J'ai regardé récemment un reportage de « Zone interdite » sur la situation de l’hôpital public et les déserts médicaux en France qui m'a laissée… interdite ! Je vous livre un peu en vrac quelques morceaux choisis.
- Le reportage commence avec l’exemple d’une ville moyenne qui compte 63 médecins pour une population de 100 000 habitants. Ce qui équivaut à 1 médecin pour 10 000 habitants. Un hôpital qui ne peut plus accueillir de malades par manque de praticiens alors qu’il dispose de suffisamment de lits et de tous les équipements médicaux nécessaires.
- Causes du manque de médecins : La grande majorité préfère se cantonner aux villes à plus forte densité en population. Une attirance qui se fait rare pour les métiers comme la médecine, la chirurgie etc, parmi une jeunesse rebutée par la longueur des études et aussi effrayée par la responsabilité qu’impliquent ces professions. Et puis, c’est une vocation qui n’est pas donnée à tout le monde. Mais cela n’explique pas tout.
- Politique d’intérim en plein essor pour le recrutement de médecins et autres soignants qui constituent de véritables « brigades » qualifiées de « mercenaires » (au sein même du milieu médical) et reliées en permanence à une plate-forme dédiée. Les offres pullulent. Les tarifs sont plus attractifs que ceux des salariés à temps plein. Les candidats optent en général pour la formule la plus avantageuse en fonction de la nature et du nombre d’actes qu’ils auront àaccomplir. Ils ont la possibilité de négocier leurs indemnités de déplacement, de choisir les lieux et les horaires de travail les mieux adaptés au rythme de leur vie personnelle. Ce qui est très bien, hormis le fait que ces emplois sont budgétivores pour l’hôpital.
- Recrutements d’auxiliaires aides-soignants non qualifiés, n’ayant reçu aucune formation et appelés parfois à la rescousse pour administrer les médicaments aux patients : ce qui est complètement illégal, ce geste étant réservé exclusivement au personnel infirmier.
- Equipements de radiologie, IRM, scanners… propriétés privées installées au sein d’un hôpital public, donnant lieu à quelques pratiques étranges. Exemple : un double examen qui pouvait s’effectuer en une seule fois avec le même appareil mais pour lequel on fait revenir la patiente le lendemain. Double facturation. Tarif presque triplé par rapport à la veille.
Merci, chère et généreuse carte vitale !
Un jeune assistant en radiologie témoigne sous couvert d’anonymat : « j’ai vu déjà trop de pratiques contraires à la déontologie. On ne soigne plus les malades, on soigne leur carte vitale. J’ai arrêté de travailler, je vais changer de métier ».
Pendant ce temps :
Un peu partout en France, les services d’urgences sont asphyxiés. Les urgentistes forcés jour et nuit à un marathon interminable. Les patients entassés dans des couloirs, certains suppliant pour que quelqu’un daigne s’occuper d’eux. Plus d’une vingtaine de cas de décès en salles d’attente d’urgences ont déjà été signalés sur l’ensemble du territoire.
Une jeune praticienne a été suivie en plein exercice de son travail par l’équipe de Zone interdite. Une course effrénée à donner le tournis. Elle a eu notamment à s’occuper d’une dame âgée. Après avoir examiné la patiente et posé son diagnostic « problèmes de mémoire, état de confusion mentale », elle oriente la patiente vers le service de gériatrie.
Problème : Plus de lit en gériatrie ! Elle interroge ses collègues pour savoir s’il y aurait une place en « médecine générale » ou un autre service. Pas de chance ! Tous les lits sont occupés. Elle se rend au bureau pour demander qu’on voie auprès d’autres établissements s’ils peuvent accueillir la patiente. Sa collègue en poste ne peut l’aider parce que submergée par les appels téléphoniques et toutes autres sollicitations.
Donc, c’est elle qui va appeler les différents centres de soins les plus proches et finalement trouver une place qui se libérait seulement dans l’après-midi. Une journée qui a duré plus de 12 heures quasiment non-stop avec impasse sur la pause déjeuner parce qu’interrompue incessamment pour les besoins du service. La jeune femme termine sur les rotules. Elle se confie sans détours, les yeux embués, devant la caméra :
« Je n’y arrive plus ! C’est tous les jours comme ça ! Je ne me sens plus capable de soigner dans de telles conditions ».
Recontactée quelques jours plus tard par la journaliste du reportage, elle sortait d’un rendez-vous chez un médecin. Diagnostic : Burn out !
- Le reportage commence avec l’exemple d’une ville moyenne qui compte 63 médecins pour une population de 100 000 habitants. Ce qui équivaut à 1 médecin pour 10 000 habitants. Un hôpital qui ne peut plus accueillir de malades par manque de praticiens alors qu’il dispose de suffisamment de lits et de tous les équipements médicaux nécessaires.
- Causes du manque de médecins : La grande majorité préfère se cantonner aux villes à plus forte densité en population. Une attirance qui se fait rare pour les métiers comme la médecine, la chirurgie etc, parmi une jeunesse rebutée par la longueur des études et aussi effrayée par la responsabilité qu’impliquent ces professions. Et puis, c’est une vocation qui n’est pas donnée à tout le monde. Mais cela n’explique pas tout.
- Politique d’intérim en plein essor pour le recrutement de médecins et autres soignants qui constituent de véritables « brigades » qualifiées de « mercenaires » (au sein même du milieu médical) et reliées en permanence à une plate-forme dédiée. Les offres pullulent. Les tarifs sont plus attractifs que ceux des salariés à temps plein. Les candidats optent en général pour la formule la plus avantageuse en fonction de la nature et du nombre d’actes qu’ils auront àaccomplir. Ils ont la possibilité de négocier leurs indemnités de déplacement, de choisir les lieux et les horaires de travail les mieux adaptés au rythme de leur vie personnelle. Ce qui est très bien, hormis le fait que ces emplois sont budgétivores pour l’hôpital.
- Recrutements d’auxiliaires aides-soignants non qualifiés, n’ayant reçu aucune formation et appelés parfois à la rescousse pour administrer les médicaments aux patients : ce qui est complètement illégal, ce geste étant réservé exclusivement au personnel infirmier.
- Equipements de radiologie, IRM, scanners… propriétés privées installées au sein d’un hôpital public, donnant lieu à quelques pratiques étranges. Exemple : un double examen qui pouvait s’effectuer en une seule fois avec le même appareil mais pour lequel on fait revenir la patiente le lendemain. Double facturation. Tarif presque triplé par rapport à la veille.
Merci, chère et généreuse carte vitale !
Un jeune assistant en radiologie témoigne sous couvert d’anonymat : « j’ai vu déjà trop de pratiques contraires à la déontologie. On ne soigne plus les malades, on soigne leur carte vitale. J’ai arrêté de travailler, je vais changer de métier ».
Pendant ce temps :
Un peu partout en France, les services d’urgences sont asphyxiés. Les urgentistes forcés jour et nuit à un marathon interminable. Les patients entassés dans des couloirs, certains suppliant pour que quelqu’un daigne s’occuper d’eux. Plus d’une vingtaine de cas de décès en salles d’attente d’urgences ont déjà été signalés sur l’ensemble du territoire.
Une jeune praticienne a été suivie en plein exercice de son travail par l’équipe de Zone interdite. Une course effrénée à donner le tournis. Elle a eu notamment à s’occuper d’une dame âgée. Après avoir examiné la patiente et posé son diagnostic « problèmes de mémoire, état de confusion mentale », elle oriente la patiente vers le service de gériatrie.
Problème : Plus de lit en gériatrie ! Elle interroge ses collègues pour savoir s’il y aurait une place en « médecine générale » ou un autre service. Pas de chance ! Tous les lits sont occupés. Elle se rend au bureau pour demander qu’on voie auprès d’autres établissements s’ils peuvent accueillir la patiente. Sa collègue en poste ne peut l’aider parce que submergée par les appels téléphoniques et toutes autres sollicitations.
Donc, c’est elle qui va appeler les différents centres de soins les plus proches et finalement trouver une place qui se libérait seulement dans l’après-midi. Une journée qui a duré plus de 12 heures quasiment non-stop avec impasse sur la pause déjeuner parce qu’interrompue incessamment pour les besoins du service. La jeune femme termine sur les rotules. Elle se confie sans détours, les yeux embués, devant la caméra :
« Je n’y arrive plus ! C’est tous les jours comme ça ! Je ne me sens plus capable de soigner dans de telles conditions ».
Recontactée quelques jours plus tard par la journaliste du reportage, elle sortait d’un rendez-vous chez un médecin. Diagnostic : Burn out !