux ? Pourquoi s'encombreraient-ils d'un "idéal" qui irait dans le sens de l'intérêt collectif ? Ils n'ont même plus besoin de penser. Ils ont des "intelligences artificielles" comme Mckinsey & cie pour cela et leur dicter ce qu'il faut faire pour le bien des Français et l'avenir de la France. Je ne serai pas surprise si on me disait que le projet présidentiel de "modèle français de la fin de vie", serait "un pur produit Mckinseyien".

A quoi servent tous ces hauts fonctionnaires et toutes ces élites largement rétribués dont c'est le rôle d'anticiper, d'analyser la situation et de réfléchir à des projets qui soient en adéquation avec les besoins réels de notre société, pour le bien de tous ?

7.Posté par MICHOU le 14/04/2023 18:53

Vous découvrez. d"habitude quand on postule on va là où il y a des besoins, on ne choisit pas, le monde médical choisit, peut refuser en ayant prêté serment de soigner toute personne!
Aujourd'hui on a des déserts médicaux l) où d'autres communes sont surpeuplées, des médecins pointent aux assedics et font des remplacements pour y avoir droit.etc
on nous a obligés à avoir une mutuelle que des praticiens ne prennent pas.
Des malades psy se baladent dans la nature.
Une ministre il y a plus de 30 ans avait tiré la sonnette d'alarme et pourtant c'est le désastre

8.Posté par Dr JEAN DOREMIEUX le 15/04/2023 09:46

Bien des commentaires ci-dessus sont pertinents et méritent d’être retenus.

J'ajouterais quelques idées personnelles tirées de mon expérience pendant cinq ans de remplacements dans des déserts médicaux.

Recruter des médecins conseil bien souvent inutiles et bénéficiaires de "revenus non gagnés" (Maurice ALLAIS 1975) pour les replacer dans des déserts médicaux.

Rouvrir la possibilité de devenir médecin propharmacien, un métier que j'ai pratiqué quatre mois. Il consiste à gérer les 40 médicaments qu'ils prescrivent mais pas les autres afin d'éviter des pertes de temps pour leurs patients uniquement, afin de rester sobre avec l'usage de vieux médicaments encore utiles, afin de ne donner que les huit doses suffisants en les arrachant des boites de 20 comprimés, afin de traiter immédiatement les urgences, afin d'économiser en frais de transports.

Ouvrir un ministère de la recherche inaccessible à BIG PHARMA.

Donner la possibilité aux médecins des déserts médicaux de faire le diagnostic en une demi journée s'ils disposent des automates biologiques, s'ils disposent d'une imagerie utile sans tarder, etc. sans restrictions des paiements à l'acte.

Faire des économies de déplacements, de médicaments, de vitesse dans la recherche du diagnostic immédiatement ce qui a des effets sur les surcouts dues aux diagnostics établis en trois semaines voire plus quand ils peuvent l'être dans la journée.

9.Posté par L'Ardéchoise le 15/04/2023 19:37

7 - Il faut arrêter la moquette !
Des "médecins aux assédics" ???

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