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SFER : Bruno Cohen tente de convaincre les exploitants

Les 1059 exploitants de centrale photovoltaïque étaient conviés ce matin à la salle Candin, à Saint-Denis, pour une réunion d’information organisée par le PDG de SFER, Bruno Cohen et en présence de l’administrateur judiciaire, Me Baronnie. Une longue réunion s’est donc tenue, d’une durée de plus de trois heures, en présence de quelque 300 exploitants. […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 06 juillet 2013 à 16H08

Les 1059 exploitants de centrale photovoltaïque étaient conviés ce matin à la salle Candin, à Saint-Denis, pour une réunion d’information organisée par le PDG de SFER, Bruno Cohen et en présence de l’administrateur judiciaire, Me Baronnie.

Une longue réunion s’est donc tenue, d’une durée de plus de trois heures, en présence de quelque 300 exploitants. La société souhaite en effet convaincre les exploitants indécis de l’intérêt de revendre des les parts de leurs société en nom collectif (SNC) à SFER light, une filiale du groupe.

Aprè SFER, SFER Light

« L’opération de départ qui était tout à fait cohérente devient extrêmement délicate pour les exploitants. Et aux fins de ne pas mettre en péril les patrimoines personnels de nos clients, il était déterminant de les sortir de là. La meilleure solution que nous ayons trouvée, c’est que Sfer, par une structure had oc, SFER light, reprenne la totalité des parts des SNC« , explique Bruno Cohen.

SFER est en effet dans une situation financière très périlleuse. Placée en sauvegarde le 14 novembre dernier, celle-ci a été prolongée de 6 mois le 14 avril 2013. Le passif de l’entreprise est déclaré à 440 millions d’euros. Mais SFER en conteste 380 millions, qui sont selon lui imputables à Diane.

D’après l’administrateur judiciaire, en cas de faillite, les exploitants s’exposeraient à une dette collective globale de 133 millions d’euros, soit d’environ 125 000 euros par client. Le nouveau contrat proposé leur permettrait de ne pas être exposés à des poursuites et ainsi de ne pas engager leurs biens.

« La validité de la signature de ces contrats est liée à l’arrêté du plan de sauvegarde de Sfer. Il n’est pas impossible que SFER soit amenée à demander une dernière prolongation du plan de sauvegarde« , a rappellé à l’assistance l’administrateur judiciaire. Une manière d’expliquer que ledit accord pourrait ne pas être valide avant avril 2014, même s’il Me Baronnie « a bon espoir qu’il soit signé avant la fin de l’année« . « Je peux vous assurer que les autorités judiciaires ont en permanence en têtes vos problèmes et se soucient de vos intérêts« , a-t-il assuré aux exploitants présents.

Des exploitants aux avis partagés

Pour le reste, les arguments de Bruno Cohen pour expliquer la déroute de son entreprise à la Réunion, qui ne comporte plus qu’une quarantaine de salariés, ne changent pas : il rejette les fautes sur le cabinet Diane, en litige avec SFER, accusé de s’être trompé dans le montage juridique (et donc d’avoir donné aux exploitants un statut de SNC), ou encore sur la presse réunionnaise, accusée d’avoir menée « une campagne diffamatoire contre SFER » et donc d’avoir coulé l’entreprise en faussant son « image ».  Selon lui, à ce jour, 60% des exploitants ont signé le protocole d’accord, 30% restent indécis et 10% refusent catégoriquement de signer.

A la sortie de la réunion, les exploitants ne savent plus très bien où ils en sont. Certains ont signé « pour sortir définitivement de ce merdier« . D’autres se laissent « un temps de réflexion ». Et d’autres encore refusent de signer : « Je ne veux plus de centrale, je veux qu’il (Bruno Cohen, ndlr) l’enlève !« , explique Guy, dont la centrale est opérationnelle depuis 2010. « En trois ans, j’ai gagné 2400 euros alors qu’on me promettait de gagner 10.000 euros par an« , s’énerve ce dyonisien. « Il nous prend pour des imbéciles« , explique-t-il.

Si la présence de l’administrateur judiciaire a semble-t-il rassuré les exploitants, la confiance qu’ils témoignent envers Bruno Cohen  semble en tous cas en chute libre. « L’année dernière, on nous disait qu’il n’y avait aucun risque qu’on nous prenne nos bien. Aujourd’hui, on nous dit qu’il y a bel et bien un risque. Avec tous ces mensonges, je ne sais plus où j’en suis. J’ai besoin d’un avis juridique« , estime pour sa part Philippe, qui fait partie des 30% d’indécis que Bruno Cohen a essayé de convaincre ce matin.

« On est toujours dans le flou »

Quant à Patrick Puchalski, président de l’association Ciprès, et premier opposant de Bruno Cohen, qui fédère une cinquantaine d’exploitants, il déconseille aux gérants de SNC de signer le protocole d’accord proposé.

« On est toujours dans le flou. Je suis intimement persuadé que Bercy sera obligé de requalifier les investisseurs à partir du moment où une seule société, en l’occurence SFER Light, va racheter l’ensemble des SNC. On est plus dans le même schéma. La loi Girardin ne permet pas à une personne d’acquérir 1000 SNC pour de montants de plusieurs millions d’euros« .

« Je propose de ne pas signer ces contrats là. Il ne faut pas signer ce protocole par dépit. J’attends avec impatience que M. Cohen soit entendu dans le cadre des plaintes qu’on a déposées au niveau de l’association. Si un abus de confiance était avéré, ou alors même d’escroquerie, cela nous permettrait éventuellement de dénoncer le contrat et de demander l’annulation pure et simple du contrat pour vice de procédure« , conclut-il.

 

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