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Rhum, zamal et compagnie : Interdit d’en envoyer aux détenus !

J.-S. L. ne paie vraiment pas de mine ; on lui donnerait aisément le bon Dieu sans confession, pour peu qu’il y croie. Tout jus’ si i fé pas pitié, le pov’ marmaille ! Tête basse, mine contrite, il ne pavoise guère du haut de son mètre-soixante. Mais ce petit d’homme à l’aspect inoffensif compte […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 23 octobre 2019 à 11H18

J.-S. L. ne paie vraiment pas de mine ; on lui donnerait aisément le bon Dieu sans confession, pour peu qu’il y croie. Tout jus’ si i fé pas pitié, le pov’ marmaille ! Tête basse, mine contrite, il ne pavoise guère du haut de son mètre-soixante. Mais ce petit d’homme à l’aspect inoffensif compte tout-de-même quinze mentions à son casier judiciaire. Tous les chefs de gang ne peuvent se prévaloir d’autant alors, pensez donc, un minuscule malfrat solitaire et gagne-petit…

« Le zamal ? Ça pou mwin minm, ça ! »

Ce qui lui était reproché, cet après-midi ? Trois fois rien : par-dessus les murs et barbelés de l’enceinte du site classé de la Rivière-des-Galets, JSL a expédié plusieurs paquets à la volée. Pas des caramels, encore moins des hot-dogs. Rhum-charrette, whisky, téléphones portables et, comble de la compassion envers des potes embastillés, quatre paquets de « salade-pays », notre zamal, lequel, paraît-il, serait un des meilleurs de la planète. Comme les bichiques, la vanille ou le zourite.

Bref, il est formellement interdit de faire passer quoi que ce soit en douce. Manque de bol, il y a une patrouille qui passait par là et malgré toute sa bonne volonté, JSL ne parvient pas à fausser compagnie aux gardiens de la loi.

Perquisitionnant chez lui, les enquêteurs vont tomber sur d’intéressantes réserves de zamal, du zam’ déjà empaqueté avec, dessus, les initiales probables de clients.

Ce qui n’empêche nullement JSL de dire que c’est pour son usage personnel.

Dans la cour, des plants de zamal pétant de santé. Et au fond d’une étagère, des cachets de rivotril. Eh ! Faut c’qui faut.

Lorsque le président Molié insiste pour savoir à qui sont destinés les paquets volants, JSL déballe une explication à exciter Conan Doyle lui-même : « J’ai reçu un coup de téléphone très menaçant, me donnant l’ordre d’envoyer de l’alcool, des portables et du zamal » (sous peine de graves ennuis, on suppose ?). Limpide comme un discours d’Yves Dejean…

« Mais curieusement, fait remarquer le président, votre neveu est en prison à cette même date… « 

JSL ne relève pas l’allusion. Le hasard, peut-être ?

« C’est pas le trafic du siècle ! »

« Le respect de la loi n’est pas votre concept favori, fait remarquer le président. Quinze condamnations à votre actif, vols en réunion, trafic de stupéfiants, conduite sans permis, conduite en état d’ivresse avancée, conduite sans assurance… Je ne donne que l’essentiel car cela nous prendrait trop de temps. Vous étiez du côté de l’envoyeur ; là, vous vous retrouvez côté receveur ».

La procureure Hénoux insiste sur le casier judiciaire d’une tonne et le fait que l’accusé a bénéficié de beaucoup de clémence de la part de ses juges jusqu’à présent, ce qui n’exclue nullement les nombreux entôlages de bonhomme.

« JSL n’a jamais travaillé, ni lors de ses courts moments de liberté, ni en prison où il aurait pu apprendre un métier. C’est en raison des expéditions par-dessus les clôtures que la situation est si explosive à l’intérieur des murs ». La procureure a réclamé un an de prison ferme.

L’avocate commise d’office a bien tenté de minimiser les faits : « Problème de consommation personnelle… c’est quand même pas le trafic du siècle… fins de mois difficiles… la prison n’est manifestement pas la solution… « , les juges ont accordé à JSL un an ferme, sans confusion de peines. Ce qui fait qu’à sa sortie, prévue vers la fin de l’année, il ne passera pas Noël en famille.

 

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