Johan C., né en 1986, est revenu sur son île natale depuis le mois de janvier 2021. Hébergé un moment par son frère en métropole, il a décidé de rentrer début janvier avec lui pour ne pas rester seul là bas. Sa famille se cotise alors afin de lui payer le voyage. Depuis le 12 février dernier, ses proches se rendent compte qu’il est fortement alcoolisé tous les soirs. Le hic, c’est qu’il a l’alcool mauvais ! Depuis 10 jours, la famille se voit menacée de mort dès qu’il est de retour à la case. « S’il faut, j’irai en prison mais je vais faire un carnage » ou encore « je vais faire un carnage, je vais tuer tout le monde » se plait-il à leur dire. Apeurée, sa mère a même dû cacher tous les couteaux de la maison !
Fort heureusement, les menaces, accompagnées de gestes sans équivoque, n’ont jamais connu de passage à l’acte. Il semblerait simplement que Johan C. se sente mal aimé. Le 21 février dernier, il rentre à 2h du matin chez ses parents, complètement ivre, et une fois de plus insulte copieusement sa mère et son frère. Ils ont tellement peur qu’ils préfèrent quitter la maison pour aller chez la soeur. Ils appellent les gendarmes qui interviennent et interpellent Johan C. au volant du véhicule familial. En plus de conduire sans permis, il est contrôlé à 1,46 g/l d’alcool dans le sang. Il est placé en garde à vue puis déféré ce lundi devant le juge en vue d’une comparution immédiate cet après-midi.
Il a 11 mentions à son casier et se trouve en état de récidive pour les menaces
Le choix de jugement précipité est simple : il a 11 mentions à son casier et se trouve en état de récidive pour les menaces avec 6 mois de sursis au dessus de la tête. « Je n’ai pas souvenir de quoi que ce soit ! Ma mère je l’aime trop, j’aurais jamais rien fait » indique t-il, tout en reconnaissant ce qui lui est reproché. « Quand je bois, soit je dors, soit je fais des trucs pas bien » ajoute le prévenu. « On a essayé de lui faire confiance pour qu’il arrête, mais quand il a bu, il est incontrôlable » explique son frère à l’audience. « C’est un trop plein de ses parents qui en viennent à appeler les gendarmes pour les protéger » assène le parquet.
« Ils ont peur et moi aussi, peur qu’il passe à l’acte car il est incontrôlable lorsqu’il boit ! Sa personnalité inquiète avec ses 11 mentions. Il va devoir se soigner dans les mois à venir ! Je vous demande une peine comprise entre 12 et 15 mois de prison, la révocation des 6 mois de sursis ainsi qu’un mandat de dépôt » requiert la procureure.
« Ce dossier est mal engagé pour lui, mais je préfère garder espoir ! »
« Ce dossier est mal engagé pour lui, mais je préfère garder espoir ! » répond la défense. « Je garde l’espoir qu’il peut changer et s’améliorer à l’avenir. Il regrette profondément ce qu’il a fait et je sais que ces menaces sont graves. Dès qu’il boit, il dit et fait n’importe quoi, mais ne serait jamais passé à l’acte. Il est victime d’un complexe d’infériorité et il a un sentiment de dévalorisation ! C’est la raison pour laquelle il se réfugie dans l’alcool. Je vous demande la plus grande clémence » plaide la défense.
La robe noire a été quelque peu entendue : le prévenu est condamné à 18 mois de prison dont 12 mois avec sursis probatoire renforcés comprenant des obligations de soins et de travail, son sursis de 6 mois est révoqué, de plus, il lui est décerné un mandat de dépôt.