Le tribunal administratif a décidé d’annuler la nomination du Colonel Vandebeulque en tant que directeur du SDIS (Service Départemental d’Intervention et de Secours) de la Réunion. Va-t-il faire appel de cette décision? A l’heure où cet article est rédigé, la seule réponse provenant du secrétariat du Colonel Vandebeulque est que « rien n’est encore décidé« . Quoi qu’il en soit, l’appel ne sera pas suspensif.
Du côté des représentants syndicaux, le mot d’ordre partout est le même : Que le SDIS de la Réunion puisse connaître un retour à la sérénité. Pour y arriver, chacun a sa vision des choses…
Eric Turpin, de la CFDT, ne mâche pas ses mots, le départ du colonel Vandebeulque est « une grande satisfaction. On a tout fait pour attirer l’attention des politiques et de la justice sur les exactions du Colonel« , indique-t-il. Il souhaite rappeler que le SDIS de la Réunion est aujourd’hui très fragilisé. « Il y a une grande souffrance au sein des pompiers. Il y a encore deux semaines de cela, je recevais une lettre d’un pompier en détresse qui écrivait être prêt à se doter de bidons de gaz pour se faire exploser au SDIS », raconte-t-il.
Michel Mani, du syndicat autonome, se veut bien plus réservé… et même silencieux ! « Je ne souhaite faire aucun commentaire« , déclare-t-il. Après avoir vu passer six directeurs différents, Michel Mani ne se fait plus d’illusions… Pour lui, inutile de se positionner, « qu’il reste ou qu’il parte, ça ne change rien. Je m’occupe de ceux qui sont en bas, ceux qui éteignent le feu« , justifie-t-il simplement pour expliquer son absence de réaction.
Pour Claude Moriscot, secrétaire générale du SNSPP, c’est « un grand soulagement« , commente-t-elle. Pendant deux ans et demi, « ce n’était pas de tout repos pour l’ensemble du personnel du SDIS » et souhaite « qu’on ne mette plus un étranger à la tête du SDIS« .
A quoi peut ressembler l’après-Vandebeulque?
Enfin, le commandant Pothin représente le syndicat des officiers Secours et avenir. « Indépendamment de la personne qui a sa part de responsabilité, ce qui était prévisible est arrivé, tout cela a révélé le dysfonctionnement de la structure. Humainement, c’est très difficile« , analyse-t-il. Le commandant Pothin regrette que le SDIS de la Réunion passe une nouvelle fois comme un SDIS où les directeurs se font « toujours jeter ou lapider. Un fait qui ne vient pas des sapeurs-pompiers mais d’une défaillance de la structure, de décisions prises unilatéralement, en haut lieu« .
Les rumeurs sur la succession du Colonel Vandebeulque vont bon train… Pour Eric Turpin, elle prend appui sur le fait que la direction travaille déjà sur « l’après-Vandebeulque » même si « ça se discute plutôt au niveau du ministère et de la Haute autorité du Conseil général« , précise-t-il.
Du côté de Claudine Moriscot, le plus important est qu’on tourne la page de la triangulaire… « Il n’était pas légal d’avoir trois colonels à la tête d’un SDIS. Je crois souhaitable que, pendant un moment, on partage les fonctions dirigeantes entre les deux colonels restants, le colonel Loubry et le colonel Anthenor« . Pour le commandant Pothin, la logique voudrait que le directeur départemental adjoint, le colonel Anthenor, assure l’intérim du colonel Vandebeulque. Le mot de la fin est pour Jean-Bernard Damour, représentant syndical de Sud Réunion : « Que justice soit faite et que les élus fassent désormais leur travail ! Ils avaient mis le colonel Vandebeulque à la tête du SDIS de la Réunion alors qu’ils connaissaient son dossier, c’est à eux de prendre leurs responsabilités et de se positionner sur la suite« , conclut-il.