« Une étude d’impact avait débuté fin 2010 » explique Laurent Robert, DGS aux services techniques de Saint-Paul. La question de l’érosion faisait partie d’un projet plus global pour la zone balnéaire.
Responsable de la sécurité du site, la mairie rappelle que sur cette portion de littoral qui est tombée en lambeaux hier, « nous sommes sur le domaine maritime de l’Etat ». Cette affirmation, qui n’est pas une excuse en soi pour les éventuels retards à l’allumage de travaux de consolidation, n’en est pas moins impactante pour la programmation de travaux.
« Qui dit domaine maritime de l’Etat, dit étude d’impact et toutes les procédures réglementaires pour en connaître toutes les conséquences environnementales » ajoute Laurent Robert. « C’est un investissement à long terme », précise-t-il, histoire de dire que si une solution va forcément émerger, elle devra faire l’unanimité des acteurs. « On veut éviter de se jeter dans une solution après laquelle des personnes viendraient nous dire qu’une autre, bien meilleure, existait. Voilà pourquoi nous envisageons toutes les pistes ». Et le directeur d’évoquer les flux hydrauliques venant de la Ravine St-Gilles, de la digue du Port qui en modifie la trajectoire mais aussi une « bonne partie de la Saline-les-Bains qui est en zone inondable ». Tout est étudié.
« Nous avons un cahier des charges très strict de la part du BRGM en relation avec l’Etat. Une consultation est en cours pour une maîtrise d’oeuvre avec une sélection de candidats restreinte ». Plus simplement, la mairie est quasiment prête à consulter deux entreprises spécialisées dans les travaux maritimes. « Cette maîtrise d’oeuvre restreinte est très technique. Voilà pourquoi le marché ne pouvait être ouvert à des candidatures qui n’auraient fait que retarder le projet ».
Des stabiplages pas esthétiques mais utiles
Une première négociation est évoquée pour le mois de janvier avec une étude sur laquelle devront plancher les entreprises sélectionnées. Si tout se passe bien, cette phase débuterait fin mars. Quant à la refonte complète du littoral sous forme de gradines, c’est-à-dire ces paliers végétaux qui retiennent l’érosion comme à Boucan Canot, le DGST ne se mouille pas. 2014, 2015 ? Les couacs du passé incitent à la prudence.
En attendant cette échéance à long terme, une solution intermédiaire existe-elle ? Oui, répond Laurent Robert. Elle s’appelle « stabiplage ». Le procédé a l’avantage d’être déjà utilisé ailleurs dans le monde, y compris sur les côtes françaises rongées par les vagues qui menacent des villes.
Ce sont des tubes (certains les appellent les chaussettes) géotextiles remplis de sable qui pourraient casser l’effet de houle. Cette technique a le mérite d’être compatible avec tous les usages même si esthétiquement, ce n’est pas très beau » reconnaît le directeur des services techniques. « Avec l’Etat, on s’est mis d’accord sur cette mesure d’urgence.
Pour rappel, la zone balnéaire est toujours l’objet d’un projet d’envergure qui verrait les Roches-Noires communiquer jusqu’aux Brisants et l’Ermitage avec une voie d’un seul tenant accessible aux vélos et personnes à mobilité réduite. « A terme, en lieu et place de la voie unique pour voitures qui longe les Roches-Noires (et qui s’est effondrée partiellement hier), c’est bien une voie piétonne qui est envisagée » précise le directeur.