Quatre manifestants se sont retrouvés à la barre du tribunal correctionnel ce vendredi pour répondre des palettes ou galets posés sur la route et pour avoir zigzagué entre les véhicules. Durant plus d’une heure mercredi, les manifestants ont joué au jeu du chat et de la souris avec les policiers se déplaçant d’une voie à l’autre en traversant le terre plein central de la quatre voies.
Des faits que Gael, Yohan et Yvan reconnaissent sans pour autant se considérer comme les meneurs. En revanche, ils assurent ne pas avoir entendu les sommations des policiers ni même durant l’audience au moment où la procureure a produit des vidéos réalisées par les policiers. Patricia, 57 ans, proche du QG des Zazalés, photographiée devant le barrage est donc uniquement poursuivie pour entrave.
Si la petite cinquantaine de manifestants qui ont érigé des barrières sont jugés sur le mode de la comparution immédiate c’est « qu’ils sont catalogués », ont assuré les prévenus. Les trois hommes à la carrure imposante, vêtus de noir et tatoués ne passent pas inaperçus. « J’ai grandi à La Réunion, j’ai un modèle. Quand un planteur ou un transporteur veut obtenir quelque chose, il bloque la route », s’est défendu Gaël 35 ans, fils de gendarme.
« De mauvaises habitudes qui sont en fait des délits », a rétorqué la procureure de la République, Caroline Calbo, qui a fustigé également le fait de revendiquer la liberté d’expression et d’entraver la liberté de circuler en même temps. La représentante de la société a requis 4 mois de sursis et un stage de citoyenneté.
Pour la défense, Me Elsie Laxenaire a souligné que la manifestation « s’est tenue sans violence et n’avait pas eu l’impact espéré » en rassemblant beaucoup moins de personnes que prévu.
Pour le délit d’entrave, les trois prévenus ont été condamnés à payer une amende de 600 euros mais ont été relaxés pour le chef de « participation à la manifestation malgré la sommation ». Dans ce dossier, Patricia a également été relaxée des poursuites d’entrave. Le parquet a décidé de faire appel.