Le premier ministre Vladimir Poutine a déclaré ce jeudi que l’opposition avait le droit de s’exprimer, y compris par des manifestations, mais a cependant exprimé que tout débordement serait puni: « Si les gens agissent dans le respect de la loi, on doit leur accorder le droit d’exprimer leur opinion (…) Si quelqu’un enfreint la loi, alors les forces de l’ordre et le pouvoir doivent exiger le respect de la loi par tous les moyens légitimes » a t-il affirmé.
Dimanche, des milliers de contestataires avaient manifesté pour demander le départ de Vladimir Poutine, après le net recul enregistré par son parti, Russie Unie, aux dernières élections législatives, se faisant disperser par les forces de l’ordre.
« Nous comprenons tous qu’une partie des organisateurs (des manifestations) agissent selon un scénario connu », a déclaré M. Poutine. « Mais nous savons aussi que dans notre pays les gens ne veulent pas que la situation évolue comme cela s’est passé au Kirghizstan ou il n’y a pas longtemps en Ukraine. Personne ne veut le chaos », a ajouté le Premier ministre.
Hillary Clinton, le bouc émissaire
Vladimir Poutine a accusé Hillary Clinton, la chef de la diplomatie américaine, d’avoir encouragé un soulèvement politique. Il l’accuse d’avoir « donné le signal de départ » de la contestation des résultats des législatives et a estimé que l’opposition agissait avec le soutien américain. Selon Poutine, Clinton aurait « donné le LA pour certains activistes à l’intérieur du pays. Elle (leur) a donné le signal. Ils ont entendu le signal et avec le soutien du département d’Etat, ils ont commencé à travailler activement ».
D’après une ONG, qui a recueilli des témoignages d’observateurs volontaires dans tout le pays, le score réel du parti au pouvoir en Russie serait de moins de 30% des suffrages. Soit 20 points de moins que les résultats annoncés.
La mission d’observateurs de l’OSCE a déclaré lundi avoir observé des irrégularités « fréquentes » lors du scrutin et évoquait notamment un « bourrage des urnes » pour demander le départ de Vladimir Poutine.