La détérioration des conditions d’accueil dans les écoles maternelles subie à la fois par les élèves, les ATSEM et les enseignants a connu son acmé au Tampon à la rentrée 2017. Depuis, elle se propage, notamment, dans la commune de Saint-Pierre où ici et là des manifestations de mécontentement de parents et d’enseignants dénoncent ces effets néfastes. Ces conditions d’accueil déplorables seront-elles bientôt la norme dans toutes les écoles maternelles de notre académie ?
De nombreuses manifestations ont également lieu en métropole ; la question de la diminution des personnels territoriaux liée à la fois à la baisse drastique des contrats aidés et à la nouvelle loi de finances conduit beaucoup de mairies à réduire le nombre d’ATSEM et de personnels communaux dans les écoles.
Dans le même temps, M. Macron a rendu l’instruction obligatoire à 3 ans et de fait l’inscription à l’école de ces enfants pour une majorité de parents. De fait, ce sont environ 26 000 élèves qu’il faudra accueillir non plus seulement la matinée, mais toute la journée, ce qui va accroître les difficultés d’accueil pour un certain nombre de communes. Une situation très parlante, notre département voisin Mayotte devra déployer des moyens considérables pour l’accueil de 30 % d’élèves supplémentaires en un an.
Cette annonce présidentielle qui va accroître les difficultés d’accueil des écoles publiques s’avère être du pain béni pour les écoles privées qui trouveront là un financement insoupçonné de la part des mairies.
Selon l’OCDE, la France détient le record de scolarisation en maternelle et dans le même temps elle détient le record des effectifs par classe. Actuellement, dans certaines régions de l’Hexagone, il y a une ATSEM pour 3 à 4 classes, cette scolarisation à 3 ans va encore faire baisser le nombre d’ATSEM par école, et les exigences en matière de finances vont de plus conduire les mairies à baisser les moyens humains accordés aux écoles.
D’un côté les ATSEM sont officiellement intégrées à la communauté éducative et de l’autre côté, elles sont transformées en factotum. Éloigné ainsi des élèves à qui pourtant elles apportent réconfort et sécurité affective au même titre que les enseignants, leur travail se retrouve dénué de sens.
Les effectifs des écoles maternelles françaises, trois fois supérieures à la moyenne européenne, et les attentes pédagogiques ministérielles ne peuvent s’accommoder d’un enseignant seul pour parfois 30 élèves.
Était-ce le but des Assises de la maternelle ? Rendre celle-ci ingérable ?
Le bureau du SAIPER