Dans un avis publié le 1er septembre, la Chambre régionale des comptes (CRC) de La Réunion a invité les membres du syndicat d’exploitation d’eau océanique (SIDEO) « à s’interroger sur sa raison d’être » en comparaison des émoluments attribués aux élus.
Pour rappel, le SIDEO, présidé par l’adjoint à la mairie de Saint-Denis, Jacques Lowinsky, est chargé de porter le projet de climatisation par eau de mer, plus communément appelé SWAC (Sea Water Air Conditionning ou climatisation à l’eau naturellement froide).
Ce projet destiné à produire 40 mégawatts et permettant d’économiser jusqu’à 70% d’électricité, vise à alimenter en froid des grands bâtiments tertiaires des zones urbaines de Saint-Denis et de Sainte-Marie. Une technologie déjà exploitée à Hawaï et en Polynésie mais à plus petite échelle.
Le chantier, toujours au point mort, était prévu pour démarrer fin 2015 mais a été retardé par l’énergéticien Engie qui remettait en cause la rentabilité du projet. Un report qui avait provoqué en mars dernier la colère de la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, qui avait assuré devant les députés que le projet serait attribué à une autre entreprise si Engie « n’assumait pas ses responsabilités ».
Malgré ce report, le SIDEO a continué à rétribuer ses élus d’indemnités particulièrement élevées malgré le peu d’activités enregistrées par la structure. En effet, en 2015, les indemnités des élus (17 452,76 euros) ont représenté près de la moitié (40,9%) des dépenses totales du syndicat (42 667,51 euros). Un pourcentage qui était déjà de 23,6% en 2014 (24 229,70 € d’indemnités pour 102 521,97 € de dépenses totales).
Une structure qui en juillet 2016 n’avait toujours pas adopté son budget primitif, alors que cela devait être le cas en avril, d’où la saisine du préfet de La Réunion le 28 juin dernier.
Une saisine déclarée recevable par la CRC, qui a proposé au préfet de La Réunion de régler le budget primitif 2016 du SIDEO.
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Extrait de l’avis de la Chambre régionale des comptes :